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25 août 2022

La bourse du Hay Festival pour Hanan Issa

Hanan_IssaL'écrivaine, poètesse et artiste de création parlée Hanan Issa a reçu cette année la bourse internationale du Hay Festival.  La bourse aide un écrivain du Pays de Galles à assister à des éditions de festivals au Mexique, en Espagne, au Pérou et en Colombie tout en développant un projet d'écriture ou de recherche. Il est financé par le Conseil des Arts du Pays de Galles.  

Hanan a participé au programme de développement Hay Festival Writers at Work. Son premier pamphlet, My Body can House two Hearts, a été publié par Burning Eye Books en 2019 et son  travail a été joué et publié dans divers endroits, notamment BBC Wales, ITV Wales, Huffington Post, le festival StAnza et Poetry Wales. Elle est co-fondatrice du collectif à micro ouvert Where I'm Coming From et a été nommée Poète nationale du Pays de Galles plus tôt cette année. 

Parmi les anciens récipiendaires de la bourse figurent les écrivains, poètes et journalistes gallois acclamés Mererid Hopwood, Alys Conran, Dylan Moore, Jon Gower, Tiffany Murray, Fflur Dafydd, Owen Sheers, Eurig Salisbury, Jay Griffiths et Jenny Valentine. 

Issa a déclaré: «Je suis incroyablement excité par cette opportunité d'explorer des endroits aussi incroyables et de se connecter avec des écrivains internationaux. J'espère mieux comprendre les traditions littéraires du folklore, des contes de fées et de la poésie des pays que je visite et approfondir mes connaissances sur les contes de mon propre héritage au Pays de Galles et en Irak. 

Cristina Fuentes La Roche, directrice internationale du Hay Festival, a ajouté : « Nous sommes ravis d'accueillir Hanan Issa au sein de la Hay Festival International Fellowship. Hay Festival offre un espace unique aux écrivains, penseurs et publics du monde entier pour partager des idées dans des conversations libres et ouvertes. Depuis notre booktown au Pays de Galles, le festival a maintenant voyagé dans plus de 30 lieux, de la ville historique de Carthagène en Colombie au cœur des villes du Pérou, du Mexique, de l'Espagne et des États-Unis, et nous sommes impatients de partager le travail de Hanan avec ce audience internationale au cours des 12 prochains mois. 

Eluned Haf, responsable de Wales Arts International au Arts Council of Wales, a déclaré: «Nous avons été ravis de soutenir la bourse internationale Hay Festival au cours de la dernière décennie. Il s'agit d'une bourse qui a ouvert d'importantes relations internationales à un éventail d'écrivains brillants du Pays de Galles et a présenté leur travail à de nouveaux publics internationaux.  

«Hanan Issa est un choix fantastique en tant que prochain boursier international du Hay Festival. En tant que poète nationale du Pays de Galles récemment nommée, Hanan est une ambassadrice dynamique de la littérature, du peuple et des valeurs du Pays de Galles et nous savons qu'avec le soutien du généreux réseau du Hay Festival, elle ramènera et partagera ses expériences ici.

Source: The Bookseller

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23 août 2022

Un faux manuscrit de Galilée dans les collections de la bibliothèque universitaire du Michigan

Faux manuscrit galilée

La bibliothèque de l'université du Michigan aux Etats-Unis a annoncé que l'un des bijoux de sa collection, un manuscrit attribué à l'astronome italien Galilée était en réalité une contrefaçon. Un réexamen du document a conclu que celui-ci datait du XXe siècle. Le papier jauni laisse entrevoir plusieurs séries de lignes rédigées en italien à la main. La première est le brouillon d'une lettre, la dernière un ensemble de notes faisant référence à des observations télescopiques. Et pas n'importe lesquelles : des observations qui ont permis en janvier 1610 à l'astronome italien Galilée de découvrir l'existence des lunes de Jupiter. Sauf que ces inscriptions manuscrites n'ont rien d'authentique. C'est ce que vient d'annoncer dans un communiqué la bibliothèque de l'université du Michigan aux Etats-Unis. Après avoir mené un réexamen du document, les experts ont conclu que ce dernier était une contrefaçon fabriquée au XXe siècle et n'avait donc pas été rédigé par le célèbre astronome lui-même.

