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12 mars 2022

Accord pour rémunérer les dédicaces des auteurs de BD

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Le ministère a indiqué dans un communiqué avoir signé «un protocole pour la rémunération des dédicaces des auteurs et des autrices de bande dessinée dans les festivals» avec le Centre national du livre (CNL), le Syndicat national de l'édition (SNE), le Syndicat des éditeurs alternatifs (SEA), la Société française des intérêts des auteurs de l'écrit (Sofia) et les dix plus grands festivals. Le Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, qui ouvre ses portes au grand public jeudi, est concerné dès cette édition 2022. Le protocole, valable pour trois ans, prévoit une «rémunération forfaitaire», selon des modalités qui n'ont pas été divulguées.

La question divisait le secteur de la BD depuis des années, entre des auteurs qui estimaient que ce travail méritait un salaire, des éditeurs sceptiques, et des festivals qui clamaient avoir des budgets très serrés. Des initiatives individuelles dans ce sens avaient vu le jour, comme celles du festival SoBD ou de l'éditeur Auzou. La bande dessinée est de loin le secteur qui progresse le plus rapidement sur le marché du livre. Mais sa prospérité profite à peu d'auteurs, et en laisse beaucoup d'autres dans une grande précarité. Les derniers chiffres précis en date, à l'occasion des États généraux de la BD en 2016, faisaient état de 36% des auteurs vivant sous le seuil de pauvreté, et 53% gagnant moins que le salaire minimum. 

Source  : Le Figaro 

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11 mars 2022

Un spectacle en faveur des actions de BSF

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Lundi 28 mars à 21h, France Inter et Auguri Lettra présenteront Au bonheur des lettres au théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris, un spectacle unique et solidaire au profit des actions de Bibliothèques Sans Frontières pour l’Ukraine. Ce soir-là, Vincent Dedienne, Bertrand Belin, Zabou Breitman, Helena Noguerra, Antoine Leiris, Dorothée Gilbert et plein d’autres artistes seront réunis sur la scène du théâtre de la Porte Saint-Martin pour partager la lecture des plus belles correspondances écrites par des personnalités du monde littéraire, musical ou historique telles que Marcel Proust, Erik Satie, Victor Hugo, Virginia Woolf, Frida Kahlo, Mozart ou Simone de Beauvoir. Elles sont issues des recueils épistolaires Au bonheur des lettres, imaginés par Shaun Usher et publiés aux Éditions du sous-sol. Leurs missives diront tour à tour la passion de la musique, les relations chahutées entre parents et enfants, l’horreur de la guerre et les cœurs qui battent la chamade. Présenté par Augustin Trapenard, parrain de BSF, cet événement sera retransmis en direct sur la première radio de France, France Inter.

Inspiré des soirées caritatives anglaises Letters live, véritable institution outre-Manche, le concept du spectacle arrive pour la première fois en France avec Au bonheur des lettres. Depuis 2014, Benedict Cumberbatch, Nick Cave ou encore Jude Law ont lu ces lettres dans des festivals prestigieux et des lieux atypiques : le Hay Festival, le Edinburgh International Festival, le Wilderness Festival, le Royal Albert Hall mais aussi la jungle de Calais ou la prison de Brixton.

L’ensemble des bénéfices de cette soirée, mise en scène par Jérémie Lippmann, sera reversé à BSF. Ces fonds contribueront au financement des actions de BSF pour l’Ukraine, où nos équipes déploient des espaces éducatifs et informationnels de crise pour les populations réfugiées, dans les pays limitrophes ainsi qu’en France.

 

9 mars 2022

Une maison d'édition mise à l'honneur chaque mois par la Province du Luxembourg

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Pour la deuxième année consécutive, la Foire du Livre de Bruxelles est annulée. Cela signifie un manque de visibilité pour les éditeurs du Luxembourg. Mais la Province de Luxembourg et son Service du Livre ont décidé de mettre en avant toutes les maisons d'édition luxembourgeoises quelle que soit leur taille. Ainsi, de mai à décembre, chaque maison d'édition sera mise à l'honneur pendant un mois.

