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30 avril 2024

Les manuscrits de la vente aux enchères annulée des livres de Léopold Sedar Senghor au Sénégal

La vente aux enchères des ouvrages de l'ancien président sénégalais, prévue le 16 avril 2024, avait été annulée à la dernière minute à la demande de l'État du Sénégal. Plus de 300 livres dédicacés ayant appartenu à cet homme de lettres attendaient depuis que leur sort soit scellé. Ils iront rejoindre le pays natal de Leopold Sedar Senghor.

Leur destin est désormais connu. Les 343 manuscrits appartenant à Leopold Sedar Senghor vont rejoindre Dakar et l'une des maisons où a vécu le poète et écrivain. Leur vente aux enchères par un hôtel des ventes de Caen avait été annulée à la demande de l'ambassadeur du Sénégal en avril 2024.

"Un accord financier a été trouvé entre l'héritière de Senghor et l'État sénégalais" explique maître Rivola, commissaire-priseur. Le Sénégal estime que ces livres font partie intégrante du patrimoine du pays et tient à les acquérir.  

Pour le commissaire-priseur et spécialiste des livres anciens, cette bibliothèque permet de comprendre "les affinités intellectuelles" de l'écrivain pendant une trentaine d'années, soit la période entre 1940 et 1970.

La valeur des livres, estimée entre 20 et 30 euros en moyenne, dépend surtout de la dédicace qui les accompagne, et de leur auteur, entre Aimé Césaire et François Mitterrand. 

Les manuscrits seront exposés dans la maison du cofondateur de la Négritude, mouvement qui défend les valeurs et la culture du monde noir. 

Source : France Info Culture

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30 avril 2024

Résultats 2023 de l'engagement environnemental et social d'Editis

Dans le cadre de son adhésion au Pacte mondial des Nations Unies, initiative internationale en matière de développement durable, le groupe Editis a présenté, pour la onzième fois consécutive, les résultats de ses engagements environnementaux et sociaux.

En 2022, première année post-crise sanitaire, le groupe éditorial a émis 143 000 tonnes eq. de CO2, qu’il souhaite réduire de 17,5% d'ici à 2030. La consommation énergétique a baissé, quant à elle, de 3% entre 2022 et 2023. Dans son plan d’action, le groupe a formulé la volonté de la réduire de 40%, d'ici à 2030. En interne, les différents sièges du groupe ont mis en place des mesures de sobriété au quotidien.

Côté transports, le groupe a noté une réduction de 14,6% des émissions de gaz à effet de serre, tandis que la réduction du grammage papier des ouvrages, certifié en grande partie PEF, a également permis une baisse de la consommation. À noter que, d’après les informations du groupe, 56% des ouvrages publiés sont imprimés en France et 66% des imprimeurs sont labellisés « Imprim’ vert » ou label similaire. A cela s’ajoute l’augmentation de contenus sur la question environnementale. Le groupe éditorial, présent sur le secteur éducatif avec des maisons comme Le Robert ou Nathan, a organisé plus de 80 conférences avec de nombreux enseignants, via sa plateforme lea.fr. Les maisons du groupe, notamment MDI, ont édité des ouvrages adaptés aux personnes atteintes de troubles dys, tandis qu’un accord en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap a été adopté avec la mise en place d’un budget spécifique à définir. Deux jours de sensibilisation à la question ont également eu lieu en 2023. Le groupe éditorial poursuit également son action en faveur de l’accès au livre et à la lecture pour tous. En lien avec les associations Silence On Lit ! ou encore Lire pour en sortir, Editis organise des donations de livres ou reverse les bénéfices de certaines actions à divers organismes associatifs. Avec l’association Viens Voir Mon Taf, le groupe accueille aussi des collégiens scolarisés en réseau d’éducation prioritaire pour qu’ils puissent y effectuer leur stage de 3e.

Source : Livres Hebdo

29 avril 2024

Diminution des achats de livres en France à cause l'instauration des frais de port

Depuis le 7 octobre 2023, les achats de livres neufs en ligne avec un panier inférieur à 35 euros sont soumis à des frais de port de 3 euros. Cette mesure, pensée pour protéger les librairies physiques françaises, a en réalité déclenché une cascade de réactions contrastées. Les données de l'IFOP montrent un déclin significatif des achats de livres depuis la mise en place de cette initiative, avec 40% des consommateurs qui déclarent réduire leurs dépenses en lecture, une conséquence directe de la pression économique accrue sur leur budget. L'objectif était transparent : stopper la domination d'Amazon.

