Vol de livres rares à la New York Public Library

Comment huit livres rares appartenant à la New York Public Library ont-ils pu disparaître sans que l'établissement s'en rende compte? Margaret Tanchuk, âgée de cinquante ans, habitant dans le quartier de Glen Head à New York, nettoyait il y a un an et demi la bijouterie de son père décédé lorsqu'elle y trouva un véritable trésor: un manuscrit original de Benjamin Franklin datant d'avant 1776 et sept bibles publiées entre 1672 et 1861. Margaret Tanchuk a confié les livres en mai dernier à la maison de ventes aux enchères Doyle. Cette dernière a découvert que certains comportaient sur leurs tranches des numéros de catalogage de la bibliothèque. Elle a donc contacté la New York Public Library. Estimé à plus de deux millions de dollars, le manuscrit de Franklin «aurait été retiré de la bibliothèque publique entre 1988 et 1991» estime la maison de ventes aux enchères, sans donner plus de précision. Tanchuk, quant à elle, a déclaré que ces ouvrages appartenaient à sa famille depuis trois décennies et qu'il n'y avait aucune preuve que ses parents les aient obtenu de manière illégale. Elle a même offert de les revendre à la bibliothèque. Elle a entamé une procédure judiciaire pour faire reconnaître son droit de propriété sur ces livres rares. De son côté la New York Public Library a décidé de récupérer les ouvrages. Les administrateurs de la bibliothèque n'ont jamais déclaré la perte ou le vol des livres. Le porte-parole de l'établissement a pourtant déclaré: «Ces livres ont de toute évidence été volés à la bibliothèque, et quelqu'un essaye d'en tirer profit», avant d'ajouter: «Nous allons tout faire pour qu'ils retournent dans le domaine public, là où ils doivent être». La cour fédérale de Manhattan s'est saisie de l'affaire. Seule certitude pour l'instant: la gestion peu sérieuse de ses collections par l'établissement new-yorkais.

Source: Le Figaro