Alicia Morette, coordinatrice du Service du Livre Luxembourgeois présente le projet comme ceci au micro de la RTBF : "C'est important de mettre en avant les éditeurs, et ça ne veut pas dire qu'on laisse de côté les auteurs, qui sont édités ailleurs, en France ou autoédités. C'est quelque chose qui s'ajoute, en raison d'un manque au niveau de l'économie locale. On voulait leur dire qu'on était là, qu'on les soutient. On voulait également dire au public de penser à ces livres qui sont édités chez nous. Il y a des éditeurs en Province de Luxembourg qui prennent des risques financiers, pour alimenter le livre Belge. Et ils donnent une chance à nos auteurs locaux, qui ne trouvent peut-être pas d'écho ailleurs, et qui là, grâce à une maison d'édition proche, trouvent une place dans cette ligne éditoriale."

8 mars 2022

La maison d'édition russe Corpus contre la guerre

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Les plus grandes maisons d'édition de Russie avaient déjà signé une lettre ouverte le 27 février dernier dans laquelle elles exigeaient la fin de la guerre. C'est au tour de l'éditeur Corpus Publishing d'en faire autant. Dans une missive transmise hier à la rédaction, le petit collectif - « nous ne sommes que quinze » rappelle-t-il -, déclare avoir « beaucoup de chance, car personne parmi [eux] ne soutient cette guerre criminelle et ne lui trouve d’excuses. »

Cette petite maison d'édition indépendante et réputée a notamment édité en Russie le Livre noir d'Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman (2015) ou encore Maus d'Art Spiegelman en 2013. Livre retiré d'ailleurs de certaines librairies moscovites lors du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en 2015. L'éditeur Corpus se positionne catégoriquement « contre la guerre en Ukraine, qui va semer la mort et la désolation chez les citoyens ukrainiens. L'Ukraine n'a jamais été notre ennemie. Nos amis et nos parents vivent en Ukraine, des personnes très proches aussi [...] ». Et de rappeler que cette guerre est aussi le fait de Vladimir Poutine, « le produit de la haine, d’une ambition personnelle sans limites et de griefs d'une seule personne, détentrice d'un pouvoir absolu. »

Source: Livres Hebdo

 

7 mars 2022

J.K. Rowling prête à donner un million pour les enfants ukrainiens

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La Britannique J.K. Rowling, qui a écrit la célèbre saga de romans jeunesse Harry Potter, a lancé un appel aux dons pour aider les enfants piégés dans des orphelinats en Ukraine, promettant d’égaliser ces dons jusqu’à 1 million de livres sterling. La romancière a relayé sur Twitter un appel lancé via la fondation Lumos, qu’elle a cofondée en 2005 et qui collecte actuellement des fonds pour fournir de la nourriture, des kits d’hygiène et des kits médicaux aux personnes touchées par la crise humanitaire.

« Je contribuerai personnellement à hauteur des dons à cet appel, jusqu’à 1 million de livres sterling », soit environ 1,20 million d’euros, a écrit J.K. Rowling, remerciant sur le réseau social les donateurs.

Lumos explique sur son site Internet travailler dans la région de Jytomyr, à l’ouest de la capitale Kiev ; une région où, avant l’invasion russe, plus de 1.500 enfants se trouvaient dans des orphelinats. Environ 100.000 enfants vivent dans des institutions dans le pays, indique Lumos.

« L’invasion par les forces russes signifie que davantage d’enfants sont désormais en danger », avertit la fondation, qui souhaite apporter son aide aux enfants déplacés et traumatisés par le conflit.

Source: 20 minutes

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6 mars 2022

Hausse des ventes de livres franco-canadiens en 2021

Hausse ventes livres franco-canadiens

Malgré les défis liés à la pandémie, les éditeurs franco-canadiens ont enregistré une hausse des ventes des livres qu’ils publient en 2021. Selon un sondage qu’il a récemment mené, le président du Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC), Stéphane Cormier, indique que ses membres ont signalé une hausse moyenne de 5 à 10 % des ventes en 2021 comparativement à 2020. 

Certaines maisons ont eu de grosses augmentations, d’autres un peu plus modestes, précise-t-il.

 L’année 2021 a pourtant eu son lot de défis, avec l’annulation ou le virage virtuel de plusieurs salons du livre, qui sont des événements où se vendent de nombreux ouvrages, rappelle M. Cormier. 