Ce manuscrit constituait pourtant l'un des bijoux de la collection de l'institution américaine. Il a fait son apparition en mai 1934 lorsqu'une maison de ventes, American Art Anderson Galleries, a mis aux enchères la bibliothèque d'un riche collectionneur de manuscrits et d'anciens livres. Parmi les pièces, figurait le fameux document attribué à Galileo Galilei. Authentifié par le cardinal italien Pietro Maffi, il a été acquis par un homme d'affaires et collectionneur de livres, Tracy McGregor, puis légué à l'université du Michigan en 1938 après sa mort. A l'époque, personne n'avait alors eu l'idée de remettre en question l'authenticité de la précieuse pièce. Le brouillon de lettre figurant en tête du document correspond à une présentation d'un nouveau télescope que Galilée a bien réalisée en 1609 auprès du doge de Venise. Une version finale de cette même lettre est d'ailleurs connue dans les archives d'Etat de Venise en Italie. De même pour les annotations astronomiques dont il existe une version finale conservée à Florence.

'est un historien de l'université d'Etat de Georgie, Nick Wilding, qui a commencé à instiller le doute. En examinant une image numérisée du manuscrit en mai 2022, il a jugé que les formes de certaines lettres et le choix de certains mots étaient étranges. Il a également constaté que l'encre utilisée pour chacune des séries de notes était remarquablement similaire.

"C'est supposé être deux documents différents se retrouvant sur une même feuille de papier. Pourquoi tout est exactement de la même couleur brune ?", a-t-il expliqué au New York Times. Il a fait part de ses doutes dans un courrier électronique au curateur de la bibliothèque de l'université du Michigan qui a lancé une enquête interne.

"C'était assez déchirant quand nous avons appris pour la première fois que notre Galilée n'était en réalité par un Galilée", a confié Donna L. Hayward, doyenne par interim des bibliothèques de l'université. Mais l'institution a voulu en avoir le cœur net. "Balayer ça sous le tapis est contraire à ce que nous défendons", a-t-elle justifié.

Après trois mois d'enquête, les experts ont mis en évidence plusieurs éléments confirmant que Nick Wilding avait raison. L'un d'eux concerne le papier. Les fabricants utilisaient autrefois des filigranes pour identifier leur papier. Le soi-disant manuscrit de Galilée comporte ainsi les initiales "AS" ainsi que des lettres "BMO" faisant référence à un site de production à Bergame.

Or, aucun papier comportant le filigrane "BMO" n'est connu avant 1770, année après laquelle il est devenu assez commun. Ce qui suggère que le document ne peut être antérieur à cette date. Par ailleurs, un autre exemple de contrefaçon a été découvert au Morgan Library and Museum avec un papier similaire daté avec certitude de 1790.

L'autre indice concerne la provenance de la pièce. Après recherches, les spécialistes n'ont retrouvé aucune trace de l'existence de ce manuscrit avant les années 1930. Quant à son authentification, elle semble avoir été réalisée en le comparant avec deux autres documents de Galilée conservés à Pise... Qui se sont eux-mêmes avérés être des faux.

A l'origine des contrefaçons : Tobia Nicotra, un faussaire italien très prolifique condamné en 1934 à deux de prison et une amende pour avoir fabriqué de faux manuscrits, y compris des pièces attribuées à Galilée. Selon l'université du Michigan, il est donc tout à fait possible que son précieux document soit une autre œuvre de Nicotra.

"Wilding a conclu que notre manuscrit de Galilée est une contrefaçon du XXe siècle exécutée par le célèbre faussaire Tobia Nicotra. Après que nos propres experts ont étudié ses preuves les plus convaincantes et réexaminé le manuscrit, nous sommes d'accord avec sa conclusion", a annoncé l'institution dans son communiqué.

Source: Géo

23 août 2022

Appel aux dons pour l’acquisition d’un ensemble exceptionnel de Jacques Offenbach par la BNF

