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10 novembre 2021

Carton en librairie pour les Illusions Perdues de Balzac

Illusions-perdues

Depuis quelques semaines, Balzac fait son grand retour sur les étals des librairies. Une raison à cela: le film de Xavier Giannoli. Sorti le 20 octobre dernier, Illusions perdues a créé un véritable regain d’intérêt pour le chef-d’œuvre du même nom. 

«Il y a un effet cinématographique indéniable, apprend la journaliste Alice Develey du Figaro auprès du Livre de Poche. «Avec la rentrée universitaire, et l’ENS qui l’a mis à son programme, nous avions déjà assisté à d’importantes ventes des Illusions perdues. Mais, là, depuis la sortie du film, nous avons multiplié par 25 les ventes de ce roman par rapport à d’habitude.»

Même son de cloche du côté de Folio : «Nous sommes à 7500 ventes depuis que le film est sorti alors que nous sommes habituellement sur des ventes annuelles de 3000 exemplaires.» 

Cette augmentation du nombre des ventes du livre est similaire à celles d’Eugénie Grandet depuis la sortie du film, le 29 septembre dernier, de Marc Dugain. Une tendance intéressante quand on sait que de l’autre côté du globe, ce dernier livre est un phénomène éditorial. 

«Eugénie Grandet, dans la traduction de Fu Lei, est chaque année réédité entre 150 000 et 300 000 exemplaires en Chine, explique Yves Gagneux, directeur de la maison de Balzac. Ils y trouvent une compréhension de la Chine d’aujourd’hui.»

«Giannoli souligne le côté universel de Balzac», analyse Yves Gagneux. Il lui fait du bien car il le dépoussière.» Illusions perdues raconte les déboires d’un jeune Angoumoisin, Lucien Chardon, qui préfère se faire appeler d’après le nom de sa mère, de Rubempré. Epris d’une femme de la noblesse, le jeune homme, parfait archétype du romantique, va la suivre dans la capitale avant de se faire dévorer, avec splendeur et misère, par les affairistes et autres fripons, magouilleurs qui tiennent le haut du pavé parisien.

«Lucien de Rubempré est perdu quand il arrive à Paris. Il en fait trop, il s’habille comme l’as de pique et il est ridicule. Tout le monde peut se reconnaître là-dedans. Balzac montre le regard des gens, la manière dont on catégorise l’autre...» On retrouve la violence de la comédie des masques, son apparente humanité et son animalité, la contagion du mensonge, le mépris pour le provincial et puis les mœurs dévoyés d’un monde qui s’achète au plus offrant. Est-ce pour cela qu’il y a, selon Yves Gagneux, un hiatus dans l’interprétation de l’œuvre de Balzac. «On en fait un auteur qui décrit un monde passé, or il démonte les mécanismes des relations sociales, l’homme dans la société et l’homme, n’a pas changé.»

Fort de ce retour de flamme pour Balzac, Folio a fait une remise en vente du livre, ainsi qu’Eugénie Grandet, avec l’affiche du film en couverture. «C’est pour le grand public une excellente porte d’entrée dans ces classiques parfois ‘‘impressionnants’’». En effet, le nombre de pages des Illusions perdues (700 pages tout de même) pourrait être dissuasif et pourtant... «Un film peut entraîner de la passion et de l’envie». Et, donc transcender la peur du gros livre.

Signe, s’il en fallait un autre que Balzac n’est pas seulement «à la mode», «on constate depuis des mois une augmentation des ventes», précise-t-on chez Folio. Le film établit de façon durable ce phénomène, ce que confirme aussi le Livre de Poche: «Il y a un effet qui perdure depuis la sortie du film et qui entretient la flamme des ventes.»

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