Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Biblioworld
Biblioworld
Publicité
Biblioworld
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 330 327
12 octobre 2018

Prix Nobel de littérature alternatif pour Maryse Condé

XVMad648d1e-ce1b-11e8-896c-7d05c73a49da

Le jury du prix Nobel de littérature alternatif a choisi de sacrer l'auteur guadeloupéenne, Maryse Condé. Elle recevra son prix le 9 décembre.

«Dans ses œuvres, avec un langage précis», Maryse Condé «décrit les ravages du colonialisme et le chaos du post-colonialisme», a fait valoir l'institution lors de l'annonce du prix à la Bibliothèque publique de Stockholm. Née en février 1937 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), l'ancienne hypokhâgneuse et étudiante à la Sorbonne Maryse Condé a publié une trentaine de romans portant notamment sur l'esclavage et l'Afrique, ainsi que des pièces de théâtre et des essais. Elle a reçu plusieurs prix tout au long de sa carrière littéraire. Notons le prix de l'Académie française pour La Vie scélérate en 1988, le prix Marguerite-Yourcenar pour Le Cœur à rire et à pleurer en 1999, le prix Tropiques de l'Agence française de développement (AFD) en 2007. Souvent pressentie pour le prix Nobel de littérature, elle ne l'a encore jamais reçu. En 2015, elle faisait partie avec Alain Mabamckou des écrivains retenus pour le Man Booker International Prize.

«Je suis très heureuse et très fière d'avoir ce prix mais permettez-moi de le partager avec ma famille, avec mes amis et surtout avec tous les gens de la Guadeloupe [...] qui seront émus et heureux de me voir récompensée», a-t-elle réagi dans une vidéo, peu après l'annonce. 

Source : Le Figaro

Publicité
Publicité
4 octobre 2018

Plus de livre autoédité dans la sélection du Prix Renaudot

bande de français Koskas

Le livre autoédité Bande de Français de Marco Koskas, dont la présence dans la première sélection du prix Renaudot avait provoqué la colère des libraires, a disparu de la deuxième liste, dévoilée mercredi soir. Cette deuxième sélection, rendue publique un mois avant l'attribution du prix le 7 novembre, comprend 9 romans et 6 essais.  La présence dans la première liste début septembre de Bande de Français, ouvrage autoédité et diffusé en exclusivité par la plateforme en ligne Amazon, avait été dénoncée par le Syndicat de la librairie française (SLF). En le sélectionnant parmi les 17 romans initialement retenus, le jury "rend un bien mauvais service à l'auteur lui-même, aux libraires et donne un signal inquiétant pour l'avenir de la création et de la diffusion du livre", avait estimé ce syndicat. L'auteur, un romancier franco-israélien, avait répliqué en fustigeant "un chantage et un diktat scandaleux" de la part des libraires.

 

 Bande de Français est autoédité à compte d'auteur via la plateforme CreateSpace du mastodonte américain Amazon. Auteur d'une quinzaine d'ouvrages publiés chez des éditeurs classiques, Marco Koskas avait expliqué qu'il n'avait pas trouvé d'éditeur pour son livre, qui raconte l'immigration de Juifs français en Israël. Le livre de 198 pages, disponible sur le site d'Amazon depuis avril, est vendu au prix de 11,08 euros. Sur la quatrième de couverture figure le nom d'un éditeur fantaisiste, "Galligrassud", mot-valise pour Gallimard, Grasset et Actes Sud.

Avant l'attribution du prix Renaudot, la troisième sélection sera annoncée le 31 octobre. Voici la liste de la deuxième sélection 

Romans :
- Anton Benaber, La grande idée (Gallimard)
- Adeline Dieudonné, La vraie vie (L'Iconoclaste)
- David Diop, Frère d'âme (Seuil)
- Gilles Martin-Chauffier, L'ère des suspects (Grasset)
- Stéphane Hoffmann, Les belles ambitieuses (Albin Michel)
- Philippe Lançon, Le Lambeau (Gallimard)
- Diane Mazloum, L'âge d'or (JC Lattès)
- Pierre Notte, Quitter le rang des assassins (Gallimard)
- Vanessa Schneider, Tu t'appelais Maria Schneider (Grasset)

Essais :
- Robert Colonna d'Istria, Une famille corse (Plon)
- Olivia de Lamberterie, Avec toutes mes sympathies (Stock)
- Michelle Perrot, Sand à Nohan (Seuil)
- Nathalie Piégay, Une femme invisible (éditions du Rocher)
- Joann Sfar, Modèle vivant (Albin Michel)
- Marc Weitzmann, Un temps pour haïr (Grasset)

Source: Europe 1

13 septembre 2018

Prix Renaudot. L’écrivain auto-édité dénonce le chantage des libraires

bande de français Koskas

Le romancier franco-israélien Marco Koskas a dénoncé, jeudi 13 septembre, le « chantage »des libraires français qui ont protesté contre le fait que son livre, autoédité et diffusé en exclusivité par Amazon, ait été présélectionné pour le prix Renaudot.