Amazon a vivement critiqué cette loi, prévoyant une réduction du pouvoir d'achat des Français et un accès restreint à la culture, surtout dans les zones moins desservies par les librairies physiques. En parallèle, l'entreprise a perdu l'avantage de la livraison gratuite pour ses membres Prime sur les commandes de livres. Cependant, certains commerces, comme Fnac et Cultura, semblent un peu mieux résister.

Macron a annoncé une possible taxe sur les livres de seconde main
La Commission européenne a exprimé des doutes sur l'efficacité de la mesure, suggérant l'absence d'un impact positif après son application. En effet, malgré les intentions législatives, seulement 26% des consommateurs se tournent vers les librairies indépendantes plus fréquemment. Selon l'IFOP, 63% des lecteurs disent avoir vu leur pouvoir d’achat impacté par l’instauration des frais de livraison. 

Et visiblement, le gouvernement ne semble pas trop faire attention à ces chiffres. Lors de sa visite au Festival du livre de Paris le 12 avril 2024, le président Emmanuel Macron a proposé l'introduction d'une "contribution" sur les livres d'occasion afin de soutenir le prix unique du livre, en place depuis 1981, et d'améliorer l'aide aux auteurs, éditeurs et traducteurs. Toutefois, les détails de cette mesure restent flous et cela pourraient impacter les jeunes et les étudiants, qui bénéficient grandement du marché de l'occasion pour accéder à la lecture à moindre coût.

Source : Economie Matin

28 avril 2024

Des livres empoisonnés à l’arsenic présents dans les bibliothèques françaises

Les livres potentiellement dangereux pour la santé ont été identifiés grâce à la présence de vert sur leur couverture et leur tranche. Appelé «vert de Paris» ou «vert de Schweinfurt», ce pigment était utilisé au XIXe siècle, pour produire une couleur émeraude. La toxicité de l'arsenic était connue à l'époque, mais sa couleur populaire et peu coûteuse à produire. Commercialisé en 1814 par la Wilhelm Dye and White Lead Company de Schweinfurt, en Allemagne, il contenait de l'acéto-arsénite de cuivre. Selon le magazine GEO , ce complexe très toxique était également administré à l'époque dans les égouts parisiens pour tuer les rats. L'utilisation du pigment a ensuite été arrêtée à la fin du siècle en raison de sa toxicité, mais la plupart des livres qui en contiennent n'ont pas été détruits et ont depuis circulé dans le monde entier. En janvier 2024, le Guinness World Record a même enregistré le livre le plus empoisonné au monde. Il s’agit du livre d’un médecin américain intitulé, Shadows from the Walls of Death. Le livre contient 36 grammes d'arsenic.

À la bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne à Paris, l’inventaire a déjà commencé. Pour le moment, 70 ouvrages, susceptible de contenir de l’arsenic, ont été étiquetés et recouverts avec un matériau de conservation pour qu'ils ne soient pas manipulés à mains nues. L’université de Strasbourg pourrait elle aussi être concernée. Selon Nathalie Frayon, secrétaire générale du syndicat et bibliothécaire à l'université de Strasbourg, il faut prendre toutes les précautions possibles. Dans le cas d’un livre potentiellement toxique, «nous demandons des opérations de numérisation d'urgence de manière à permettre la continuité de la mise à disposition de ces ouvrages», explique-t-elle.

Source : Le Figaro

26 avril 2024

Élection de Raphaël Gaillard à l’Académie Française

Le psychiatre Raphaël Gaillard, 47 ans, a été élu jeudi à l'Académie française, permettant à l'institution de monter à 37 membres, a annoncé celle-ci dans un communiqué . Raphaël Gaillard se distingue par son jeune âge. Les académiciens du XXIe siècle ont été dans leur grande majorité élus après l'âge de 60 ans, et nombre d'entre eux après 70 ans. C'est dès le premier tour que ce médecin, responsable du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie de l'hôpital Sainte-Anne à Paris, l'a emporté. Il a rassemblé 15 voix, soit tout juste le nombre nécessaire sur 30 votants. Il a devancé un professeur de droit, Dominique Chagnollaud de Sabouret, qui en a récolté deux, et le poète Éric Dubois, qui en a obtenu une. Deux académiciens ont voté blanc, et dix nul (bulletin marqué d'une croix).

Ancien élève de l'École normale supérieure d'Ulm, Raphaël Gaillard a consacré ses recherches en neurologie à la conscience et l'inconscient. Il est l'auteur de deux essais publiés chez Grasset : Un coup de hache dans la tête en 2022, sur les liens entre folie et créativité, et L'Homme augmenté en 2024, sur le potentiel d'hybridation entre l'intelligence humaine et l'intelligence artificielle.