Les contes d'Hoffmann

La Bibliothèque nationale de France souhaite acquérir un fonds d’archives de Jacques Offenbach (1819–1880), classé oeuvre d’intérêt patrimonial majeur. Composé d’un ensemble de manuscrits et partitions autographes, de photographies, de livrets annotés et de correspondances, ce fonds d’une grande richesse, tant sur le plan du répertoire musical que sur celui de l’histoire de la scène musicale et des théâtres, est en grande partie inédit. Les manuscrits musicaux autographes qu’il contient couvrent l’ensemble de la période d’activité d’Offenbach, depuis ses premières pièces pour orchestre (1833) et pour violoncelle (1835), jusqu’aux Contes d’Hoffmann (1880), chef-d’oeuvre ultime de ce grand compositeur, le plus joué du XIXe siècle, et dont la popularité, près de 140 ans après sa mort, ne se dément pas. Le fonds proposé à la vente provient des héritiers de Jacqueline Offenbach (1858-1936), fille cadette de Jacques Offenbach. Cas exceptionnel, il a été conservé dans son intégralité. Il est composé en majorité de partitions manuscrites — dont les partitions d’orchestre de sept opéras-bouffes du compositeur parmi lesquelles des pièces phares comme Barkouf (1860), La Grande- duchesse de Gérolstein (1867), La Princesse de Trébizonde (1869) et Les Contes d’Hoffmann (1880).Outre ces oeuvres pour la scène, il contient des oeuvres vocales et instrumentales, certainement la partie de l’oeuvre d’Offenbach aujourd’hui la moins connue. Il offre ainsi un échantillon représentatif de tous les genres musicaux auxquels s’est essayé le compositeur. Il présente aussi différents états d’élaboration des oeuvres (esquisses, brouillons, manuscrits de travail, manuscrits définitifs…), qui permettent de comprendre le processus créatif d’Offenbach. S’y ajoute un bel ensemble de livrets manuscrits pour la plupart annotés, des documents iconographiques ainsi que des documents d’archives relatifs principalement à la gestion de théâtres par Offenbach. Des papiers personnels sont joints, parmi lesquels des lettres envoyées à son épouse Herminie. Ce fonds est également d’une grande richesse par la découverte de documents personnels inédits. On y trouve la baguette, le piano droit Pleyel qu’il conservait dans son bureau, des portaits peints et photograpiques, des archives administratives et comptables de la gestion du théâtre de la Gaîté et des Bouffes– Parisiens, berceau de l’opérette à qui Offenbach aura donné ses lettres de noblesse, ou encore une importante correspondance personnelle. Cet ensemble s’avère primordial à la fois pour enrichir la connaissance de ce compositeur qui a marqué l’essor de la scène musicale et lyrique du Second Empire à Paris et donner un nouvel éclairage sur des années cruciales pour le théâtre lyrique au XIXe siècle et les conditions sociales et économiques de son développement.

Jacques Offenbach est le plus français des compositeurs allemands et la majeure partie des sources conservées en France le concernant est détenue par la Bibliothèque nationale de France : ce fonds compléterait les collections déjà présentes au sein du département de la Musique, composées de manuscrits autographes complets (Le Roi Carotte, concerto militaire pour violoncelle et orchestre) ou jusque alors partiels (Les Contes d’Hoffmann), d’un fonds de 300 lettres autographes du compositeur et d’une iconographie (maquettes de décors et de costumes, photographies...).

L'acquision de ce fonds permettreait  de posséder  à la BNFen intégralité  Les Contres d'Hoffmann en complétant l'acte IV déjà présent dans son catalogue. En effet parmi les documents s'y trouvent, il y a les trois premiers actes des Contes d’Hoffmann.

Pour l'acquérir,  la BnF espère réunir 200 000 € auprès des donateurs pour contribuer à l’acquisition du fonds Offenbach dont le montant est fixé à 1,69 M €.  Pour cela, elle a lancé une souscription qui durera jusqu'à 31 décembre.

22 août 2022

Démission d'une directrice de bibliothèque menacée aux Etats-Unis

Demission bibliothècaire

Après qu'une pétition a été lancée le mois dernier pour rappeler quatre membres du conseil d'administration de la bibliothèque du comté de Boundary suite à une mise à jour de routine de la politique, la directrice de la bibliothèque, Kimber Glidden, a annoncé sa démission à compter du 10 septembre.

"Rien dans mon parcours n'aurait pu me préparer à l'atmosphère politique de l'extrémisme, du fondamentalisme chrétien militant, des tactiques d'intimidation et des comportements menaçants actuellement employés dans la communauté", a écrit Glidden dans son annonce publiée par la bibliothèque.

Une poussée de quelques parents pour interdire les livres sur des thèmes LGBTQ a commencé au début de cette année et "a fait boule de neige à partir de là", a déclaré Lee Colson, membre du conseil d'administration de la bibliothèque. Des efforts généralisés pour interdire les livres et censurer les bibliothèques sont déployés par des groupes à travers le Nord-Ouest et le pays, comme une tentative d'interdire les documents sur les études de genre dans les bibliothèques du district scolaire de Mead, un autre bibliothécaire démissionnant pour intimidation armée à Coeur d'Alene et Idaho House Bill 666 introduit plus tôt cette année, qui aurait pu tenir les bibliothèques responsables de la vérification de documents pouvant être considérés comme nocifs pour les enfants.