Le Syndicat de la librairie française (SLF) a en travers de la gorge la décision du prestigieux prix littéraire de faire figurer, parmi les 17 romans retenus dans sa première sélection, Bande de Français de Marco Koskas, édité à compte d’auteur via la plateforme CreateSpace du géant américain Amazon.

Le jury « rend un bien mauvais service à l’auteur lui-même, aux libraires et donne un signal inquiétant pour l’avenir de la création et de la diffusion du livre », a estimé le SLF. « Il s’agit d’un chantage et d’un diktat scandaleux », s’est ému Marco Koskas, joint par téléphone à Tel-Aviv, où il vit depuis plusieurs années et où se déroule son roman. « Les libraires devraient s’en prendre aux éditeurs qui ont refusé de me publier, et pas à moi », ajoute-t-il, en notant qu’ils pouvaient se raviser, Amazon n’ayant pas d’exclusivité sur son livre.

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages publiés chez des éditeurs « classiques », Marco Koskas s’explique le refus des éditeurs par leurs préoccupations devenues uniquement commerciales selon lui, une hostilité grandissante à l’encontre d’Israël, et peut-être une lassitude des éditeurs à son endroit. « La diabolisation d’Israël a pris de plus en plus de place dans le milieu éditorial », estime-t-il, évoquant un « état d’esprit en France qui adopte le narratif arabo-musulman qui condamne systématiquement Israël ».

Marco Koskas, qui se présente non pas comme un écrivain israélien, mais comme un « écrivain français vivant à Tel-Aviv » et racontant « l’univers (qu’il) connaît, celui des Français qui y vivent », a reconnu avoir été surpris par l’annonce de sa nomination. « Je suis tombé des nues en l’apprenant même si j’en caressais l’espoir », confie-t-il. Le jury du Renaudot fera connaître sa deuxième sélection le 3 octobre. Le prix Renaudot sera décerné mercredi 7 novembre.

Source: Ouest France

11 septembre 2018

Prix Renaudot : les librairies s'insurgent contre la sélection d'un livre distribué par Amazon

bande de français Koskas

«C'est comme tendre le bâton pour se faire battre.» Mélanie Le Saux est une ancienne libraire exaspérée. Elle a dû fermer sa boutique dans les Yvelines il y a un an, mais espère toujours pouvoir reprendre son commerce. Lorsqu'elle a découvert lapremière sélection du prix Renaudot, dévoilée le 5 septembre, le choc a été immense. Parmi les dix-sept titres choisis, Bande de Français, de l'auteur franco-israélien Marco Koskas, est un ouvrage autoédité et disponible uniquement sur Amazon chez Galligrassud, une contraction de plusieurs noms de maisons d'édition.

«On ne va pas payer le concurrent qui veut notre mort, explique Mélanie Le Saux. Et les librairies dans tout ça? Jamais un mot n'est prononcé en leur faveur.» Révoltée, cette dernière a publié dimanche sur sa page Facebook une lettre ouverte, adressée aux jurés du prix Renaudot. «Autant dire que si cet ouvrage gagne le prix, et même s'il ne l'emporte pas d'ailleurs, les libraires se verront contraints de le commander chez leur concurrent le plus féroce. Celui-là même qui se targue d'éradiquer toutes les librairies, puis les éditeurs, pour avoir le monopole du circuit du livre, déplore-t-elle. Merci, donc, à vous président Frédéric Beigbeder, à Patrick Besson en particulier, qui a amené et défendu le livre en question, et aux autres (...) d'avoir créé ce précédent, d'avoir ouvert la porte bien grande à la ‘'bête''.»

Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la librairie française pense également que «les jurés ont leur part de responsabilité». «Ils ne sont pas conscients du symbole porté par leur choix, explique-t-il. C'est de plus un bien mauvais service rendu à l'auteur qui est distribué dans aucune des 3500 librairies françaises. Leur souci doit quand même être que le livre soit lu», s'insurge-t-il. Par le biais de son syndicat, il a lui aussi diffusé un communiqué pour faire part de son mécontentement.