Il occupera le fauteuil 16, précédemment celui de l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, mais aussi de l'écrivain et ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor.

L'élection de jeudi est la deuxième à l'Académie française depuis que l'écrivain franco-libanais Amin Maalouf en est devenu le secrétaire perpétuel, en septembre 2023. Elle laisse trois sièges vacants, à pourvoir à des dates ultérieures. La navigatrice Isabelle Autissier a été un temps candidate à ce fauteuil 16, avant de renoncer à deux semaines de l'élection.

Source : France Info Culture 

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25 avril 2024

Mise en quarantaine de quatre livres décorés à l’arsenic par la Bibliothèque nationale de France

La Bibliothèque nationale de France (BnF) a indiqué jeudi 25 avril à l’Agence France Presse avoir mis en quarantaine quatre livres du XIXe siècle décorés à l’arsenic, pour éviter tout risque face à ce toxique. L’alerte est venue à la fin des années 2010 d’universitaires qui ont découvert cet élément chimique sur la couverture d’ouvrages datant de cette époque. Un programme de recherche germano-américain appelé Poison Book Project (« Projet livres empoisonnés ») tâche de recenser les livres concernés. La grande majorité de ceux connus jusqu’ici se trouve aux États-Unis. La BnF a comparé les titres déjà identifiés dans d’autres pays avec son propre catalogue. Et après analyse, seuls quatre volumes, sur les 28 potentiellement concernés, contenaient bel et bien de l’arsenic.

« Ces ouvrages ont été mis en quarantaine et vont faire l’objet d’une analyse complémentaire par un laboratoire extérieur destinée à évaluer la quantité d’arsenic présente dans chaque volume », a indiqué l’institution.

Les quatre ont en commun d’avoir été imprimés en Grande-Bretagne, et rarement consultés. Ce sont deux tomes de ballades irlandaises rassemblées par Edward Hayes en 1855, une anthologie bilingue de poésie roumaine par Henry Stanley en 1856, et un recueil des travaux de la Société royale d’horticulture britannique pour 1862-1863. L’arsenic était prisé pour la teinte baptisée « vert de Schweinfurt » ou « vert de Paris » qu’il donnait aux couvertures, entre les années 1790 et 1880 selon la base de données actuelle. Ce pigment était principalement utilisé dans les pays anglophones et en Allemagne, plus rarement en France.  La BnF a indiqué se pencher sur d’autres livres à la couverture verte « au-delà de la liste du Poison Book Project ».  En théorie, les lecteurs qui consultent de tels ouvrages risquent des malaises ou vomissements. La bibliothèque a précisé à l’AFP que le risque pour les usagers était a priori très modéré. 

Aucun cas suspect d’empoisonnement n’a en effet été recensé, nulle part dans le monde, ces dernières années.

Les bibliothèques publiques allemandes se sont lancées depuis mars dans une vaste enquête pour trouver les livres concernés, avec des dizaines de milliers d’analyses à mener. Les résultats ne sont pas encore connus.

​​​​​​​Source : Ouest France

24 avril 2024

2024 démarre sous un signe négatif pour les livres en Italie

L'année 2024 commence avec un signe négatif pour le livre : au cours des trois premiers mois de l'année, l'édition italienne de toutes sortes, c'est-à-dire les romans et essais vendus dans les librairies physiques et en ligne et dans la grande distribution, est en baisse par rapport aux trois premiers mois de 2023. ,1% en valeur, avec des ventes au prix de couverture de 357,2 millions d'euros. En termes d'exemplaires, la baisse a été de 4,8%, avec des ventes de 23 millions d'exemplaires.

Par rapport aux trois premiers mois de 2019, référence pour la période pré-pandémique, l'augmentation est au contraire de 16,5% en valeur et de 13,1% en exemplaires. Il s'agit des données retraitées par le bureau de recherche de l'Association italienne des éditeurs (AIE) sur la base de l'enquête Nielsen BookScan, mises à jour mensuellement et disponibles en ligne sur la page Études et recherches du site Internet de l'AIE.

C'est précisément sur la base de ces données qu'à l'occasion de la Foire Internationale du Livre de Turin, l'AIE organise le 10 mai à 10h30 à la Sala Blu une discussion sur les perspectives pour l'année en cours intitulée "Le marché du livre au premier mois de 2024” : une opportunité d’approfondir les tendances des premiers mois de l’année et en perspective les thèmes et défis du moment, à commencer par l’internationalisation et la grande occasion pour l’Italie d’être l’invité d’honneur 2024 au Livre de Francfort Équitable . En collaboration avec Aldus Up , le programme européen financé par la Commission européenne à travers Creative Europe.

