Le prix Nobel de littérature décerné au norvégien Jon Fosse
Jon Fosse s'est dit "bouleversé et quelque part effrayé" par le choix du comité Nobel.
Parmi les auteurs pressentis, les noms du Britannique Salman Rushdie, de la romancière russe, opposante au Kremlin, Lioudmila Oulitskaïa, de l'écrivaine chinoise avant-gardiste Can Xue, et de l'Australien Gerald Murnane circulaient. L'an dernier, la récompense était revenue à Annie Ernaux, auteure française d'une œuvre racontant l'émancipation d'une femme aux origines modestes, devenue icône féministe. L'édition précédente avait sacré le romancier britannique Abdulrazak Gurnah, né à Zanzibar, qui explore les tourments de l'exil, l'anticolonialisme et l'antiracialisme.
"Ces dernières années, il y a une plus grande conscience autour du fait qu'on ne peut pas rester dans une perspective eurocentrée, qu'il faut plus d'égalité, que le prix reflète son époque", dit Carin Franzén, professeure de littérature à l'université de Stockholm qui espère voir la poétesse canadienne Anne Carson rafler le prix cette année.
Pour honorer cette ambition, l'Académie suédoise consulte des experts externes afin de comprendre la portée exacte d'oeuvres venant d'autres horizons. Les chiffres montrent toutefois que le chemin vers l'égalité est encore long: depuis la création du prix seules 17 femmes sur 119 lauréats ont reçu cette prestigieuse récompense. Et pour 16 lauréats français, un auteur de langue arabe a été distingué: Naguib Mahfouz en 1988.
Depuis le scandale #MeToo qui a secoué l'Académie en 2018, suivi de la controverse qu'avait provoquée l'attribution de la récompense à l'écrivain autrichien Peter Handke en raison de sa défense des Serbes pendant les guerres des années 1990 dans les Balkans, le cénacle tente de faire peau neuve.
Source : BFM TV