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11 septembre 2022

Marie-Aude Murail Prix Andersen

a Française Marie-Aude Murail le Prix Andersen

Marie-Aude Murail se dit folle de joie d’avoir reçu le prix Andersen, elle sait pourtant que le lecteur enfant qui la lit n’a lui pas grand-chose à faire de ce genre d’honneur.

« C’est un lecteur qui ne veut pas s’ennuyer en fait, et qui ne vous fait aucun crédit. Je veux dire que ce n’est pas parce que j’ai le Prix Andersen qu’on va me lire, alors que si j’avais le Prix Goncourt, il y a des adultes qui accepteraient de s’ennuyer en me lisant. Les enfants non, ils vont me planter. Après, j’ai ce lecteur qui grandit et qui devient adolescent, et à ce moment-là, lui son exigence c’est que je lui fasse découvrir le monde, et que je lui ouvre toutes les portes, y compris celle de son coeur. »

Et lorsqu’elle y parvient, l’autrice jeunesse sait qu’elle peut alors avoir parfois un impact considérable sur son lecteur. « L’enfant lit et relit, il s’approprie le livre. Et ça va le marquer à vie. Moi, j’oublie le livre que j’ai lu la semaine dernière, mais mes Tintins, jamais, parce que je les ai lu 36 fois ! Et donc on sait qu’on va avoir une importance. Et ça je le sais maintenant car ces ados sont devenus adultes, ils m’écrivent. J’ai un souvenir très récent d’une jeune fille qui est venue me dire qu'après avoir lu "Vive la République", un de mes livres, elle est devenue altermondialiste et végétarienne. Et après avoir lu "Oh Boy", elle a décidé de faire des études de médecine. »

Mais si les livres jeunesse détiennent de grands pouvoirs, ils sont aussi l’objet de beaucoup d’attention et régulièrement menacés de censure, s’inquiète Marie-Aude Murail, qui a ainsi choisi ce thème de discussion pour la séance plénière de l’Union internationale pour les livres de jeunesse, qui s'est tenue en marge du prix Andersen. « En France, on le sait peu, mais la littérature jeunesse est toujours soumise à une loi de 1949, période où l’on s’inquiétait de l’arrivée des comics américains, rapporte-t-elle. Cette loi dit qu’on ne doit pas écrire des choses qui pousseraient les jeunes à la violence, qu’il ne faut pas "démoraliser" les jeunes. »

Aujourd’hui, l’autrice s’inquiète du recours croissant aux pétitions et prises de positions visant à interdire certains livres jeunesses. Un climat qui, dit-elle,« fait peur aux éditeurs »« Le risque, poursuit-elle, est que la littérature jeunesse sera seulement une littérature qui ne fera pas de vagues, qui ne traitera d’aucun sujet à controverses. »

Traduite en plus de vingt-sept langues, Marie-Aude Murail a ainsi déjà vu certains de ces livres censurés en passant des frontières : « En Russie, une récente loi stipule qu’on n’a pas le droit de parler aux jeunes de "manière non traditionnelle de s’aimer". Mon livre "Oh Boy", où un personnage est homosexuel, a ainsi été retiré d’une collection pour ado, où il était publié depuis des années, pour être aujourd’hui un livre dans une collection adulte. » Des thèmes sociétaux sujets à débat comme la religion, la découverte de la sexualité, le réchauffement climatique, les familles dysfonctionnelles. L’oeuvre prolixe de Marie-Aude Murail en regorge néanmoins et lorsqu’on lui demande s’il est possible de trouver un fil rouge dans toute cette variété, la réponse de l’autrice fuse : « Je donne des personnages à aimer, et on fait tout pour les sauver. »

Source: RFI

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