23 avril 2024

30 millions d'exemplaires vendus en France pour Naruto

C'est officiel : Naruto passe le cap des 30 millions d'exemplaires vendus en France ! Annoncé par la maison d'édition Kana dans son communiqué, Naruto a été le numéro 1 des ventes en France durant une décennie, avant d'être rattrapé par son rival One Piece. Malgré sa popularité dans son pays natal, jamais le manga n'a atteint cette place au Japon.

Finis depuis 2016, les tomes 1, 2 et 3 du shōnen font pourtant toujours partie du top 5 des ventes de bandes dessinées japonaises sur le marché français. Au-delà de la reconnaissance qu'il obtient dans l'Hexagone, ce positionnement est notamment dû au prix "cassé" de ces trois premiers volets. Pour rebooster les ventes de l'œuvre en France, les trois tomes sont passés à 3 euros depuis la fin du manga, contre 7,10 euros pour les 69 volumes complétant la collection.

Implantée avec l'arrivée de Dragon Ball d'Akira Toriyama, la "japonisation" en France est un véritable phénomène. Le manga de Kishimoto, apparu lui en 2002, devient rapidement incontournable pour les passionnés de la culture nippone. Au coude à coude avec le pirate au chapeau de paille, il s'incline finalement face à ce dernier.

Avec un peu plus de 38 millions de ventes dans l'Hexagone, le manga d'Eiichiro Oda est définitivement le préféré des lecteurs tricolores, et pas seulement... La renommée mondiale du manga est si grande qu'il semble indétrônable. One Piece, c'est plus de 500 millions d'exemplaires vendus à travers le globe, soit deux fois plus que Naruto. À cela, s'ajoute le fait que l'aventure des mugiwaras n'est toujours pas finie...

Source :

22 avril 2024

Dépenses des bibliothèques en France en 2022

La France compte 15 880 établissements de lecture publique financés en quasi totalité par le bloc communal : 79% sont à la charge des communes et 17% à la charge des intercommunalités. Tel est le premier enseignement de l'étude menée par l’Observatoire des finances et de la gestion publique locale (OFGL) qui estime à 1,7 milliard d'euros l’ensemble des dépenses de fonctionnement des bibliothèques (pour l’année 2022). Soit une augmentation de 6,5 % en trois ans ans puisque ces dépenses s'élevaient à 1,6 milliard d’euros en 2019.81% de ces charges de fonctionnement sont constituées des frais de personnel, "un poids qui augmente avec la taille de la commune comme avec les superficies des équipements et leur plage horaire" constate l'OFGL. Deuxième poste de dépenses, l’enrichissement des fonds (achat de livres et de ressources documentaires) représente 7,4% des charges.
Sur la base de ces données financières, le coût moyen par m² est estimé à 431 euros pour les bibliothèques municipales. A l'échelle des habitants, ce coût moyen est estimé à 30,4 euros par personne résidant dans la commune.

"Ces indicateurs ne doivent pas être pris comme des objectifs à atteindre mais plutôt comme des aides à l’analyse des spécificités individuelles" précisent les auteurs de l'étude ; "au-delà des coûts moyens, chacun de ces indicateurs présente des disparités fortes qui s’expliquent notamment par les différences d’équipement entre communes." Du fait des logiques de rayonnement des équipements, les communes avec un niveau de centralité plus important dépensent plus par habitant pour leurs bibliothèques, puisque celles-ci accueillent des publics plus larges.
Les recettes, quant à elles, dépendent principalement des inscriptions et des abonnements payés par les usagers. Pour l'OFGL, "les recettes de tarification représentent 1,8% des charges de fonctionnement de ces communes. Ce chiffre reflète une des caractéristiques qui distingue les bibliothèques des autres services publiques et culturels : sa quasi-gratuité". Plus marginales, les ventes de biens et services (ventes d’ouvrages ou location d’espaces au sein de la bibliothèque) contribuent également aux recettes. Sur 302 communes analysées par l'OFGL, 34 % appliquent la gratuité totale contre 66 % qui ont fait le choix d'une tarification totale ou partielle.

Source : Archimag

21 avril 2024

Réouverture d'une bibliothèque-musée unique, l'Inguimbertine à Carpentras

Une bibliothèque-musée unique en France, l'Inguimbertine, a ouvert ce week-end à Carpentras (Vaucluse), en Provence, offrant une immersion dans un monde où dialoguent livres et tableaux, jeux vidéos et manuscrits du Moyen-Age, dans un majestueux bâtiment du 18e siècle.