«Donc, de ce côté-là, on a vu une diminution des ventes, mais ces ventes-là ont été compensées par les ventes dans les librairies indépendantes, au Québec, mais aussi au Canada français même si on sait qu’il n’y en a pas énormément. [...] On a aussi observé une augmentation de livres numériques, explique le président du Regroupement des éditeurs franco-canadiensREFC

« Ces facteurs réunis ont fait que les gens qui étaient à la maison, qui dépensaient un peu moins dans d’autres secteurs culturels comme le théâtre auquel on n’avait pas accès, ont quand même acheté des livres parce que c’était un des loisirs culturels offerts. Donc, je dirais que le secteur littéraire s’en est quand même très bien tiré en temps de pandémie.  »

 Aux Éditions de la nouvelle plume de Regina, en Saskatchewan, les ventes sont en train de rebondir à des niveaux qu’on avait connus avant la pandémie, indique le président Laurier Gareau.

Jusqu’en 2019, la maison d’édition encaissait en moyenne 12 000 $ en ventes de livres par exercice financier, mais les revenus avaient chuté en 2020 à 5500 $.

Or, en ne se fiant qu'aux données de décembre 2021, M. Gareau croit que les Éditions de la nouvelle plume devraient dépasser leur meilleure année de ventes cette année

« Ce qu’on voit, c’est une augmentation dans le nombre de ventes de livres numériques [...] et on a vraiment augmenté le nombre de distributeurs à travers le monde.Avec la réouverture des librairies qui avaient été fermées, les gens semblent avoir repris le goût d’acheter des livres, de lire des livres. »

La maison d’édition a aussi fait le choix de réduire le nombre de livres qu’elle produit, passant de sept à quatre par année, mais ils sont de plus grande qualité, estime M. Gareau, notamment en raison de leur accessibilité.

«Dans le choix des polices qu’on va utiliser dans certains de nos livres, on est soucieux du fait que certaines personnes peuvent avoir la dyslexie et avoir de la difficulté à lire des polices normales, [...] je pense que ça aussi, ça a un effet sur nos ventes, note M. Gareau. 

Au Manitoba, les Éditions des plaines notent une hausse des ventes de livres d’environ 15 % en 2021 par rapport à 2020, selon la présidente Joanne Therrien.  Plus de deux tiers des titres que publient les Éditions des plaines sont des livres jeunesse, dont la promotion au cours des deux dernières années a surtout dû se faire par l’entremise de rencontres virtuelles avec les auteurs. 

«A mesure que la pandémie devient moins préoccupante et que les restrictions sanitaires sont levées, la maison d’édition tient tout de même à garder en place ce genre d’activités qui présentent plusieurs avantages, observe Mme Therrien.

«Ça permet à des gens qui ne sont peut-être pas à l’aise [...] de se présenter à des activités en présentiel de quand même participer. Mais aussi, on s’est rendu compte que des gens qui étaient plus éloignés ont pu participer à des événements.»

«Le format hybride est très intéressant pour continuer à offrir cette ouverture au monde et en même temps pour célébrer nos auteurs, nos créateurs en présentiel.»

Le Regroupement des éditeurs franco-canadiensREFC consacrera d’ailleurs une partie de son assemblée générale, ce printemps, à une réflexion sur la sortie de la pandémie  pour savoir ce qu’on doit conserver des acquis, comment on envisage le futur.

Dans son plus récent bilan dressé en janvier, la Société de gestion de la Banque de titres de langue française signale une hausse de 18,3 % de livres québécois et franco-canadiens vendus en 2021 comparativement à 2020.

