Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Biblioworld
Biblioworld
Publicité
Biblioworld
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 330 185
17 octobre 2022

Hausses limitées à 5 % pour les livres édités par Planeta

Haussie prix Planeta

En marge de la conférence de presse précédant chaque année la remise des prix, Creuheras a apporté quelques précisions sur les difficultés actuelles qui prévalent, ici comme ailleurs. La guerre en Ukraine provoque toujours des vagues difficilement mesurables, mais d'autres répercussions de la crise du Covid deviennent inévitables : les prix des matières premières… et l'inflation.

« Nous maintiendrons une hausse des prix inférieure à 5 %, et nous maintiendrons ce chiffre en 2023 », a assuré le PDG. Une position qui n'est pas des plus évidentes, mais qui se rapproche des mesures proposées en France : ainsi, les éditeurs de poche français estiment que la hausse sera inéluctable, mais contenue autour de 3,5 % du prix public.

Le responsable des librairies du groupe, Jesús Badenes, n'a pas dit autre chose : prudence et vigilance, car "jusqu'à présent les livres ont moins augmenté que l'inflation". Les taux sont donc restés inférieurs aux données économiques, mais tôt ou tard ils se refléteront. « Bien que l'industrie du livre ait tendance à ressentir les crises un peu plus tard – comme ce fut le cas en 2014 – l'un des baromètres de la santé de l'industrie est que davantage de nouvelles librairies ouvrent. »

Un indicateur, sans doute, mais que beaucoup, en France, s'interrogent sur la pérennité des établissements, alors que le pays connaît aussi un grand engouement en matière de création d'entreprise. L'industrie espagnole se porte bien, donc pas mal, et les lecteurs le prouvent : sept sur dix achètent leurs ouvrages en librairie. « Les gens lisent plus, la lecture a augmenté de 2 % en moyenne [dans les activités] et 76 % des Espagnols lisent régulièrement. Comprendre un livre par mois, et cette tendance est encore plus évidente chez les jeunes lecteurs.

Pourtant, le soutien de tous est nécessaire, des administrations aux élus. Les acteurs du livre ont besoin de plus d'attention et de projets qui promeuvent et encouragent la lecture, tout en soutenant les librairies.

Pour Badenes, la croissance reste forte en Espagne, avec 16% revendiqués par Planeta. Des mesures comme le bonus culturel, dérivé du Pass Culture en France et du Bonus Culture en Italie, sont attendues. Il est indispensable de poursuivre cet effort, pour que le livre "occupe la place centrale qu'il mérite".

Et comme nous ne sommes pas prudes, nous nous félicitons même "que le piratage n'augmente pas, même s'il ne diminue pas autant qu'en France et en Allemagne", rapporte l'agence EFE.

Source: News ES Euro

Publicité
Publicité
11 octobre 2022

Dépôt du dossier de rachat de Lagardère à Bruxelles

Rachat lagardère commition européenne

Le processus d’achat du groupe Lagardère par le groupe de Vincent Bolloré a franchi une nouvelle étape ces derniers jours à Bruxelles, selon nos informations. Les avocats de Vivendi ont remis à la Commission Européenne le dossier préalable à la notification du service de l’antitrust européen. Le groupe de Vincent Bolloré se refuse pour l’heure à tout commentaire. Selon une source proche du dossier, le document de plusieurs centaines de pages présente le projet d’acquisition du groupe Lagardère par Vivendi et précise les modalités de la cession du groupe Editis, annoncée fin juillet.

Cette étape marque l’entrée en instruction du dossier à Bruxelles. Le formulaire ad ’hoc déposé par les avocats du groupe Vivendi doit être d’abord examiné par les autorités de la concurrence afin de vérifier dans un premier temps sa « complétude ». Si elle constate qu’elle a tous les éléments en sa possession, la Commission publiera officiellement un communiqué pour signifier son examen du fonds du dossier, probablement d’ici la fin du mois.

Fin juillet, peu après l’annonce de la cession d’Editis en quotation-distribution, l’entourage de Vincent Bolloré espérait pouvoir boucler le processus en début d’année 2023.   

Source : Livres Hebdo 

8 octobre 2022

Face à l'inflation, augmentation du prix du livre de poche

Hausse prix poche

Les livres n'y échapperont pas. L'augmentation des prix des matières premières impacte directement le monde de l'édition. Et forcément, le format poche, plébiscité pour son prix accessible, voit lui aussi ses tarifs légèrement augmenter.