Dans le comté de Boundary, un groupe local tente de rappeler quatre des cinq membres du conseil d'administration de la bibliothèque, dont Colson, après que le conseil a approuvé une mise à jour de la politique de développement et de maintenance des collections. La nouvelle politique stipule que "la sélection de documents ne sera pas affectée par une telle désapprobation potentielle, et la bibliothèque du comté de Boundary ne placera pas de documents sur des" étagères fermées "ou n'étiquettera pas d'articles pour protéger le public de leur contenu."

Nancy Pearl, ancienne directrice exécutive du Washington Center for the Book de la bibliothèque publique de Seattle, n'était pas au courant de l'affaire dans le comté de Boundary, mais a déclaré que ce type de manifestations démontre un manque de compréhension de la fonction des bibliothèques publiques, qui devraient être des lieux de tout le monde, avec des livres sur tous les aspects d'un problème.

"Les bibliothèques sont au cœur de la communauté et voir cela se produire est tout simplement déchirant", a-t-elle déclaré. Pearl est un auteur , un critique de livres et affectueusement appelé "America's Librarian".

« Certes, les parents ont le droit de décider ce que leurs enfants peuvent lire », a-t-elle ajouté, « mais je ne pense pas qu'un parent ou quiconque ait le droit de dire à quelqu'un d'autre ce qu'il peut ou ne peut pas lire. Et c'est ce qui se passe avec ces manifestations.

Une grande partie de la peur récente concerne des listes de livres et d'autres médias largement diffusées parmi les groupes d'extrême droite, mais les responsables de la Boundary Library ont déclaré à plusieurs reprises que la bibliothèque ne contient aucun des livres dont les gens leur ont fait part.

"Donc, ce qu'ils essaient vraiment de faire, c'est de limiter notre capacité à sélectionner des livres pour faire partie de notre collection", a déclaré Colson.

Cependant, si quelqu'un demande un livre qui ne figure pas dans le catalogue de la bibliothèque, la bibliothèque continuera à commander le livre par le biais du processus normal de prêt entre bibliothèques. Et si suffisamment de personnes demandent ce livre, elles l'ajouteront à la collection.

"C'est exactement ce que font les bibliothèques", a déclaré Colson. "Nous obtenons des livres que les gens sont intéressés à lire."

Glidden, qui a rejoint la bibliothèque à la fin de l'année dernière, a travaillé avec l'ancien directeur de la bibliothèque pour réviser la politique contestée, qui n'avait pas été mise à jour depuis des années.

Le groupe appelé Boundary County Library Board Recall, dont la mission déclarée "est de protéger les enfants contre les contenus explicites et le toilettage", a distingué Glidden en plus des membres du conseil d'administration pour sa décision de rejoindre l'American Library Association en mai.

Le groupe de rappel s'oppose à l'association car elle préconise des politiques similaires pour se protéger contre les efforts visant à exclure systématiquement tout type de sujet. Le groupe n'a pas répondu à une demande d'interview.

"Ce n'était pas tant une goutte d'eau qu'un barrage constant de la même rhétorique et des gens qui n'écoutaient pas mes réponses", a déclaré Glidden à propos de ce qui l'a finalement amenée à démissionner. "Ils ne veulent pas entendre la vérité."

Elle a été traquée par des demandes en vertu de la loi sur la liberté d'information, une tactique pour harceler les fonctionnaires, a-t-elle déclaré. Les FOIA, "certaines assez farfelues", prennent tellement de temps qu'il est difficile de gérer la bibliothèque.Les menaces contre elle ont été voilées, mais leur message est clair, a-t-elle déclaré. Lors de commentaires lors de réunions publiques, elle a été avertie avec un langage de feu et de soufre de sa damnation imminente, venant de certains groupes de fondamentalistes chrétiens qui sont connus pour croire qu'ils ont un appel à la violence, a-t-elle déclaré.

Certaines personnes se sont tenues tranquillement, armées des bras croisés, à l'arrière des réunions du conseil d'administration. "Cela ne permet à personne de se sentir en sécurité", a-t-elle déclaré. D'autres se sont inscrits pour devenir bénévoles de la bibliothèque, mais se présentent armés et « veulent juste avoir cette démonstration de force dans la bibliothèque ».

Glidden prévoit de s'éloigner si le climat politique ne change pas. Elle a choisi de ne pas démissionner immédiatement car elle aide à finaliser le budget annuel, attendu au début du mois prochain. "Si je partais maintenant, cela pourrait compromettre le financement du district de la bibliothèque", a-t-elle déclaré.