"Nous avons cherché à croiser les savoirs, +donner à lire+ dans le musée et +donner à voir+ dans la bibliothèque+", expliquent notamment les architectes de l'Atelier Novembre qui ont piloté l'aménagement de cette institution dans l'ancien hôtel-Dieu de cette ville du Sud de la France. De la précieuse stèle antique de Taba, découverte à Memphis en Egypte et prêtée quelques mois au British Museum, à des manuscrits rares, comme une Bible vaudoise sur un parchemin illuminé dont seuls sept exemplaires existent au monde, en passant par des tableaux persans, la richesse des collections "est considérée hors échelle pour une ville d'un peu plus de 30.000 habitants", remarque le directeur du musée, Jean-Yves Baudouy. Le fonds de l'Inguimbertine compte près de 100.000 livres papier ou numérique en prêt pour le grand public, mais aussi 1.200 tableaux, 500 statues et 3.400 manuscrits dont des centaines enluminés à la main. Un trésor que cette ville doit à son passé d'Etat pontifical (du 13e au 18e siècle), où les papes résidèrent un temps, mais surtout à l'un de ses enfants, Malachie d'Inguimbert (1683-1757). Ainé d'une famille nombreuse, il devient prêtre et part à Rome pendant 26 ans. Il entre au service d'un cardinal, qui deviendra le pape Clément XII. Nommé évêque dans sa ville natale, cet humaniste, convaincu que le savoir se transmet autant par l'image -dessins, tableaux-, que par l'écrit, ouvre au public sa bibliothèque-musée dès 1745. Pour lui, une bibliothèque n'accueille pas uniquement des livres mais doit être "le temple des muses" (arts), un concept plus commun en Italie qu'en France.  Il flotte d'ailleurs dans le musée actuel un air italien, car à l'époque, rappelle M. Baudouy, Carpentras et le Comtat Venaissin, cet Etat rattaché à Rome, "ont été une terre de transmission de la culture italienne vers la France".

Dans le nouveau musée situé dans l'ancien hôtel-Dieu, que d'Inguimbert fit construire pour soigner les pauvres, le visiteur, après avoir gravi l'escalier d'honneur, est replongé dans l'atmosphère de cette bibliothèque du 18e siècle. Dans une salle à la lumière tamisée, les livres anciens tapissent les murs dans des caissons d'époque, ornés de tableaux.  Les manuscrits précieux peuvent être feuilletés virtuellement. Une partie de la collection des dessins d'animaux et des livres de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637), astronome et scientifique provençal parmi les plus réputés de son époque en Europe, est aussi exposée. D'Inguimbert les avait achetés car l'homme d'église, dans l'esprit des Lumières, avait soif de connaissances dans tous les domaines. 

Plus loin, les visiteurs découvrent les beaux livres de Casimir Barjavel, ex-maire de Carpentras au XIXe siècle, auteur également d'une importante donation.  De précieux objets religieux juifs rappellent aussi l'importance de cette communauté dans cette cité connue pour sa synagogue rococo. Une aile est consacrée aux beaux-arts, avec entre autres une insolite section comportant des copies d'oeuvres célèbres, encouragées à une époque par l'Etat français pour les faire connaître au public en région. Y est accrochée une copie de la Joconde envoyée "par le gouvernement de la République". Mais l'originalité du lieu tient aussi à sa médiathèque multimédia au rez-de chaussée, ouverte depuis 2017. Outre les livres, albums musicaux et films, elle compte un piano à queue, des peintures et objets précieux. Ici, "le jeu vidéo côtoie des oeuvres d'art telle qu'un globe de Blaeu de 1622", conçu à Amsterdam, se réjouit le maire divers gauche Serge Andrieu.

Elu en 2020 face à l'extrême droite qui convoitait pourtant de longue date Carpentras, il mise sur un accès à la culture le plus large et démocratique possible pour lutter contre les inégalités sociales dans une région où les crises économiques ont imprimé leurs marques. Aujourd'hui, un public nombreux et divers fréquente déjà la médiathèque de l'Inguimbertine avec plus de 130.000 visiteurs en 2023.  Beaucoup se réjouissent de la nouvelle partie musée, qui finalise un projet à 36 millions d'euros entamé il y a 15 ans.

"C'est très beau, c'est contemporain et ça ramène aussi à des temps anciens; même quand les gens parlent, le lieu reste calme, donne du calme", témoigne Wassim Benhammadi, auto-entrepreneur de 19 ans.

Morjiane Bouhid, 20 ans, venue d'une ville voisine, s'émerveille: "la beauté des oeuvres me donne envie de regarder, encore et encore".

 

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