Source :  Ici Nord de l'Ontario

5 mars 2022

Des inégalités hommes-femmes toujours fortes

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Compter les femmes pour que les femmes comptent. » L'universitaire canadienne Lori Saint-Martin (1), avec cetteformule écrite à l'occasion d'une analyse de la réception critique minorisée de la littérature produite par des femmes, signale avec force l'importance d'objectiver quantitativement et qualitativement les discriminations de genre dans les professions culturelles. Depuis trois ou quatre décennies, cette objectivation a été décisive afin d'étayer la revendication d'une parité des salaires et des carrières dans les métiers de la culture (2). En France, le poids des politiques publiques d'État confère aux administrations un rôle essentiel pour l'établissement de diagnostics réguliers de ces inégalités. Quand bien même, les années de forte effervescence que furent les septennats de Jack Lang au ministère de la Culture se singularisent par l'absence de prise en compte des questions de parité dans les milieux culturels (3). Où en sommes-nous aujourd'hui ? Au moment où, à l'image d'autres domaines, les mobilisations anciennes contre ces inégalités entre les femmes et les hommes dans les professions culturelles sont renforcées par celles nées des affaires de violences sexistes et sexuelles (4) ?

L'étude publiée par le DEPS-doc du ministère de la Culture en 2021 confirme une tendance de long terme caractérisée par de fortes inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes au sein des secteurs culturels (5). La croissance du taux d'activité féminine que connaît la société française depuis les années 1960, et le lent mouvement similaire dans les arts, la culture et la communication, aboutit aujourd'hui à ce que la proportion d'actives dans ce secteur atteint une quasi-parité, à 48 %. Il faut néanmoins souligner que la part d'actives est supérieure pour les professions littéraires (52 %) et pour le secteur du livre dans son ensemble (64%). Les actifs des professions culturelles se distinguent aussi par un niveau de qualification supérieur (51 % au niveau bac +3, ou plus, contre 25 %). Les femmes étant surqualifiées par rapport aux hommes puisque 50 % des actives sont diplômées du supérieur contre 40 % des actifs. Inévitablement, ces constats rendent les inégalités de salaires et de carrières d'autant plus saillantes. Pour les femmes, les salaires moyens sont sensiblement plus bas : on atteint un différentiel de 26 % pour la catégorie des cadres. La proportion des femmes à la direction des plus grandes entreprises du secteur du livre en France atteint seulement 16 % pour la période, 2014-2017. Pour la bande dessinée, plus industrialisée, cette part atteint 1 %. Ces dissymétries relevant d'une domination masculine induisent des relations de pouvoir défavorables aux femmes. Elles conditionnent les violences sexistes et sexuelles. D'autant plus que cette discrimination se décline à tous les instants des carrières des actives : sur-sélection et moindre rémunération à l'entrée, moindre évolution de carrière, statuts d'emploi plus souvent précaires, formation moins rentable, invisibilisation du travail... Des réalités qui interrogent l'engouement que les métiers du livre suscitent.

Aujourd'hui, aucune histoire de l'édition ne pourrait ignorer ces normes de genre et leurs effets négatifs pour des femmes pourtant majoritaires dans les entreprises de la filière. Plus avant encore, ces inégalités de genre également établies par les spécialistes de l'édition aux États-Unis devront conduire à questionner le redoublement de ces plafonds de verre pour les autres minorités. Posons quelques hypothèses afin d'éclairer cette contradiction, caractérisée entre une attractivité indéniable et des conditions d'exercice dégradées de manière systémique. Évoquons d'abord la plus évidente : le prestige associé à l'édition et au livre. Dont l'un des ressorts est la célébration de ses héros, les éditeurs, et de leurs relations, magiques, avec les auteurs.

cadres.

Le livre, son rôle dans l'entretien d'une culture légitime, nationale (et scolaire), contre lequel la moindre atteinte est inadmissible, appartient à une mythologie savamment entretenue. Le secteur de l'édition est doté d'une influence sans commune mesure avec son poids économique effectif. L'habitus professionnel de la filière est concentré sur les formats des livres, leurs supports, leurs contenus et leurs destinations finales, d'une importance sociale majeure, les lectorats. Plusieurs tomes, même sur papier bible, ne suffiraient pas à établir une anthologie de ces sublimations. L'économie du succès, de la singularité, du talent qui est au cœur de la production de la valeur renforcent les tendances élitistes de la corporation, au détriment d'une réflexion sur les conditions réelles de production. Avec Édition : l'envers du décor, un essai d'autant plus remarquable qu'unique pour son propos réaliste sur l'édition d'aujourd'hui, Martine Prosper, éditrice et syndicaliste, avait posé l'essentiel de ces constats : « On se retrouve donc dans la situation paradoxale d'une profession, fière de son savoir-faire et de son prestige, qui dévalorise son cœur de métier, et, par là même, hypothèque son propre avenir... (6) » 