"Le papier lui-même a augmenté d'environ 40% depuis le début de cette crise", explique au micro d'Europe 1, Isabelle Polouchine, qui dirige Média Livre Services. 

"Nos prix de revient sur les poches ont augmenté d'environ 15%. Les encres, les colles, tout à augmenté. Et surtout, l'énergie. Car pour imprimer un livre, il faut une machine qui consomme beaucoup d'énergie", ajoute-t-elle. 

Mais impossible de répercuter la totalité de ces augmentations sur les clients. "Le taux d'inflation qui a été donné en France est à 6 % et aujourd'hui on a une augmentation moyenne de nos prix de poche à 3,5%", explique Anne Assous, la directrice de Folio. "On est en train, nous éditeurs de poche, d'absorber une partie des augmentations. Donc désormais, un livre de 7,50€ va devenir 7,70€.
 Mais tous les livres ne seront pas concernés par cette hausse des prix : "Peut-être que tous les livres qui sont étudiés à l'école ou dans les universités, on ne les bougera pas de prix", estime-t-elle. Mais désormais, l'heure est aux économies pour les fabricants de livre. Preuve en est, les éditeurs réfléchissent maintenant à deux fois avant d'ajouter une bande de papier sur un livre de poche. Si ces bandeaux peuvent attirer l'œil du client, il représente aussi une dépense de fabrication supplémentaire. 
Source : Europe 1
23 septembre 2022

4 timbres pour fêter les 50 ans de Gallimard Jeunesse

4 timbres pour les 50 ans de Gallimard  Jeunesse vont être mis en circulation.  Voici cette collection de timbres dont  la valeur faciale est de 1.16€ (cela correspont au prix de la letre verte):

timbres 50 ans Gallimard Jeunesse

Tirée à 10000 explaires, ils seront disponible dès le 21 octobre au Carré d'encre à Paris . Pour ceux qui ne vivant pas à Paris, ils pourront  les acher sur le site Internret de La Poste ou en contactant Philaposte au 05 53 03 19 26 ou par mail à l'adresse suivante sav-phila.philaposte@laposte.fr. Le prix de ventes de 4 timbres eest de 6€.

 

16 septembre 2022

Augmentation de 1€ pour les livres chez Calmann-Levy

Hausse prix livre Calmann-Levy

L'inflation n'épargne pas le secteur de l'édition . En raison de la hausse du prix des matières premières, fabriquer un livre coûte de plus en plus cher. Par conséquent, l'éditeur Calmann-Levy a annoncé une augmentation de 1 euro du prix de ses livres, à compter du 1er janvier 2023. Son directeur Philippe Robinet est l'invité d'Elizabeth Assayag dans La France Bouge ce vendredi. En un an, le prix de la pâte à papier a presque doublé passant de 600 euros à 1.100 euros la tonne. À cela s'ajoute l’augmentation des prix de l’énergie, indispensable pour faire tourner les rotatives, mais celui du carton d’emballage pour protéger les livres durant le transport. Cette dernière hausse s'explique par la flambée récente des prix du carburant. 

En août dernier, la maison d’édition bretonne indépendante Locus Solus avait déjà pris pareille décision. Ses livres ont augmenté de 1 ou 2 euros. "Il y a deux solutions. Soit, vous augmentez le prix du livre, soit vous augmentez la quantité de livres imprimés pour compenser la hausse du prix du papier", explique le responsable commercial de Locus Solus, Régis Lemersier.

Les éditions Flammarion, Fayard et du Seuil, contactées par Europe 1, affirment qu’une telle décision n’est pas à l’ordre du jour de leur côté. Mais en coulisses, certains confient qu’elle finira par s’imposer. Sur un livre vendu à 20 euros, l’éditeur ne perçoit que 4 euros. En conséquence, lorsqu'il prend une augmentation de 1 euro à son compte, il réduit son revenu par livre de 25%. 

Source: Europe 1

Publicité
Publicité
15 septembre 2022

Suspension par Editis du prochain livre de Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot

Le-fin-mot-de-l-Histoire-en-200-expreions

Les éditions Le Robert ont stoppé l’impression du livre Le Fin mot de l’histoire de France en 200 expressions signé par Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot qui devait paraitre le 29 septembre, révèle Le Monde dans son édition datée du 15 septembre. En cause ? « Sept passages » du livre seraient « susceptibles de donner lieu à contentieux » selon Charles Bimbenetle directeur des éditions Le Robert, cité par Le Monde dans un article paru le 13 septembre.