Mélanie Le Saux n'appelle pas ses collègues au boycott, une action qui ne serait ni favorable «aux libraires, ni aux éditeurs, ni aux auteurs» d'après elle, mais elle les conjure de faire des «choix éditoriaux». «Pour l'instant, on n'a eu aucune réaction de la part du jury du prix Renaudot. S'il s'obstine, on ne mettra pas leurs livres en avant. On ne peut pas tout avoir dans une librairie. On fera des choix et on commandera seulement si le client nous le demande», indique-t-elle. Plusieurs boutiques auraient déjà renvoyé aux éditeurs les titres sélectionnés par les jurés, ou directement leurs ouvrages, tels Frédéric Beigbeder ou Patrick Besson. Selon Mélanie Le Saux, Bande de Français est un livre, certes intéressant, mais «mal édité». «Un professionnel de l'édition s'arracherait les cheveux», regrette-t-elle.

Guillaume Husson attend avec impatience la prochaine sélection du jury du prix Renaudot, qui tombera début octobre. «Ce sera la meilleure des réactions, on verra s'ils ont compris, ou non, le péril que représente Amazon, indique-t-il. Ce géant américain a une stratégie mortifère pour le marché du livre en général.»

Parmi les dix jurés, les avis sont loin d'être tranchés. Patrick Besson défend ardemment son choix. Dans Le Point, où il est chroniqueur, il a  spécifié: «Bande de Français est un témoignage sur la vie quotidienne de rêve en Israël, sauf quand elle tourne au cauchemar. Presque tout, chez Koskas, tourne toujours au cauchemar, y compris sa carrière littéraire. (...) Pour qu'un tel auteur en soit réduit à s'éditer lui-même, faut-il que le sort se soit acharné sur son style.» Georges Olivier Châteaureynaud reconnaît lui qu'une «erreur a été commise». «C'est regrettable, avoue-t-il. Je n'ai pas prêté grand attention au fait que c'était un livre autoédité et distribué par Amazon. Je comprends les librairies car il y a une importance symbolique dans ce choix.» D'après lui, «le livre n'a aucune chance d'arriver au bout». Le nom de l'écrivain(e) gagnant du prix Renaudot, qui succédera à Olivier Guez et La disparition de Josef Mengele (Grasset), sera révélé le 7 novembre.

Source: Le Figaro

 

 

6 septembre 2018

Prix Renaudot : un livre autopublié sur Amazon sélectionné

bande de français Koskas

C'est une petite révolution dans le monde littéraire. Un livre autopublié et vendu sur Amazon a été retenu dans la première sélection du prix Renaudot. Il s'agit de Bande de Français, le nouveau roman de Marco Koskas. Cet auteur franco-israélien a déjà écrit plusieurs ouvrages publiés. Mais il n'avait pas trouvé preneur pour son nouveau manuscrit, d'où sa décision de s'autopublier avec Amazon. Bande de Français est ainsi paru sur le site Amazon chez Galligrassud, un nom fantaisiste qui est une contraction de noms de maisons d'édition. Cet ouvrage est ardemment défendu par Patrick Besson, un des 10 jurés du prix Renaudot  dans un article du Point.

Le jury du Renaudot procédera à deux autres sélections à des dates « qui sont encore à confirmer », a indiqué à l'AFP Georges-Olivier Châteaureynaud, l'un des jurés. Voici la liste, par ordre alphabétique d'auteurs, de la première sélection du Renaudot : Anton Benaber, La Grande Idée (Gallimard) ; Adrien Bosc, Capitaine (Stock) ; Adeline Dieudonné, La Vraie Vie (L'Iconoclaste) ; David Diop, Frère d'âme(Seuil) ; Gilles Martin-Chauffier, L'Ère des suspects (Grasset) ; Michael Ferrier, François, portrait d'un absent (Gallimard) ; Mark Greene, Federica Ber (Grasset) ; Stéphane Hoffmann, Les Belles Ambitieuses(Albin Michel) ; Cloé Korman, Midi (Seuil) ; Marco Koskas, Bande de Français (Galligrassud) ; Philippe Lançon, Le Lambeau (Gallimard) ; Valérie Manteau, Le Sillon (Le Tripode) ; Frank Maubert, L'Eau qui passe(Gallimard) ; Diane Mazloum, L'Âge d'or (JC Lattès) ; Pierre Notte, Quitter le rang des assassins (Gallimard) ; Jennifer Richard, Il est à toi ce beau pays (Albin Michel) ; Vanessa Schneider, Tu t'appelais Maria Schneider (Grasset). Pour les essais, les sélectionnés sont : Pierre Adrian et Philibert Humm, Le Tour de France par deux enfants d'aujourd'hui (Equateurs) ; Robert Colonna d'Istria, Une famille corse(Plon) ; Pierre Guyotat, Idiotie (Grasset) ; Olivia de Lamberterie, Avec toutes mes sympathies (Stock) ; Annie Lebrun, Ce qui n'a pas de prix(Stock) ; Jean-Paul Mari, En dérivant avec Ulysse (JC Lattès) ; Joann Sfar, Modèle vivant (Albin Michel).