Colson a déclaré que la nouvelle politique sur les collections énonce des procédures claires (que l'ancienne politique n'avait pas) permettant aux usagers de la bibliothèque de demander ou de faire appel de l'ajout d'un livre, qui peut être soumis au conseil d'administration pour examen.

"La différence entre ce qui se passe ici et le reste du pays est que notre bibliothèque n'a pas les titres que les gens veulent interdire", a réitéré Glidden. Elle a dit que c'est une première dangereuse, car ils ne se cachent pas derrière un placage qu'il s'agit d'interdire des livres particuliers.

C'est vraiment une question de contrôle.

"Le comté de Boundary est un avertissement", a-t-elle déclaré. "Il ne s'agit pas de livres."

Source: The Spokeman

21 août 2022

Fragilisation des éditeurs indépendants face à la crise

editeurs indépendants crise

 

L’édition a l’habitude des intrigues alambiquées. Le souci, c’est quand le secteur lui-même se retrouve dans une histoire qu’on pourrait lire dans un roman. Depuis plusieurs années, l’édition française et particulièrement les maisons d’éditions indépendantes – qui ne dépendent pas d’un groupe financier – sont frappées par une succession de crises et d’accalmies. En 2020, la fermeture des librairies pendant les confinements a fait baisser de seulement 2,36 % le chiffre d’affaires des éditeurs, ce qui fait dire au Syndicat des éditeurs (SNE) dans un rapport que le secteur a eu une capacité d’adaptation exceptionnelle​, tout en soulignant que certaines maisons d’édition de petite taille ont souffert des impacts de la crise​.

 

Éric Marcellin, gérant de la maison d’édition Critic, à Rennes (Ille-et-Vilaine), se rappelle à quel point ces années de pandémie ont été compliquées. « Il a fallu serrer les dents, puis réduire la voilure.»

Après la tempête, le calme. En 2021, le chiffre d’affaires du secteur a bondi de 12,4 % par rapport à 2020, les librairies et les éditeurs ont retrouvé leurs lecteurs. En ce moment, le secteur est secoué par l’inflation et surtout par l’augmentation du prix du papier.

Le directeur commercial de Cloître imprimeur, le premier imprimeur de Bretagne, explique que le prix de certains types de papier a augmenté de 50 %, d’autres ont doublé, il y a encore une augmentation prévue début septembre de 8 à 15 %. ​La demande en papier dépasse la production.

Cette augmentation a fait exploser de 125 % les coûts de Yo Éditions, une structure qui a édité neuf livres depuis sa création, il y a un an et demi. Le coût de la fabrication a augmenté et a tué nos marges , confie Yannick Vicente, le cofondateur. Si ça continue, peut-être qu’on éditera moins d’auteurs » ​, poursuit-il. Comme lui, nombreux sont les éditeurs qui ont augmenté leurs prix.

Florent Massot, l’éditeur indépendant qui a découvert Virginie Despentes, est passé, lui, à côté de la catastrophe. Ces deux dernières années, je n’ai pas pu faire de succès. Le modèle fait qu’un succès finance neuf autres titres. ​Sa maison d’édition a risqué le dépôt de bilan. Sa situation s’est stabilisée depuis une campagne de financement (toujours ouverte) et des discussions avec des investisseurs particuliers.

Le secteur est en partie soulagé après l’annonce de la non-fusion des deux leaders de l’édition française, Hachette et Editis. Vincent Bolloré, le patron de Vivendi, n’a pas pu créer le mastodonte qu’il souhaitait. Il doit lâcher Editis pour mettre la main sur Hachette.

Reste cette inquiétude pour Françoise Nyssen, la patronne de la maison d’édition indépendante Actes Sud, qu’Hachette passe dans un conglomérat d’entreprises [Vivendi], qui a tous les moyens de dominer la production dans l’édition. Ma crainte c’est de voir s’appauvrir la diversité. L’édition est multiple, inattendue, tout d’un coup apparaît un livre qu’on n’attendait pas et qui nous provoque une émotion .

Source : Ouest France

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20 août 2022

Utilisation de la réalité augmentée d'Instagram pour ses recommandations de lecture par la bibliothèque de New-York

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Depuis le début de l’été, la bibliothèque publique de New York a ouvert une “succursale virtuelle” sur Instagram via le #NYPLSummerBookshelf. Un espace de recommandation de lecture, principalement dédié aux jeunes, et utilisant la technologie de réalité augmentée.  La bibliothèque publique de New York s’est lancée un objectif lors de cet été 2022 : encourager les lectures estivales et inciter particulièrement les jeunes à découvrir le plaisir du livre.   Pour ce faire, le réseau de bibliothèque publique se sert d’Instagram, et notamment de son outil “Reel”. Ces publications interactives permettent aux participants de s'enregistrer en vidéo à l’intérieur de la nouvelle bibliothèque virtuelle de prêt de la bibliothèque pour recommander le livre favori de leur été. Une fois cette petite vidéo réalisée, il leur suffit de la publier sur leur compte Instagram et de mentionner le #NYPLSummerBookshelf afin que la bibliothèque publique de New York le relaye sur son compte.  