Cet ouvrage appartient à la collection « 200 drôles de mots et d’expressions » lancée par la maison d’édition en 2015 dans divers thèmes avec de grandes signatures, comme le linguiste Alain Rey et ses 200 drôles d’expressions que l’on utilise depuis 50 ans en 2017 ou encore Michel Denisot et son En plein dans la lucarne ! : 200 expressions et anecdotes de légende sur le foot qui doit sortir le 13 octobre. Pour le dictionnaire historique et satirique de Guillaume Meurice, chroniqueur de l’émission « C’est encore nous ! » sur France Inter, le premier passage litigieux concernait Vincent Bolloré, cité dans la définition « Faire long feu : Expression remplacée aujourd’hui par : révéler sur Canal+ les malversations de Vincent Bolloré ». L’autre entrée du dictionnaire posant problème concernait l’expression « Etre talon rouge : Aujourd’hui, les Louboutin jouent le même rôle : bien montrer aux autres qu’on est capable de porter un smic à chaque pied ». Selon Le Monde, le service juridique d’Editis a mandaté le mois dernier un avocat extérieur pour analyser l’ouvrage, commandé aux auteurs il y a un an et relu plusieurs fois depuis.

La suspension de l’impression a été demandée par la direction du groupe Editis, maison mère des éditions Le Robert, appartenant lui-même encore à Vivendi, la filiale du groupe Bolloré.

Source : Livres Hebdo 
13 septembre 2022

Fermeture d'un éditeur de livres audio en Allemagne

Fermeture Parlando

Depuis 2010, année de la création de Parlando, "The Voice", comme Brückner est connu des journalistes, s'est concentré sur la mise en musique de ses livres préférés. Avec sa femme Waltraut Brückner, auteur et réalisateur de doublage, il a fondé il y a 22 ans l'éditeur de livres audio Parlando. La marque de fabrique de l'éditeur était la voix de Christian Brückner, dirigé par Waltraut Brückner. Les deux faisaient quatre ou cinq productions par an, finalement encore moins. "Nous voulons rester minuscules", disait l'éditeur à l'époque. Néanmoins, 200 livres audio ont été créés, dont 120 sont encore disponibles. 

Parlando fait partie du service commercial d'Argon Verlag depuis 2015 et, le 1er janvier 2017, il y a également trouvé une nouvelle maison d'édition. La maison d'édition s'est concentrée sur la littérature américaine (par exemple Herman Melville, John Updike, Don DeLillo) et les classiques de la littérature européenne (par exemple Joseph von Eichendorff, Adalbert Stifter, Gustave Flaubert, Walter Benjamin). Les anthologies de poésie (par exemple par Novalis, Paul Celan ou Gottfried Benn) avaient également une place permanente dans le programme d'édition. Les titres les plus vendus en termes de ventes sont " Speech for Freedom " de Navid Kermanis et Don Quichotte . 

Parlando Verlag a reçu des récompenses régulières, par exemple le prix allemand du livre audio, et les critiques des productions de Parlando ont pour la plupart été élogieuses. fiction légère ? Était hors de question pour les Brückner. Il préfère passer son temps dans la piscine, a déclaré Christian Brückner dans l'interview d'adieu des Brückner dans l'avant-première actuelle d'Argon. 

En guise d'adieu, "The Passenger" et "Stella Maris" de Cormac McCarthy sont deux dernèress productions extraordinaires. Et à la fin de Christian Brückner, il y a encore de l'espoir pour plus de livres audio de la forge Parlando : "Peut-être que nous ferons aussi des livres audio nobles - qui sait, parce que certaines choses le méritent."

