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24 janvier 2024

Posy Simmonds sacrée Grand prix du festival de la BD d’Angoulême

6WXWIIYGLRGVRAUBCR2RGMJU4ESon nom s’inscrit désormais au Panthéon de la BD, aux côtés, entre autres, de ceux de Franquin, Pratt, Moebius,Goltlib, Spiegelman… La Britannique Posy Simmonds, 78 ans, a été sacrée grand prix de la ville d’Angoulême qui récompense l’ensemble de son œuvre ce mercredi soir, après le vote de ses pairs, en ouverture de la 51e édition du Festival international de la bande dessinée. Préférée à Catherine Meurisse et à l’Américain Daniel Clowes, l’autrice de « Gemma Bovery » succède à Riad Sattouf. « Wow ! Ce fut d’abord une surprise d’avoir été parmi le trio de nominations et puis une surprise encore plus grande d’avoir gagné le prix. Bien sûr, après la surprise, j’étais ravie », a-t-elle réagi auprès du Parisien.

Celle qui fut présidente du jury du festival en 2017 et qui est actuellement exposée à Beaubourg, devient la cinquième femme à être couronnée à Angoulême. De quoi la ravir. « La BD a toujours été un bastion masculin, mais petit à petit, surtout au cours des dernières décennies, des femmes ont infiltré ce Boys Club, et moi je suis heureuse d’en faire partie. Avoir remporté un prix aussi prestigieux que le grand prix d’Angoulême donnera des ailes à mon crayon », se réjouit-elle.

Enfant de la middle class britannique, Posy Simmonds se découvre très jeune un appétit pour la lecture et le dessin, fouillant sans cesse dans la bibliothèque de ses parents. Tout y passe : livres mais aussi magazines satiriques, journaux populaires, hebdomadaires féminins, comics américains… À 17 ans, après des années en pensionnat, aussi douée pour le français que pour le dessin, elle s’envole pour Paris. Elle y fréquente la Sorbonne, un peu, mais aussi les cafés, les clubs de jazz de Saint-Germain, elle lit Camus et Sartre, découvre Siné, Reiser, Sempé…

« J’ai eu une immersion totale dans la culture et le mode de vie français. Le souvenir de ces mois m’est toujours resté… Un temps passé dans les galeries les musées, les bibliothèques. J’ai appris le français, j’ai flâné, j’ai apprécié la cuisine (venant d’Angleterre, où la nourriture n’était pas grand-chose). Depuis, j’ai toujours été heureuse d’être en France », raconte aujourd’hui la plus Frenchie des autrices britanniques.

Mais la consécration viendra plus tard avec deux romans graphiques. D’abord « Gemma Bovery » (1999), réinterprétation moderne, littéraire mais plus british et féminine, du « Madame Bovary » de Gustave Flaubert, écrite pour le Guardian. En 2007, elle récidive dans la même veine avec « Tamara Drew », inspirée cette fois d’un livre de Thomas Hardy. Le succès des deux albums est international, d’autant qu’ils sont adaptés rapidement au cinéma : « Tamara Drew » par Stephen Frears, en 2010, puis « Gemma Bovery » en 2014 par la Française Anne Fontaine, avec au générique Fabrice Luchini. « Si je suis féministe ? Oui, depuis que j’ai commencé à travailler pour la page Femme du Guardian il y a cinquante ans. C’était une époque où cette page se concentrait sur les droits de femmes, l’égalité salariale, etc. », assume l’autrice. En 2018, « Cassandra Darke »qui doit beaucoup au « Conte de Noël » de Dickens, et les chroniques de Posy Simmonds sur le petit monde de la littérature en Grande-Bretagne, « Literary Life », finissent d’asseoir sa notoriété, de Londres à Paris en passant par New York. Il ne lui manquait sans doute que le sacre d’un des plus grands festivals de BD au monde. C’est chose faite.

Source : Le Parisien 

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