Rentrée littéraire de janvier : dans les librairies, le grand embouteillage
C’est comme un tour de passe-passe, mais sans magicien, ni intelligence artificielle. Et qui se répète chaque année. Alors que jusqu’au 31 décembre, vous en étiez encore à vanter les mérites des prix littéraires et à peaufiner les paquets cadeaux des beaux livres, vous voilà en demeure de changer drastiquement de décor. Imaginez, du jour au lendemain ou presque, vous devez évacuer les "indésirables" millésimés 2023 pour accueillir les petits nouveaux de 2024. Un casse-tête pour les librairies aux dimensions modestes et au personnel restreint – les grandes enseignes ayant à leur disposition muscles et mètres carrés adéquats. Selon notre confrère Livres Hebdo, ils sont 482 romans à débarquer entre janvier et février cette année – sans compter les 1 319 essais et documents. C’est moins qu’à la rentrée hivernale de 2023 (et beaucoup moins qu’en 2022, qui avait vu après la fin du confinement une explosion des publications romanesques, qui s’élevaient à 545). Mais c’est déjà beaucoup.
Car il ne suffit pas de les empiler, il faut aussi les lire, ou tout du moins avoir une vision panoramique de la production, avec ses têtes d’affiche, ses primo-romanciers, ses stars venues de l’étranger… Pas sûr, cependant, que les lecteurs affluent dès le 4 janvier, date du premier office de 2024, d’autant, qu’une fois n’est pas coutume, celui-ci tombe en pleines vacances scolaires. Mais alors, pourquoi publier si tôt ? Pour avoir la primauté, bien sûr, et s’assurer une place au soleil des présentoirs et devantures.