source: Boersenblatt

2 septembre 2022

Réorganisation de l'édition face à la crise du papier

Comment l'édition se réinvente0

Gare à la surchauffe. Avec une progression de leur chiffre d'affaires de 9,7 % en 2021 par rapport à 2019, selon les statistiques annuelles du Syndicat national de l'édition (SNE), les éditeurs français devraient avoir le sourire. Mais la crise du papier, qui perturbe depuis plus d'un an leurs capacités d'approvisionnement, assombrit singulièrement le tableau. Plus chère, plus rare, plus longue à arriver, la matière première est aujourd'hui l'objet de toutes les convoitises. La crise est plurifactorielle. Elle s'explique pour une large part par le net regain de la production éditoriale. En 2021, le nombre de nouveautés et de nouvelles éditions a rebondi de 12,6 %, à 68 189 titres d'après nos données Livres Hebdo/Electre Data Services. Avec les réimpressions, et notamment celles de séries entières de mangas dopées par le Pass Culture, la progression est encore plus importante en nombre d'exemplaires. D'après le SNE, 554 millions d'ouvrages ont été imprimés l'an dernier, contre 456,7 millions en 2020, soit une hausse record de + 21,3 %. Par son ampleur inattendue, la reprise des achats de livres a créé un déséquilibre entre une offre et une demande habituées à évoluer depuis quinze ans dans un écosystème décroissant. Après avoir atteint son plus haut en 2007 avec près de 50 000 tonnes, la production de papiers graphiques ne cessait depuis lors de reculer, pour tomber sous les 25 000 tonnes en 2019. En toute logique, les papetiers en avaient tiré les conséquences en réorientant une partie de leurs capacités de production vers des segments plus porteurs, comme les papiers et cartons destinés à l'emballage ou le papier pour étiquette.

La crise sanitaire de 2020, en causant le ralentissement général de l'économie et de la production, a perturbé les équilibres en place. Surtout, les acteurs n'avaient pas anticipé l'importance de la reprise de 2021 : exceptionnellement faste en librairie, la première année post-Covid a eu pour conséquence, dans le monde entier, la sursollicitation des filières de papeterie et d'imprimerie graphique. « De surcapacitaire, le marché des papiers graphiques est devenu sous-capacitaire », résume Paul-Antoine Lacour, délégué général de l'Union française des industries du papier, carton et de la cellulose (Copacel).

Le marché paie aujourd'hui les conséquences des réductions passées de capacité de production, la concentration du segment de l'imprimerie entre les mains d'un nombre restreint d'acteurs n'ayant fait qu'amplifier la crise. « Beaucoup de petits imprimeurs avec lesquels nous étions en encore relation au début des années 2010 ont aujourd'hui disparu, note Yannick Dehée, dirigeant de Nouveau Monde. En période de forte demande, les acteurs en place ne peuvent pas absorber l'impression de tous les livres. »

À ces effets de marché sont venus se combiner des facteurs économiques (essor de l'e-commerce très consommateur en carton, forte reprise de la consommation mondiale de bois), mais aussi géopolitiques : la désorganisation du transport maritime international pour cause de Covid-19 a dans un premier temps entraîné l'explosion du coût du container. La hausse du coût de l'énergie, aggravée par le déclenchement de la guerre en Ukraine et la fermeture du robinet de gaz russe, a aussi entraîné avec elle celle du prix de la pâte à papier. Asphyxiés, les imprimeurs répercutent les hausses sur leurs clients éditeurs. Ceux-ci n'ont, à leur tour, d'autre choix que de relever leurs prix, de réduire leur production ou de repenser la fabrication de leurs ouvrages. Matérielle et économique, la crise est aussi humaine : en début d'année, une dizaine d'usines du groupe papetier finlandais UPM ont cessé de tourner, paralysées par une grève historique dans le secteur. Plus structurellement, les transporteurs routiers manquent de chauffeurs et les imprimeurs d'ouvriers qualifiés. Aubin Imprimerie a par exemple produit 7,5 millions de mangas en 2021. Malgré une pénurie de main-d'œuvre, la volumétrie devrait encore augmenter cette année, mais l'entreprise peine à suivre le rythme de la demande. « Aujourd'hui les compétences manquent. Pour tourner à plein régime, nous avons besoin de recruter sept ou huit conducteurs de machine », explique Emmanuel Melki, directeur commercial.

