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1 juillet 2020

Timothée de Fombelle privé de parution aux Etats-Unis

Alma le vent se lève

Jamais Timothée de Fombelle n'aurait imaginé que la sortie de son dernier roman, « Alma : le vent se lève », provoquerait une telle polémique. Et qu'il collerait si douloureusement à l'actualité. Dans ce livre magnifique, ce monstre sacré de la littérature jeunesse et humaniste reconnu, dénonce à travers le regard d'une fillette noire en 1786, le barbarisme de l'esclavage. Si, en France, « Alma » qui a bénéficié d'un gros tirage pour un roman jeunesse (26000 exemplaires), a reçu un excellent accueil de la presse comme des lecteurs, il a pour l'instant du mal à traverser la Manche et l'Atlantique. Editeur anglo-saxon historique de Timothée de Fombelle, Walker Books a décidé de ne pas publier son dernier roman. La raison? Auteur blanc du XXIe siècle, il ne serait pas légitime pour parler de la traite des noirs et pour choisir comme héroïne une jeune Africaine…

« Je ne suis pas en colère car je peux comprendre leur décision vu le contexte, mais je suis triste et déçu », confie l'auteur de « Tobie Lolness ». « Je suis peiné car c'est le propre de la littérature, de la création de parler d'autres vies que la nôtre et ici de témoigner de la violence de cette époque, poursuit-il. Il faut que les enfants sachent ce qu'il s'est vraiment passé. »

Ce roman, Timothée de Fombelle, le porte en lui depuis très longtemps. Depuis 33 ans exactement. Car s'il est né blanc, il entretient avec l'Afrique une relation intime. Enfant, il a vécu en Côte d'Ivoire où son père était architecte. Il a 13 ans en 1987, quand ses parents entraînent toute la fratrie pour les vacances de la Toussaint au Ghana.

« Nous sommes arrivés par les pistes et là, sur la côte, sur des centaines de kilomètres, on pouvait voir des forts. C'est là où les Hollandais, les Français ou encore les Anglais parquaient et triaient il y a plus de deux siècles les esclaves avant de les envoyer en Amérique ou dans les Caraïbes. La végétation avait envahi les lieux mais il y avait encore des anneaux accrochés au mur et des images que je ne pourrai jamais oublier… J'ai alors découvert l'esclavagisme, sa violence et sa monstruosité et je savais qu'un jour, j'en parlerai. »

Timothée de Fombelle mettra plus de trente ans pour coucher sur papier l'histoire d'Alma. « J'ai peut-être attendu d'être assez reconnu pour raconter cette période tragique car j'espère toucher le public le plus large possible, confie-t-il modeste. En l'écrivant, j'avais en moi les voix de ces 12 à 15 millions de victimes de l'esclavagisme », raconte l'auteur qui voulait par la fiction témoigner de l'horreur de cette période et du combat des noirs pour sortir de ce système. Dans « Alma », prénom de la pétillante héroïne, l'écrivain embarque le lecteur à bord de «la Douce Amélie» où sont parqués plus de 500 esclaves qui seront vendus en France. « L'esclavagisme est étonnamment peu présent dans les programmes scolaires et je pense que la littérature peut vraiment jouer un rôle important, notamment auprès des jeunes en abordant des pans de l'histoire pas assez connus », estime Timothée de Fombelle.

Source: Le Parisien

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