“Ce projet est une nouvelle façon novatrice et passionnante pour la bibliothèque publique de New York de susciter davantage d’enthousiasme pour les livres et la lecture”, ont déclaré Brian Bannon, Merryl et James Tisch, directeur des bibliothèques et de l’éducation des succursales de la bibliothèque.  

“Utiliser l’incroyable technologie de réalité augmentée d’Instagram pour créer un espace numérique accueillant où tout le monde peut discuter de livres, partager des recommandations et éventuellement se connecter à sa prochaine grande lecture d’été – c’est tout à fait notre allée.”   

La New York Public Library (NYPL) n'en est pas à son coup d'essai pour pousser les plus jeunes à la lecture via la plateforme Instagram. En effet, les nouvelles technologies et les réseaux sociaux en particulier, sont de véritables capteurs de l'attention de cette génération. Avec un argument de poids : la gratuité de ce service.  Pour rappel, la bibliothèque publique de New York avait déjà lancé un projet en 2018 : diffuser des livres au format Instagram Stories. Parmi ces livres, des œuvres majeures très connues du grand public comme “Alice au Pays des Merveilles” de Lewis Caroll , “La Métamorphose” de Kafka, ou encore, “La Séquestrée” de Charlotte Perkins.  

Source: Archimag

19 août 2022

Panthera, nouvelle maison d’édition « raisonnée »

MarianneCeline_1©LilianHélio (1)

Des livres qui vont vous faire rugir de plaisir », promet le communiqué de lancement de Panthera. Cette nouvelle marque jeunesse, créée par deux jeunes femmes issues du monde de l’édition, souhaite participer au « renouveau de l’édition ». Pour 2023, elles prévoient la publication de dix ouvrages illustrés, BD ou reportages dessinés, aux tirages limités entre 1 500 et 2 500 exemplaires. « Nous souhaitions vraiment avoir une approche raisonnée de la chaine du livre », explique Céline Lefeuvre. 

 30 ans, la directrice éditoriale de Panthera, passée par le service de diffusion de Flammarion et Sarbacane, s’est associée avec Marianne Selli, ancienne libraire et chargée de diffusion aux éditions de l'Apprimerie. Les deux bretonnes se sont rencontrées lors de leurs études au DUT métiers du livre à Tourcoing, en 2011. « En 2015, nous avions déjà coopéré dans une structure associative qui a publié 30 numéros d’une revue sur le cinéma pour enfants », précise la directrice artistique de 31 ans. De cette expérience, elles ont gardé des liens avec de nombreux illustrateurs qui leur a permis d’envisager la création d’une structure. « Nous souhaitons proposer des sujets qu’on ne voit pas actuellement dans le champ de la jeunesse et parler d’espèces méconnues pour les enfants », abonde Céline Lefeuvre.

Né d’une volonté de faire évoluer la chaine du livre, le projet a été pensé de manière écoresponsable. Elles regrettent cependant de ne pas avoir trouvé d’imprimeur à l’encre végétale à leur coût en France et font imprimer leurs ouvrages en Italie. Pour pallier cet écart écologique, elles réduisent leur envoi en impression à deux par an. Pour la distribution, elles ont signé un contrat avec la société arlésienne Harmonia Mundi, qui revendique plus de 100 éditeurs indépendants et 13 000 références. Enfin, elles désirent mettre en place une nouvelle relation entre l’auteur et l’éditeur. « Nous avons repensé le contrat d’auteur en le rendant plus court, plus lisible avec une réduction de la durée des droits », assure Céline Lefeuvre afin que « l’auteur ne se sente pas dépossédé de son œuvre », complète Marianne Selli.