L'enjeu pour le marché de l'édition est maintenant de retrouver son rythme de croisière. Le ralentissement du début de l'année après la période d'euphorie post-Covid est une première étape en ce sens. Selon l'observatoire du Syndicat de la librairie française, les ventes de livres en librairie indépendante ont chuté de 11,7 % au cours des six premiers mois de 2022. Mais le ralentissement, bien réel, reste à relativiser car ces résultats restent en progression de 10,9 % par rapport à la même période en 2019. Faut-il pour autant s'attendre à une reprise durable de la production de papiers graphiques ? À la Copacel, Paul-Antoine Lacour n'y croit pas : « Même si la consommation de livres est dynamique, la tendance demeure structurellement décroissante pour les papiers graphiques dans leur ensemble (presse, publicités, bureautique...). Aucun imprimeur n'est prêt à investir 300 millions d'euros dans une nouvelle machine aujourd'hui. »

Plus que l'appareil industriel, ce sont les manières de travailler que la crise est en train de changer. Les tonnages de papiers étant désormais soumis à des quotas stricts par les papetiers européens, les éditeurs diversifient le profil de leurs fournisseurs. Interrogé par Livres Hebdo, Hachette Livre indique procéder à des approvisionnements complémentaires en Amérique et en Asie. « Des délocalisations de production de livres sont aussi possibles pour soulager le marché », détaille le Groupe.

La fabrication évolue elle aussi. « Les grands groupes sont aujourd'hui dans une logique de révision des prix, mais aussi des grammages de leurs papiers. Il y a des livres qui seront fondamentalement différents demain », affirme Dominique Bordes, fondateur de Monsieur Toussaint Louverture. Last but not least, l'allongement des délais d'approvisionnement, couplé à l'inflation galopante, perturbe le travail des diffuseurs. « Il est compliqué d'anticiper la mise en place d'un livre dont l'éditeur n'a pas déterminé le prix de vente parce qu'il ignore encore, à ce moment, combien lui coûtera le papier », décrypte Charles Candellier, responsable relation éditeur chez UP Diffusion.

21 août 2022

Fragilisation des éditeurs indépendants face à la crise

editeurs indépendants crise

 

L’édition a l’habitude des intrigues alambiquées. Le souci, c’est quand le secteur lui-même se retrouve dans une histoire qu’on pourrait lire dans un roman. Depuis plusieurs années, l’édition française et particulièrement les maisons d’éditions indépendantes – qui ne dépendent pas d’un groupe financier – sont frappées par une succession de crises et d’accalmies. En 2020, la fermeture des librairies pendant les confinements a fait baisser de seulement 2,36 % le chiffre d’affaires des éditeurs, ce qui fait dire au Syndicat des éditeurs (SNE) dans un rapport que le secteur a eu une capacité d’adaptation exceptionnelle​, tout en soulignant que certaines maisons d’édition de petite taille ont souffert des impacts de la crise​.

 

Éric Marcellin, gérant de la maison d’édition Critic, à Rennes (Ille-et-Vilaine), se rappelle à quel point ces années de pandémie ont été compliquées. « Il a fallu serrer les dents, puis réduire la voilure.»

Après la tempête, le calme. En 2021, le chiffre d’affaires du secteur a bondi de 12,4 % par rapport à 2020, les librairies et les éditeurs ont retrouvé leurs lecteurs. En ce moment, le secteur est secoué par l’inflation et surtout par l’augmentation du prix du papier.

Le directeur commercial de Cloître imprimeur, le premier imprimeur de Bretagne, explique que le prix de certains types de papier a augmenté de 50 %, d’autres ont doublé, il y a encore une augmentation prévue début septembre de 8 à 15 %. ​La demande en papier dépasse la production.

Cette augmentation a fait exploser de 125 % les coûts de Yo Éditions, une structure qui a édité neuf livres depuis sa création, il y a un an et demi. Le coût de la fabrication a augmenté et a tué nos marges , confie Yannick Vicente, le cofondateur. Si ça continue, peut-être qu’on éditera moins d’auteurs » ​, poursuit-il. Comme lui, nombreux sont les éditeurs qui ont augmenté leurs prix.

Florent Massot, l’éditeur indépendant qui a découvert Virginie Despentes, est passé, lui, à côté de la catastrophe. Ces deux dernières années, je n’ai pas pu faire de succès. Le modèle fait qu’un succès finance neuf autres titres. ​Sa maison d’édition a risqué le dépôt de bilan. Sa situation s’est stabilisée depuis une campagne de financement (toujours ouverte) et des discussions avec des investisseurs particuliers.