Source: Le Point

Publicité
Publicité
3 juillet 2018

Un prix Nobel de littérature alternatif après le scandale des abus sexuels à l'Académie suédoise

prix nobel alternatf

L'Académie suédoise sera pas livrer, pour la première fois depuis 1949 , le prix Nobel de littérature après le scandale des abus sexuels dans lequel est impliqué le dramaturge Jean-Claude Arnault , lié à l'institution par son club littéraire, et son mari d'un de ses membres, Katarina Frostenson. En réponse, plus d'une centaine de personnalités du monde de la culture suédoise se sont réunies pour créer leur propre version du prestigieux prix en guise de protestation. Écrivains, acteurs, journalistes et autres personnalités culturelles ont formé The New Academy , qui va livrer son propre prix cet automne, selon le même calendrier que le prix Nobel officiel.

«Nous avons créé The New Academie de se rappeler que la littérature et la culture en général devrait promouvoir la démocratie, la transparence, l' empathie et le respect, sans privilèges, les préjugés de l' arrogance ou le sexisme »,  explique  les fondateurs dans une déclaration publiéé par le journal britannique The Guardian .

L'académie alternative a invité tous les bibliothécaires du pays à choisir leurs auteurs préférés, qui pourraient venir de n'importe quelle partie du monde et avoir écrit au moins deux livres, dont un a été publié au cours des 10 dernières années. Ils recherchent un écrivain qui a raconté l'histoire des «êtres humains dans le monde», contrairement au Nobel, qui a l'intention d'honorer l'écrivain qui a écrit, selon les termes du testament d'Alfred Nobel, «le travail le plus remarquable dans une adresse idéale. "

« Au moment où les valeurs humaines sont de plus en plus remis en cause, la littérature devient une force contre-révolutionnaire encore plus important d'arrêter la culture du silence et de l'oppression. La nouvelle Académie croit que c'est si important qui a attribué le premier prix de la littérature mondiale en 2018 ", poursuit les créateurs.

Une fois les choix effectués, la nouvelle Académie lancera un vote public et les quatre auteurs les plus populaires sont soumis à un examen par un jury dirigé par l'éditeur Ann Pålsson, Professeur à l'Université de Göteborg, Lisbeth Larsson, et le bibliothécaire Gunilla Sandin. Le gagnant sera annoncé en octobre, le même mois que le prix Nobel est traditionnellement attribué.

En 2019, deux prix seront décernés, a expliqué la directrice administrative de l'Académie, Louise Hedberg. "Cette décision a été prise parce que l'Académie est actuellement minée et fait face à une perte de confiance du public", ont déclaré les membres de l'institution, dans une crise de réputation et de popularité, dans un communiqué. La décision n'affecte pas les autres prix Nobel, qui sont attribués par différents organismes.

Source: El Pais

24 mai 2018

Le prix princesse des Asturies Littérature pour Fred Vargas

prix princesse des Asturies

Réuni à Oviedo, le jury du prix Princesse des Asturies de littérature 2018, composée de Xosé Ballesteros Rey, Blanca Berasategui, Luis Alberto de Cuenca, Lola Larumbe Doral, Antonio Lucas, Angeles Mora, Leonardo Padura, Laura Revuelta Sanjurjo, Carmen Riera, Fernando Rodriguez Lafuente, Ana Santos, Sergio Vila-Sanjuan, Juan Villoro, présidé par Dario Villanueva et agissant comme secrétaire Jose Luis Garcia Delgado, a décidé d'accorder le prix princesse des Asturies de littérature 2018 à l'écrivaine française Fred Vargas (Frédérique Audoin-Rouzeau) . Formée comme archéologue, elle comprend la société comme un écosystème mystérieux et complexe. Son travail narratif met en évidence l'originalité de ses intrigues, l'ironie avec laquelle il décrit ses personnages, le fardeau culturel profond et l'imagination débordante,

