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13 août 2015

Le 12 août La Saint-Valentin du livre québécois

saint valentin du livre québecois

«Des journées comme celles-ci, on en prendrait tous les jours. » Suzanne Carpentier, gérante de la Librairie des Galeries de Granby, se disait« choyée » par l’événement « Le 12 août, j’achète un livre québécois », né d’une initiative citoyenne. Au téléphone, sa voix résonnait le pur bonheur, au point où elle n’arrivait pas à énumérer toutes les ventes.

« Le matin, quand j’ai fait le tour, on avait vendu du Chrystine Brouillet, du Dany Laferrière, du Kim Thúy. On avait vendu du jeunesse, comme la série Namasté, des livres de cuisine, plein de choses très variées, des classiques aussi, Jacques Poulin, du Nicolas Dickner, des essais politiques, Martine Desjardins… »

 L’initiative lancée sur Facebook par deux « citoyens », les auteurs Patrick Cazeault et Amélie Dubé, semble avoir porté ses fruits. Comme en 2014, l’année où le 12 août est devenu la journée d’achat du livre québécois. En fin de journée, à Granby, le constat était clair : sur dix livres vendus, sept étaient québécois, un taux inusité. « Pour une librairie indépendante, c’est très encourageant », soutient Suzanne Carpentier.

Les propos recueillis par Le Devoir auprès des libraires montréalais allaient dans le même sens : l’achalandage, c’est du jamais vu pour un mercredi d’été, les titres québécois, vendus en nombre et en variété comme jamais le reste de l’année. À Bric à Brac livres, nouvelle librairie pour les « 0 à 17 ans » dans Hochelaga, le chiffre d’affaires a triplé, selon la libraire Catherine Chiasson. « C’était chouette, ça a donné l’occasion de faire découvrir des livres », estime celle qui a vendu des Max Mallo(Bertrand Gauthier) et des Jiji et Pichou (Ginette Amfousse).

« Une dame a acheté deux livres pour elle, deux recueils de poésie pour son petit ami un livre jeunesse pour sa fille. Que du Québécois, c’est ça qui est rare », commente Josiane Létourneau, de chez Olivieri, dans Côte-des-Neiges.

La libraire, en poste depuis 1998, a constaté que le succès ne s’est pas seulement reflété dans les ventes. Il s’est aussi traduit par un enthousiasme plus manifeste qu’en 2014 pour la littérature d’ici. Celle d’aujourd’hui, comme celle des 50 dernières années. Hubert Aquin, Gabrielle Roy, bien sûr, du Félix Leclerc aussi, a-t-elle remarqué.   C’était jour de fête. Éric Simard, le nouveau propriétaire de la Librairie du Square, près du carré Saint-Louis, a noté « des sourires aux lèvres », même au bout de la file avant de payer. « L’après-midi, ce fut une partie de plaisir, résume-t-il. Des gens nous demandaient conseil. Quand on n’avait pas un titre, il leur fallait trouver autre chose. Ils ne voulaient pas partir sans livre. Même nos fidèles se sont donné la mission de découvrir un auteur. » Comme toute fête récurrente, le danger de la récupération commerciale ou institutionnelle guette cette journée jusque-là improvisée. Stéphane Rivard, chargé de la promotion et des partenariats à l’Association des libraires québécois, ne croit pas qu’on soit rendu là. Lui-même a visité mercredi différents points de vente de l’île et n’a pas noté de « la promotion mal placée ». « Oui, des livres ont été mis sur des tables, mais je n’ai pas senti que c’était fait de manière agressive, dit-il. Les libraires font du service-conseil, c’était l’occasion de montrer qu’ils ne sont pas que des commis de plancher. »

Éric Simard croit que le milieu littéraire en sort grandi. Il n’avait rien prévu, sinon se laisser « porter par la vague ». Il en est ravi : bien du monde est passé à la Librairie du Square, y compris des écrivains (Patrick Nicol, Dany Laferrière). « C’était la frénésie. Le 12 août peut resserrer les liens entre lecteurs, éditeurs, libraires, tout le monde. Quand on met l’effort, le milieu est vivant », conclut-il.

« Si le but était de rappeler aux gens ce qu’ils oublient, c’est mission accomplie, estime pour sa part Josiane Létourneau. C’est une initiative louable, très belle, mais faut pas s’asseoir dessus. Le 12 août ne suffit pas, mais il peut stimuler. Il faut essayer de garder l’enthousiasme, comme on entretient le couple. Moi, je compare ça à la Saint-Valentin. »

Source: Le Devoir

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