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23 août 2022

Un faux manuscrit de Galilée dans les collections de la bibliothèque universitaire du Michigan

Faux manuscrit galilée

La bibliothèque de l'université du Michigan aux Etats-Unis a annoncé que l'un des bijoux de sa collection, un manuscrit attribué à l'astronome italien Galilée était en réalité une contrefaçon. Un réexamen du document a conclu que celui-ci datait du XXe siècle. Le papier jauni laisse entrevoir plusieurs séries de lignes rédigées en italien à la main. La première est le brouillon d'une lettre, la dernière un ensemble de notes faisant référence à des observations télescopiques. Et pas n'importe lesquelles : des observations qui ont permis en janvier 1610 à l'astronome italien Galilée de découvrir l'existence des lunes de Jupiter. Sauf que ces inscriptions manuscrites n'ont rien d'authentique. C'est ce que vient d'annoncer dans un communiqué la bibliothèque de l'université du Michigan aux Etats-Unis. Après avoir mené un réexamen du document, les experts ont conclu que ce dernier était une contrefaçon fabriquée au XXe siècle et n'avait donc pas été rédigé par le célèbre astronome lui-même.

Ce manuscrit constituait pourtant l'un des bijoux de la collection de l'institution américaine. Il a fait son apparition en mai 1934 lorsqu'une maison de ventes, American Art Anderson Galleries, a mis aux enchères la bibliothèque d'un riche collectionneur de manuscrits et d'anciens livres. Parmi les pièces, figurait le fameux document attribué à Galileo Galilei. Authentifié par le cardinal italien Pietro Maffi, il a été acquis par un homme d'affaires et collectionneur de livres, Tracy McGregor, puis légué à l'université du Michigan en 1938 après sa mort. A l'époque, personne n'avait alors eu l'idée de remettre en question l'authenticité de la précieuse pièce. Le brouillon de lettre figurant en tête du document correspond à une présentation d'un nouveau télescope que Galilée a bien réalisée en 1609 auprès du doge de Venise. Une version finale de cette même lettre est d'ailleurs connue dans les archives d'Etat de Venise en Italie. De même pour les annotations astronomiques dont il existe une version finale conservée à Florence.

'est un historien de l'université d'Etat de Georgie, Nick Wilding, qui a commencé à instiller le doute. En examinant une image numérisée du manuscrit en mai 2022, il a jugé que les formes de certaines lettres et le choix de certains mots étaient étranges. Il a également constaté que l'encre utilisée pour chacune des séries de notes était remarquablement similaire.

"C'est supposé être deux documents différents se retrouvant sur une même feuille de papier. Pourquoi tout est exactement de la même couleur brune ?", a-t-il expliqué au New York Times. Il a fait part de ses doutes dans un courrier électronique au curateur de la bibliothèque de l'université du Michigan qui a lancé une enquête interne.

"C'était assez déchirant quand nous avons appris pour la première fois que notre Galilée n'était en réalité par un Galilée", a confié Donna L. Hayward, doyenne par interim des bibliothèques de l'université. Mais l'institution a voulu en avoir le cœur net. "Balayer ça sous le tapis est contraire à ce que nous défendons", a-t-elle justifié.

Après trois mois d'enquête, les experts ont mis en évidence plusieurs éléments confirmant que Nick Wilding avait raison. L'un d'eux concerne le papier. Les fabricants utilisaient autrefois des filigranes pour identifier leur papier. Le soi-disant manuscrit de Galilée comporte ainsi les initiales "AS" ainsi que des lettres "BMO" faisant référence à un site de production à Bergame.

Or, aucun papier comportant le filigrane "BMO" n'est connu avant 1770, année après laquelle il est devenu assez commun. Ce qui suggère que le document ne peut être antérieur à cette date. Par ailleurs, un autre exemple de contrefaçon a été découvert au Morgan Library and Museum avec un papier similaire daté avec certitude de 1790.

L'autre indice concerne la provenance de la pièce. Après recherches, les spécialistes n'ont retrouvé aucune trace de l'existence de ce manuscrit avant les années 1930. Quant à son authentification, elle semble avoir été réalisée en le comparant avec deux autres documents de Galilée conservés à Pise... Qui se sont eux-mêmes avérés être des faux.

A l'origine des contrefaçons : Tobia Nicotra, un faussaire italien très prolifique condamné en 1934 à deux de prison et une amende pour avoir fabriqué de faux manuscrits, y compris des pièces attribuées à Galilée. Selon l'université du Michigan, il est donc tout à fait possible que son précieux document soit une autre œuvre de Nicotra.

"Wilding a conclu que notre manuscrit de Galilée est une contrefaçon du XXe siècle exécutée par le célèbre faussaire Tobia Nicotra. Après que nos propres experts ont étudié ses preuves les plus convaincantes et réexaminé le manuscrit, nous sommes d'accord avec sa conclusion", a annoncé l'institution dans son communiqué.

Source: Géo

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