Le secteur est en partie soulagé après l’annonce de la non-fusion des deux leaders de l’édition française, Hachette et Editis. Vincent Bolloré, le patron de Vivendi, n’a pas pu créer le mastodonte qu’il souhaitait. Il doit lâcher Editis pour mettre la main sur Hachette.

Reste cette inquiétude pour Françoise Nyssen, la patronne de la maison d’édition indépendante Actes Sud, qu’Hachette passe dans un conglomérat d’entreprises [Vivendi], qui a tous les moyens de dominer la production dans l’édition. Ma crainte c’est de voir s’appauvrir la diversité. L’édition est multiple, inattendue, tout d’un coup apparaît un livre qu’on n’attendait pas et qui nous provoque une émotion .

Source : Ouest France

19 août 2022

Panthera, nouvelle maison d’édition « raisonnée »

MarianneCeline_1©LilianHélio (1)

Des livres qui vont vous faire rugir de plaisir », promet le communiqué de lancement de Panthera. Cette nouvelle marque jeunesse, créée par deux jeunes femmes issues du monde de l’édition, souhaite participer au « renouveau de l’édition ». Pour 2023, elles prévoient la publication de dix ouvrages illustrés, BD ou reportages dessinés, aux tirages limités entre 1 500 et 2 500 exemplaires. « Nous souhaitions vraiment avoir une approche raisonnée de la chaine du livre », explique Céline Lefeuvre. 

 30 ans, la directrice éditoriale de Panthera, passée par le service de diffusion de Flammarion et Sarbacane, s’est associée avec Marianne Selli, ancienne libraire et chargée de diffusion aux éditions de l'Apprimerie. Les deux bretonnes se sont rencontrées lors de leurs études au DUT métiers du livre à Tourcoing, en 2011. « En 2015, nous avions déjà coopéré dans une structure associative qui a publié 30 numéros d’une revue sur le cinéma pour enfants », précise la directrice artistique de 31 ans. De cette expérience, elles ont gardé des liens avec de nombreux illustrateurs qui leur a permis d’envisager la création d’une structure. « Nous souhaitons proposer des sujets qu’on ne voit pas actuellement dans le champ de la jeunesse et parler d’espèces méconnues pour les enfants », abonde Céline Lefeuvre.

Né d’une volonté de faire évoluer la chaine du livre, le projet a été pensé de manière écoresponsable. Elles regrettent cependant de ne pas avoir trouvé d’imprimeur à l’encre végétale à leur coût en France et font imprimer leurs ouvrages en Italie. Pour pallier cet écart écologique, elles réduisent leur envoi en impression à deux par an. Pour la distribution, elles ont signé un contrat avec la société arlésienne Harmonia Mundi, qui revendique plus de 100 éditeurs indépendants et 13 000 références. Enfin, elles désirent mettre en place une nouvelle relation entre l’auteur et l’éditeur. « Nous avons repensé le contrat d’auteur en le rendant plus court, plus lisible avec une réduction de la durée des droits », assure Céline Lefeuvre afin que « l’auteur ne se sente pas dépossédé de son œuvre », complète Marianne Selli.

Issues d’une génération qui veut « renverser » l’image de « l’éditeur dragon », les deux jeunes souhaitent être au plus proche des libraires. « On sent une demande de renouveau des étudiants du métier du livre mais aussi au sein des librairies », assure Marianne Selli. Pour la promotion de leurs ouvrages, elles prévoient de l’évènementiel pour chaque publication : là un atelier de tissage en librairie, ici de confection d’herbiers ou encore la vente de planches des illustrateurs en librairie. « C’est aussi une manière d’assurer des revenus complémentaires à nos auteurs », expliquent-elles en assurant être « hyper transparentes avec eux sur nos coûts et notre rémunération ». En septembre, elles prendront la route « partout en France » jusqu’à Bruxelles pour aller à la rencontre de 250 libraires. Au « Panthera Tour » succèdera une campagne de crowdfunding en octobre pour financer le surcoût de leur premier reportage dessiné sur une vigneronne en biodynamie, En Alchimie, à paraitre en janvier. « Les participants au financement participatif recevront l’ouvrage en avant-première avant Noël et des bouteilles du domaine dont il question dans l’ouvrage », préviennent les deux éditrices. Accompagnées par une banque, elles projettent une rentabilité « à cinq ans », une visibilité de production à deux ans et signent actuellement des projets pour 2025.

 Source: Livres Hebdo

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>
Publicité