En effet, les fonctions éditoriales, soumises à une forte concurrence qui limite les mobilités, sont les moins bien rémunérées (- 20 %) de la filière, par rapport à celles des salariés des autres fonctions (comptables, juridiques, marketing..., dont les effectifs, par ailleurs, sont bien plus importants). Les assignations de genre dans les discours publics du secteur de l'édition sont une réalité facile à documenter. Une certaine prise de conscience, certes relative, semble s'inscrire à l'agenda de la corporation. La mise en récit des pratiques éditoriales peut véhiculer des clivages de genre, et une naturalisation des qualités qui, pour être une réalité des découpages professionnels en place, n'en sont pas moins liées à des représentations construites sur des arbitraires. Aujourd'hui, il est moins probable qu'à l'occasion de ses mémoires un grand patron de l'édition décrive ainsi ses secrétaires : une « ravissante blonde aux yeux bleus » et une « belle brune au regard tendre et luisant » (7). Livres Hebdo en mars 1985 publiait un article titré, « Le représentant de demain... Quel homme ! » Il pointe des éléments importants concernant l'ensemble des métiers de l'édition : crise économique, mutations technologiques, évolutions des marchés de la culture qui ont rendu nécessaire l'avènement de représentants, « professionnels de la communication qui devront être organisés et rigoureux » (8). Un solide dossier de presse pourrait être rassemblé autour du thème de la fabrication des oppositions entre les hommes de la distribution et de la diffusion et les rôles féminins assignés aux attachées de presse, dont le maternage des auteurs et des autrices. L'effervescence des années 1968 avait conduit à des grèves inédites chez certains éditeurs, puis chez Hachette en 1969, et à des réflexions sur des modèles alternatifs afin de rompre avec l'inégalité des relations auteurs/autrices-éditeurs/éditrices. S'agissait-il d'un début de rupture avec un paternalisme patronal bien ancré ? Régine Deforges fonde en 1967 « L'Or du Temps » et elle se souviendra qu'« au début certains croyaient que je n'étais qu'un prête-nom de Jean-Jacques Pauvert, une femme de paille! » (9). Aux effets de ces luttes incarnées succède une séquence bien connue : un mouvement de rationalisation des professions et des procédés éditoriaux (10). Sans rupture, un secteur vantant la difficulté d'établir des règles, son refus des organigrammes, se recompose sous les effets cumulatifs des concentrations d'entreprises et de l'arrivée de nouveaux profils de dirigeants et de dirigeantes, de la massification de la commercialisation, de la formalisation des compétences (Asfored, 1972), de l'informatisation, de la comptabilité analytique et du contrôle de gestion, de l'externalisation, des outils marketing... L'internationalisation des échanges contribue aussi à une compétitivité accrue et une diversification de la production des éditeurs généralistes. Des manuels, bien plus épais que leurs prédécesseurs, formaliseront l'ensemble de ces Pratiques et métiers de l'édition (11). Les verdicts financiers sont de plus en plus reconnus et admis, même s'ils sont débattus. Sans parler d'une nouvelle ère, il faut constater une systématisation de tout un régime entrepreneurial. À l'orée de cette période, la visibilité des éditrices croît. En 1987, à l'occasion d'un débat titré « Profession : éditrice », parmi les professionnelles invitées, Odile Jacob mettra en avant son « besoin de reconnaissance » en se demandant « pourquoi n'y a-t-il pas aujourd'hui une femme n°1 dans l'édition? » (12) Le périmètre des fonctions de longue date assigné à celles-ci (iconographie, fabrication, service de presse, gestion des droits, agente littéraire...), s'étend vers les responsabilités de directions d'entreprises, de filiales ou de départements, et la création de collections. Cela s'expliquerait notamment par la quête d'un personnel qualifié avec des salaires plus faibles (13). Si cette faiblesse relative des salaires des actives de l'édition remonte à la fin du XIXe siècle, le nombre de femmes au sein de l'encadrement et au sommet de l'édition s'accroît. À l'image d'autres domaines, la branche s'est saisie des différences salariales et d'exercice des métiers avec la signature entre le SNE et les syndicats d'accords d'égalité professionnelle entre femmes et les hommes (2012 et 2013). Peu avant, Teresa Cremisi, alors PDG de Flammarion, récuse l'argument d'une dévalorisation professionnelle engendrée par une présence dorénavant majoritaire des femmes. Toutefois, plus les chiffres d'affaires des entreprises éditoriales sont élevés, moins les dirigeantes sont nombreuses. Faut-il instaurer des quotas ? Longtemps réticente, l'éditrice admet « une position moins raide, et peut-être moins logique » : des quotas pourraient être nécessaires durant « une période de transition » de 10 à 15 ans afin de donner « un coup d'accélérateur à l'égalité hommes-femmes » (14). Hypothèse audacieuse, voire iconoclaste, d'une figure tutélaire du milieu éditorial, dont le mérite est aussi de signaler l'urgence de cette question salariale.