Issues d’une génération qui veut « renverser » l’image de « l’éditeur dragon », les deux jeunes souhaitent être au plus proche des libraires. « On sent une demande de renouveau des étudiants du métier du livre mais aussi au sein des librairies », assure Marianne Selli. Pour la promotion de leurs ouvrages, elles prévoient de l’évènementiel pour chaque publication : là un atelier de tissage en librairie, ici de confection d’herbiers ou encore la vente de planches des illustrateurs en librairie. « C’est aussi une manière d’assurer des revenus complémentaires à nos auteurs », expliquent-elles en assurant être « hyper transparentes avec eux sur nos coûts et notre rémunération ». En septembre, elles prendront la route « partout en France » jusqu’à Bruxelles pour aller à la rencontre de 250 libraires. Au « Panthera Tour » succèdera une campagne de crowdfunding en octobre pour financer le surcoût de leur premier reportage dessiné sur une vigneronne en biodynamie, En Alchimie, à paraitre en janvier. « Les participants au financement participatif recevront l’ouvrage en avant-première avant Noël et des bouteilles du domaine dont il question dans l’ouvrage », préviennent les deux éditrices. Accompagnées par une banque, elles projettent une rentabilité « à cinq ans », une visibilité de production à deux ans et signent actuellement des projets pour 2025.

 Source: Livres Hebdo

18 août 2022

18 nouveaux bouquinistes sur les quais de Seine à Paris

Nouveaux bouqinistes Paris

La philosophie, les traités de sciences humaines, les guides de voyage et les ouvrages de navigation... Une passion d'enfant pour Rachid Bouanou qui l'a mené il y a trois mois sur les quais de la Seine, au 48 quai de l'Hotel de Ville précisément. Une reconversion pour cet homme qui a décidé de changer de vie à 35 ans. "Avant, j'étais mécanicien-marin et je travaillais sur les bateaux de pêche notamment. Il y a deux ans, j'ai décidé de quitter la Bretagne. J'ai gagné Paris et je me suis dit, 'pourquoi ne pas rester sur les quais ?'"

Rachid Bouanou fait partie des 18 nouveaux bouquinistes qui se sont installés cette année sur les bords de Seine. Il a répondu à un appel à candidature de la mairie de Paris en novembre 2021. Et a été sélectionné parmi plus de 70 postulants à l'issue d'une réunion de la commission en mars. Un renouvellement nécessaire car près de 40% des 230 bouquinistes parisiens ont plus de 65 ans. 80 % ont plus de 50 ans. 

Avec les manifestations des gilets jaunes, la crise du Covid et l'absence de touristes, certaines boîtes vertes étaient devenues vacantes. Jérôme Callais, président de l'association culturelle des bouquinistes, et lui même libraire sur les quais depuis près de 30 ans a participé à cette commission. "Moi, c'est ce que je dis aux nouveaux nommés. C'est un privilège, un honneur d'être bouquiniste. Il y a très peu d'élus. Il faut en être conscient, en être fier. Nous sommes un peu des ambassadeurs de la culture française pour des millions de touristes qui passent chaque année sur les quais."

Une responsabilité dont a conscience Rachid Bouanou, installé pour 5 ans renouvelables. Et qui a déjà sa clientèle d'habitués. "On ne cherche pas quelque chose de précis ou on peut chercher mais on ne trouvera pas forcément. On prendra autre chose, raconte ce lecteur. Je viens de trouver un livre dont j'ignorais même l'existence. Donc j'aime les bouquinistes." Un engouement partagé par cette touriste américaine qui ne pouvait pas quitter Paris sans aller jeter un œil sur cette institution connue dans le monde entier. "Avant de venir, je m'étais renseignée en regardant des magazines, des guides. C'est pour cela que je voulais me balader par ici. Pour moi tous ces livres, c'est magnifique, j'adore." 

Bouquiniste, un métier passionnant et humain exclusivement parisien, créé grâce à un arrêt royal en 1577, sans taxe et sans loyer, et qui pourrait bien à l'avenir être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.

Source: France 3 Ile de France

17 août 2022

Lancement d'une artothèque BD par la Médiathèque La Bulle de Mazé-Milon

médiathèque la bulle

Une cinquantaine de reproductions de planches, et soixante-dix originaux empruntables gratuitement par les écoles et autres structures publiques. C’est le nouveau service que proposera, à partir du 24 septembre, la médiathèque La Bulle, à Mazé-Milon (Maine-et-Loire), reconnue comme Pôle ressource régional BD des Pays-de-la-Loire depuis son ouverture en septembre 2012.

C’est d’ailleurs à l’occasion de la célébration de ses dix ans que la médiathèque lance cette arthothèque BD, baptisée l’Arto Bulle. Elle « correspond à la volonté de la médiathèque de diffuser ses planches BD comme de véritables œuvres d’art et les faire entrer dans le quotidien des usagers », justifie l’établissement qui propose par ailleurs plus de 9500 bandes dessinées à l’emprunt.

