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10 juin 2021

Autodafé des ces propres œuvres par une actrice britannique

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L'image donne un haut-le-cœur, et pas seulement aux amoureux des livres. Outre le mauvais genre des autodafés, l'incompréhension règne alors que l'écrivain britannique Jeanette Winterson a publié une photo de ses propres ouvrages dévorés par le feu. Brûlés car non conformes à ses desiderata en matière d'édition, alors que la maison Penguin Books s'apprêtait à republier certaines de ses œuvres.

«Je détestais absolument les petits messages étriqués et conformistes sur mes nouvelles couvertures. Ils ont transformé mes œuvres en fictions fleur bleue de la pire espèce ! Rien de ludique ou d'étrange ou de trucs novateurs ne s'y trouve. Alors je leur ai mis le feu», a justifié l'écrivain sur le réseau social Twitter, où l'image du brasier a été partagée. Stupeur des observateurs, certains saluant l'engagement de la femme de lettres, également professeur de nouvelles écritures à l'Université de Manchester, d'autres s'insurgeant contre la violence du geste..

Interrogée par The Guardian , Jeanette Winterson s'est radoucie mais n'a pas regretté sa mise en scène. «Chacun de ces livres faisait quelque chose de différent à l'époque de leur parution, à la fois dans la forme et dans le contenu», argue l'auteur, décorée de l'Ordre de l'Empire britannique pour ses services rendus à la littérature. Les nouvelles éditions, qu'elle estimait trop lisses, concernent La Passion de NapoléonArt et mensongesÉcrit sur le corps et Powerbook.

«La Passion de Napoléon était à la fois une façon de réimaginer le roman historique et elle avait un narrateur travesti. Écrit sur le corps avait un narrateur non binaire. Powerbook était une première expérience de réalité virtuelle et mixte, qui pliait le temps comme le genre. Les textes de présentation ne laissaient rien transparaître de tout cela et transformaient les livres en poncifs», s'indigne Winterson, précisant qu'une dizaine de livres «seulement» est partie en fumée.

Ce ne sont pas des copies que je veux garder, se désole-t-elle. J'en ai donné la plupart à des œuvres caritatives, mais j'avais besoin d'une brûlure symbolique pour me remonter le moral. Je suis l'écrivain que je suis. Mais je n'achèterai pas un seul de mes livres avec ces textes», explique l'écrivain, reconnaissant son tempérament colérique. «Mais je redescends assez vite aussi et je vois le côté drôle de l'histoire», plaisante-t-elle finalement.

Avec un travail explorant l'amour, le genre et l'identité sexuelle, Winterson a écrit son premier roman, Les oranges ne sont pas le seul fruit, en 1985 à l'âge de vingt-trois ans. Depuis, l'auteur a publié une vingtaine de romans et d'essais, ainsi que deux nouvelles et de la littérature jeunesse.

Source: Le Figaro

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