Plus récemment, une « vitrification » (15) des recrutements durant une certaine période (Sophie de Closets, PDG de Fayard), a abouti à de nombreux recrutements de dirigeantes, surdiplômées et dont une majorité revendique des formations commerciales. La dynamique serait-elle ponctuelle ? Au printemps 2020, on peut lire dans L'Express, que l'édition deviendrait « l'empire des femmes », car « d'audacieuses figures, en majorité quarantenaire, ont opéré une véritable razzia sur les postes de directions » (16).

Toutefois, le compte n'y est pas. Les salaires des femmes, de l'encadrement et des autres échelons, demeurent inférieurs. En 2010, pour Sylvie Goulée, alors représentante chez Volumen, « Le métier s'est féminisé avec la précarisation salariale » (17).

Les réussites des grandes figures, dont Teresa Cremisi ou Béatrice Duval, puis l'attention portée à celles plus récentes de Sophie de Closets (Fayard), d'Anna Pawlovitch (Albin Michel), Véronique Cardi (Lattès)... et plusieurs autres feront-elles bouger les lignes de manière sensible ? En reprenant l'analyse de la sociologue Yacinthe Ravet pour les cheffes d'orchestre, ultra-minoritaires, pour l'édition aussi, on peut dire que « le temps des pionnières n'est pas révolu ! » 

Source  : Livres Hebdo 

4 mars 2022

Les ventes de livres en légère baisse en janvier

Vente livres janvier 2022

Face aux très hautes performances de janvier 2021, les ventes de livres sont en léger recul cette année à -3,5%. En glissement annuel, le rythme d’évolution s’inscrit de nouveau en augmentation sensible (+ 11 %) à l’issue du mois de janvier 2022. Cette performance est visible dans l’ensemble des circuits de distribution entre janvier 2019 et aujourd’hui.

Sur cet intervalle, les librairies de 1er niveau affichent une croissance sensible, de + 9,3 %. Au sein des librairies de 2e niveau, le rythme de progression est encore plus élevé, atteignant + 14,9 %. Avec une augmentation de + 12,9 % entre janvier 2019 et janvier 2022, les grandes surfaces culturelles réussissent également un beau démarrage pour cette nouvelle année et ce, grâce notamment au succès de la vente en ligne.

En revanche, les rayons livres des hypermarchés accusent de lourdes pertes en ce mois de janvier 2022 : -7,7 % par rapport à janvier 2019. Les tendances annuelles de ces quatre grands circuits s’échelonnant de + 5,4 % pour les hypermarchés à + 15,1 % pour les librairies de 2e niveau.

L’ensemble des tableaux de bord est à retrouver en cliquant ici.

Source: Livre Hebdo

3 mars 2022

Spider-Man : un livre d'art en édition "XXL" pour fêter les 60 ans du héros Marvel