Depuis dix ans, La Bulle acquiert chaque année jusqu’à trois planches d’auteurs invités en s’appuyant sur la subvention du Fonds régional d’acquisition pour les bibliothèques (Frab), financé par la Direction régionale des affaires culturelles et la Région. Ainsi la planche n° 51 de Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill, d’Emile Bravo, ou la planche n° 101 d'Ibicus, de Pascal Rabaté.

Source: Livres Hebdo

 

16 août 2022

Hausse des ventes des Versets Sataniques après l'agression de Salman Rushdie

Les-versets-sataniquesL'agression de Salman Rushdie, ce vendredi aux États-Unis, a relancé les ventes de son livre "Les versets sataniques". L'ouvrage, publié en 1988, lui vaut d'être menacé de mort depuis plus de 30 ans à cause de la fatwa déclarée contre lui par l'Iran un an après sa publication. L'écrivain britannique est désormais sur la "voie du rétablissement", a annoncé son entourage .

"Les versets sataniques" relatent les aventures de deux Indiens dont l'avion est la cible d'un attentat terroriste, et qui arrivent sur une plage anglaise. Le premier a pris la forme d'un archange, le second du diable. Au cours du récit, l'auteur donne à des prostituées les noms des femmes du prophète Mahomet. Il crée aussi la figure d'un prophète, Mahound, qui, sous l'influence de Lucifer, semble admettre qu'on peut prier d'autres dieux qu'Allah, avant de reconnaître son erreur.

"Les versets sataniques" ont été publiés en poche chez Folio et chez Actes Sud et sont déjà  indisponibles dans plusieurs grandes librairies françaises. Chez Mollat, lieu emblématique de Bordeaux qui compte près de 180.000 références, les quelques exemplaires qui trainaient en rayon ont été rapidement achetés. "On en a commandé plus d'une cinquantaine car on a déjà une vingtaine de clients qui l'ont commandé. On continue de me le demander alors que l'agression a eu lieu vendredi", remarque Sixtine, vendeuse au rayon littérature grand format.

Le constat est le même à Paris chez Gibert Joseph. Le magasin situé dans le 6e arrondissement a vendu ses six exemplaires en rayon dans la journée de samedi et "par ricochet, les clients se sont reportés sur les autres œuvres" de l'écrivain, relève Arnaud, vendeur au rayon poche. La boutique de Barbès, dans le 18e arrondissement, est aussi en rupture de stock et la commande est également passée. En moyenne, quatre exemplaires des "Versets sataniques" sont vendus chaque année. "On voit souvent ce phénomène de ruée quand il y a des auteurs blessés ou décédés", explique Céline, la responsable du rayon littérature.

Depuis l'agression, rapporte l'AFP, dans l'emblématique librairie new-yorkaise Strand Bookstore, plusieurs ouvrages ont été vendus sur place. "Des gens sont venus et cherchaient n'importe lequel de ses écrits, ils voulaient savoir ce que nous avions", déclare Katie Silvernail, cheffe de rayon dans ce magasin, qui vend tant des livres neufs que d'occasion.

"Certains de nos employés les plus jeunes n'avaient jamais entendu parler de lui, donc c'était intéressant hier d'avoir des conversations avec eux, après que des clients furent venus chercher ses livres, sur qui il était et comment il a influencé le monde littéraire", a-t-elle expliqué. "Honnêtement, je pense que pas mal de gens sont juste venus ici hier pour parler de comment ils se sentaient, et de ce qui est arrivé", a-t-elle confié.

Mardi matin, près de quatre jours après l'agression, le livre de Salman Rushdie se classait en 27e position du baromètre des ventes de livres aux Etats-Unis et en 7e position de son équivalent français. Ces classements recensent les livres dont les ventes ont le plus progressé dans les dernières 24 heures. Du coté des livres numériques, les "Versets sataniques" trônent en première position du classement des ventes d'Apple Books ce mardi, dans la catégorie des livres payants. Même chose sur celui établi par le site de la Fnac.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont appelé à faire de même et à acheter l'ouvrage en soutien à l'auteur britannique. Invité de France Inter ce mardi matin, le directeur de Charlie Hebdo Riss a appelé à ne pas laisser l'autocensure "restreindre le périmètre de liberté sous la pression des menaces. On aimerait que d'autres livres comme les Versets sataniques soient écrits, c'est cela qu'on attend, des livres contemporains de cette audace", conclut celui qui est aussi visé par une fatwa.

Source: France Inter

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