Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Biblioworld
Biblioworld
Publicité
Biblioworld
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 330 103
6 juillet 2021

Le livre dans les régions françaises en 2020 et 2021

capture_d_e_cran_2020_12_18_a__18

"Moral en baisse, remise en question de certaines pratiques professionnelles, recours plus ou moins bien vécu au numérique pour que vive la littérature malgré tout" : voilà comment la Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill) résume le deuxième volet de son rapport sur le monde du livre face à la pandémie. Cette nouvelle compilation d’enquêtes menées en 2021 auprès de 80 acteurs et actrices du livre dans neuf régions françaises est baptisée "Faire, défaire, tenir".

Dans la lignée de 2020, la première moitié de l’année 2021 a été éprouvante pour les acteurs du monde du livre en région. Pour les auteurs, la forte baisse des droits d’auteurs et des à-valoir se poursuit. Certains constatent une chute de 70% de leurs revenus annuels. "J’ai reçu une avance sur droits d’autres en janvier pour mon nouveau livre, mais sinon, j’ai zéro revenu car il n’a pas d’invitations, pas de salons", explique une actrice et traductrice de la région Grand-Est. Des auteurs déplorent également le problème des embouteillages de manuscrits chez les éditeurs et des reports de publications.

Du côté des maisons d’édition, "après le grand élan de solidarité interprofessionnelle lors du premier confinement, la loi du plus fort a repris ses droits au moment du déconfinement de mai 2020. Les petites structures éditoriales, écrasées par la puissance de feu des grandes maisons et de leurs diffuseurs, devenues invisibles en librairie, n’ont pas vraiment bénéficié de la frénésie d’achats de livres au printemps 2020 et au moment des fêtes de fin d’année", résume le rapport de la Fill. Les écarts se creusent donc entre les grandes maisons en surchauffe d’activité et les petits éditeurs qui jouent leur survie. Par exemple, les éditeurs de Normandie déclarent en moyenne une baisse de chiffre d’affaires de 40%.

Un point positif du rapport : les librairies. Après la mobilisation nationale pour leur réouverture et le débat sur leur caractère essentiel ou non, elles ont bénéficié d’une visibilité inattendue, et les bilans des libraires en région sont souvent excellents. "Un bon bilan, une fin d’année de dingue et une clôture à fin mars 2021 à +20%", se réjouit une libraire de Bourgogne-Franche-Comté. "C’est l’année du siècle et la première fois qu’on peut se partager des dividendes. La trésorerie est florissante. Depuis le début de l’année, tous les mois sont en positif", lance même une libraire jeunesse de la région Paca.
La suite du nouveau rapport de la Fill s’intéresse à la réinvention des manifestations littéraires, aux adaptations des bibliothèques à la situation sanitaire mouvante, aux "invisibles de la crise", ainsi qu’à la solidarité interprofessionnelle.
« En 2020, le nombre de prêts a baissé de 41 % en section adulte, de 34 % en section jeunesse et de 50 % en section discothèque/vidéothèque. De janvier à avril 2021, nous avons observé une baisse de 30 % des prêts en section adulte, une hausse (!) des prêts de 14 % en jeunesse et une baisse de 35 % des prêts en discothèque/vidéothèque », constate cette bibliothécaire de Bourgogne-Franche-Comté. Ce coup d’arrêt inquiète les équipes des bibliothèques, la pression des tutelles
pouvant être forte aujourd’hui et les taux de fréquentation et de prêts scrutés à la loupe. Il va falloir accepter la perte d’une dynamique qui était positive depuis 10 ans (hausse de la fréquentation du public, du nombre de prêts…), regrette cette bibliothécaire de Bourgogne-Franche-Comté. Ce coup de frein brutal est d’autant plus difficile que nous sommes dans une logique de résultats. Il faudra peut-être changer de paradigme et travailler autrement. »

La formation est un enjeu majeur pour le développement des bibliothèques, afin de suivre l’évolution et les attentes du public. Pendant la crise sanitaire, les médiathèques départementales ont vu cette mission bouleversée, le format « formation à distance » s’imposant à toutes et tous. Après quelques tâtonnements au départ, la mise à niveau des ressources informatiques et la nécessité de se former à cette forme particulière de pédagogie, un premier bilan dressé dans deux médiathèques départementales d’Occitanie ouvre de nouvelles perspectives pour leur offre de formation, avec un changement de posture du formateur ou de la formatrice permettant de « faire vivre les biens communs du savoir ». Voici les propos d'Isabelle Sentis et Delphine Girard, responsables de la formation dans les médiathèques départementales de l’Hérault et de l’Aveyron,

« La première fois que j’ai parlé de formation à distance, on m’a dit “mais, ça ne marchera pas… les bibliothécaires du réseau n’ont pas la culture du numérique ici, ils ne savent déjà pas se servir d’Internet, et puis, et puis…” et en réalité, quand on a proposé les premières formations, il y avait du monde, et peut-être pas forcément ceux qu’on croyait… Malgré un contexte général défavorable en 2020, nous avons organisé 44 jours de formation (506 participations). Et pour 2021, entre janvier et avril, 11 jours de formation, exclusivement en distanciel (143 participations). Il est important de pouvoir se former en équipe sur ces questions-là. Ça demande du temps. On a fait une demande de formation de formateurs à distance qui débutera avant l’été et se terminera en septembre. »

L’enquête complète est à retrouver à cette adresse.
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité