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11 mai 2011

Comment protéger les e-books contre le piratage?

"Supprimons ces saloperies de DRM de notre livre numérique acheté légalement". Ce titre provocateur est celui d'un tutorielexpliquant comment enlever les protections électroniques d'un ebook - "DRM, pour "Digital rights management". Celui qui le signe - et l'assume totalement - n'est pas un pirate révolté contre la société de 709542_kashmiri_woman_looks_at_books_inside_bookstore_in_srinagarconsommation : il s'agit de Clément Bourgoin... libraire de profession, et gérant du site internet des éditions Le Bélial'Il explique avoir agi ainsi à cause des restrictions imposées aux consommateurs qui achètent des livres électroniques soumis à des DRM (voir encadré). Elles donnent "le sentiment de ne pas vraiment posséder des oeuvres que j'ai pourtant achetées légalement". 

Pour suivre le tutoriel fourni par Clément Bourgoin, il faut tout de même être un peu initié à l'informatique. D'où son constat: "les DRM gênent plus les acheteurs légitimes que les pirates qui les contournent sans difficulté".  

Tout cela, alors que la mise en place de ce type de protection électronique coûte cher à l'éditeur. La société Adobe est l'un des leaders du marché. Pour acquérir ses DRM, les maisons d'édition doivent payer un "droit d'entrée de 75 000 dollars" indique Vincent Monadé, directeur du Motif, l'observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France. "Ensuite, cela coûte 40 centimes par exemplaire, ce qui va faire en moyenne 3 % du prix du livre." 

Un investissement qu'une centaine d'éditeurs ont choisi de refuser. Parmi eux, Eyrolles, les éditions La Découverte, et bien sûr, Le Bélial. Pour se protéger, ils préfèrent en appeler à la responsabilité de leurs lecteurs. "Chacun de nos livres s'ouvre sur un préambule expliquant ce choix, où nous invitons nos clients à partager leurs livres avec leur cercle d'amis mais pas au-delà" explique Clément Bourgoin. Et cela fonctionnerait : "les seuls de nos livres à avoir été piratés sont ceux qui ne sont pas encore disponible en numérique".  Pour le moment, ce type de contrefaçon n'a encore que peu d'incidence en France : le marché du livre numérique ne représente que 1% des ventes d'ouvrages dans notre pays. Ce peu de succès est attribué à l'attachement à l'objet "livre", mais aussi aux prix élevés : selon un sondage Ipsos/Livre Hebdo, les Français seraient prêts à payer jusqu'à 7 euros pour la version numérique d'un nouveau roman. Pour Vincent Monadé, ce chiffre n'est pas dû au hasard : "c'est le prix d'un livre de poche".  

Les DRM font partie des explications données par les éditeurs pour justifier le prix actuel des livres électroniques. Leur abandon pourrait donc à priori faire baisser les coûts, mais ne suffirait pas à faire coïncider offre et demande. Vincent Monadé donne d'autres pistes : "Cela sera possible si les éditeurs gagnent leurs combats sur le prix unique et la TVA à 5,5% pour les livres numériques". La France a récemment voté la loi sur le prix unique, mais elle doit encore convaincre la Commission européenne de ne pas l'invalider. Pour l'Europe, en effet, ce type de loi est un obstacle à la libre concurrence. 

Vincent Monadé fait aussi un parallèle avec le marché de la musique. " Les éditeurs devront s'adapter. Internet est fabuleux parce que ce sont les usagers qui y définissent l'offre, et non plus le contraire. " L'industrie musicale a dû trouver des systèmes plus ou moins heureux pour continuer à exister : mise en ligne d'échantillon, production participative... De la même manière, en matière littéraire, l'avenir semble bien appartenir au consommateur numérique. 

Source: L'express

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