L’envie de créer un nouveau concept et sortir des contraintes de Wattpad a encouragé les jeunes auteurs. « La plateforme nous entraîne dans un rythme d’écriture très soutenu si bien qu’on perd parfois en qualité rédactionnelle. Avec l’Attelage on voulait proposer des textes travaillés et relus entre pairs. »
Leur ambition était claire dès le départ : créer une plateforme de lecture où l’internaute s’investit dans le récit. Voilà maintenant trois ans que l’Attelage a vu le jour. Un nom intriguant qui fait référence aux chiens de traîneau. Avec un rôle spécifique à chacun, les Attelés avancent groupés, dirigés par la communauté qu'ils surnomment « les mushers ».
Rassemblés en deux meutes, les neuf écrivains se soutiennent et progressent ensemble. « Chaque Attelé s’investit dans la rédaction d’un roman ou d’un recueil long. Après une relecture au sein de la meute, de nouveaux chapitres sont mis en ligne chaque mois ». Dans l’espace des commentaires, les lecteurs se saisissent des textes. Ils expriment leur avis, offrent des suggestions et encouragent les auteurs à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Sur le plan économique, l’Attelage fonctionne grâce aux abonnements des lecteurs (1). Des extraits gratuits sont disponibles sur le site pour découvrir l’univers des auteurs. « Dans le système classique des maisons d’édition, l’écrivain n’est pas rémunéré à sa juste valeur. Les propositions originales ont du mal à trouver leur place. Avec notre projet on souhaitait permettre à de jeunes talents d’être rétribués au cours de leur travail d’écriture », précise Marion.
Chaque récit est accompagné de contributions d’artistes qui composent des musiques ou créent des graphismes associés à l’univers des récits. En trois ans, la maison d’édition numérique a vu naître quinze ouvrages. Avec plus de 1 000 inscrits, les Attelés cherchent constamment à améliorer l’expérience utilisateur.
« Nous avons lancé la V2 du site cette année avec l’aide d’une campagne sur Ulule. L’Attelage s’adapte à tous les supports et l’interface de lecture est plus reposante pour les yeux. »
Reliés par un contrat, les neuf écrivains de l’Attelage agrandissent leurs meutes lors de recrutements. Une aventure loin d’être terminée avec l’ambition d’élargir sans cesse cette communauté « qui a du chien ».
Source: Ouest France