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Assister à la création d'un des plus célèbres super-héros en format deluxe est devenu une réalité pour les amateurs de comics. À l'occasion des 60 ans de Spider-Man en 2022, l'éditeur Taschen a voulu proposer à ses lecteurs une vision idéale des premiers numéros de l'homme-araignée, tels qu’ils ont été produits lors de leur première publication en 1962. Un beau livre très grand format de 5 kilos qui s'adresse aux plus férus collectionneurs. Sur les 21 premiers numéros du tisseur de toile, les planches d’origine les mieux conservées ont été photographiées en étroite collaboration avec Marvel et la Certified Guaranty Company. Sur un grand format lourd de 28 sur 40 centimètres, chaque page a été photographiée minutieusement telle qu’elle fut imprimée il y a plus de 50 ans puis remastérisée grâce à des méthodes de retouche numérique. L'objectif était de corriger les "scories" liées aux techniques d’impression imparfaites de l’époque, ce qui donnait un semblant de tissu compact aux papiers. Pour mettre à l'honneur le personnage, ce livre d'art comprend un essai historique très bien détaillé, rédigé par un éditeur de Marvel Comics, Ralph Macchio. L'oeuvre contient aussi de dessins originaux, photos rares, compositions, croquis et autres descriptions sur des personnages. De par son grand format, l'intérêt est d'exposer et mettre en avant les personnalités iconiques de la saga du tisseur. Notamment les tous premiers super-vilains comme le Docteur Octopus, le Bouffon Vert, le Caméléon ou encore Kraven le Chasseur.  L'ouvrage de 698 pages veut faire plaisir au sixième sens des lecteurs. Et les faire plonger corps et âme dans les origines de la toile héroïque. L'autre but de l'oeuvre est d'honorer les deux grands éditeurs et dessinateurs de l'homme-araignée : Stan Lee et Steve Ditko.  Avant d'être une légende héroïque, Spider-Man raconte l'histoire d'un adolescent imparfait. Banal même. En proie à certains doutes, le personnage de Peter Parker se voulait comme "l'antithèse" des standards des comics des années 60. 

"Quand Stan Lee proposa pour la première fois son idée de Spider-Man, son patron lui opposa une cascade d’objections. confesse l'éditeur historique de Marvel, Ralph Macchio. Les adolescents ne tiennent pas les premiers rôles, tout juste les seconds. Un héros doit avoir de la classe et du succès, pas être un binoclard asocial".

Face à la persévérance de l'auteur Stan Lee, Martin Goodman, éditeur de chez Marvel Comics, a fini par l’autoriser à tester son héros peu commun dans un magazine en août 1962. Titre dont la suppression était déjà programmée. Avec Spider-Man en couverture, le numéro 15 d'Amazing Fantasy prend la tête des meilleures ventes de Marvel cette année-là. Le reste appartient à l’Histoire. 

Source  : Franceinfo  Culture 

 

 

 

2 mars 2022

Un bibliothécaire dans chaque école en Pennsylvanie

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Aux Etats-Unis dans l'état de Pennsylvanie, la sénatrice démocrate Judy Schwank est la principale deffenseuse d'un projet de loi qui vise à avoir un bibliothécaire à temps plein dans chaque école. Selon elle, la plupart des écoles de son district ont un bibliothécaire certifié. Mais en raison du financement, ces bibliothécaires doivent  travailler dans  plusieurs écoles.
 
"C'est du temps perdu en termes de déplacements en termes de temps investi avec les enfants", a déclaré Schwank au site WFMZ .
 
"Le nombre de relations que je peux établir ici parce que je suis la seule ici est quelque chose qui ne peut pas être remplacé", a déclaré Nadine Poper, bibliothécaire à plein temps à l'école primaire Amanda Stout à Reading. "Le fait que je puisse rester ici toute la journée et ne pas avoir à partager mon temps avec une autre école, ces relations que j'ai avec les enfants sont tellement solides. Je sais ce qu'ils aiment lire, je sais quels sont leurs intérêts, je marche dans les couloirs, ils me connaissent par mon nom."
 
Schwank pense que la législation obtiendra le soutien des deux cotés de l'hémicycle.  David Argall, sénateur  républicain,  a déclaré à 69 News dans un communiqué : 
« En tant que fils d'un bibliothécaire scolaire, je connais de première main l'impact que ces professionnels peuvent avoir sur la croissance de nos élèves. J'espère que cela recevra bientôt l'attention qu'il mérite au Sénat.
 
"C'est plus important que de dire qu'il s'agit d'une bibliothèque dans une école", a déclaré Schwank, "il s'agit d'inspirer les enfants à donner le meilleur d'eux-mêmes."
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