Son écriture mêle intrigue, action et réflexion avec un rythme qui rappelle la musicalité caractéristique de la bonne prose en français. Dans chacun de ses romans, l'Histoire apparaît comme une métaphore d'un présent déconcertant. Le balancement du temps, la révélation du mal se réunir dans une architecture littéraire solide avec un fond dérangeant pour le plaisir du lecteur, toujours résolu comme un défi à la logique. Fred Vargas incarne, pour tout cela, la revitalisation d'un genre, le thriller, qui a ajouté brillamment, pièces innovantes, des atmosphères et des espaces pour composer un travail de dépistage universel.

Source:  Fundación princesa de Asturias

23 mai 2018

Olga Tokarczuk remporte le prix Man-Booker

Man Booker

La Polonaise Olga Tokarczuk a remporté mardi le prix international Man-Booker, qui récompense les écrivains de fiction en anglais, pour son livre «Les Pérégrins». 

le jury a souligné «l'imagination» et le «panache littéraire» de Tokarczuk, dont l'oeuvre a été traduite en anglais par Jennifer Croft. Auteure et traductrice se partagent donc les 50'000 livres sterling (57'000 euros, 67'000 dollars) du prix pour un ouvrage sorti en 2010 pour sa version française.

«Les Pérégrins» («Flights» en anglais) est un carnets de voyages rassemblés en une myriade de textes courts pour composer un panorama coloré du nomadisme, où le voyage du coeur de Frédéric Chopin entre Varsovie et le Paris du XIXe côtoie les pérégrinations d'un chirurgien flamand du XVIIe, Philip Verheyen, qui a disséqué et dessiné sa propre jambe amputée.

Considérée comme la plus douée des romanciers de sa génération en Pologne, Olga Tokarczuk est, à 56 ans, l'auteure d'une douzaine d'ouvrages, traduits dans plus de 25 langues et portés sur scène ou à l'écran.  Dans son univers poétique, le rationnel se mêle à l'irrationnel. Son monde est en mouvement perpétuel, sans point fixe, avec des personnages dont les biographies et les caractères s'entremêlent et, à la manière d'un puzzle géant, créent un splendide tableau d'ensemble. Le tout décrit dans un langage à la fois riche, précis et poétique, attentif aux détails.

Source:  La Tribune de Genève

4 mai 2018

Le prix Nobel de littérature en 2018 reporté d’un an

Nobel littérature

Quand ils sont sortis de leur réunion hebdomadaire, jeudi soir, bras dessus, bras dessous, dans les rues du quartier de la vieille ville à Stockholm, les académiciens affichaient des mines réjouies. Les Suédois en ont donc conclu que le prix Nobel de littérature 2018, dont le sort était à l’ordre du jour de la rencontre, était sauvé. D’où la stupeur, vendredi matin, quand le communiqué de presse est tombé à 9 heures, annonçant que la récompense ne serait pas décernée cette année, mais reporté à l’année prochaine, et attribué en même temps que le prix 2019. Les académiciens expliquent leur décision par la « crise de confiance » traversée par l’institution et leur insuffisance numéraire. Depuis les démissions en série et l’éviction de la secrétaire perpétuelle, Sara Danius, les sages ne sont plus que dix sur dix-huit. Ils évoquent aussi le travail de reconstruction à mener, après ces mois de troubles – un « travail sur le long terme et en profondeur », souligne Anders Olsson, secrétaire perpétuel par intérim.

Ce n’est pas la première fois que le prix Nobel de littérature n’est pas décerné. Depuis 1901, il a été annulé à sept reprises : en 1914, 1918, 1935 et pendant la seconde guerre mondiale. Il a également été reporté cinq fois.

Mais le contexte est bien différent cette année, puisque c’est la légitimité même de l’académie suédoise qui est en cause et sa gestion d’une crise historique, qui a débuté en novembre 2017, en plein mouvement #metoo. Dix-huit femmes accusaient le mari d’une des académiciennes de viols et d’agressions sexuelles. Un Français, Jean-Claude Arnault, 71 ans, directeur d’un lieu d’expositions culturelles dans la capitale du royaume. Un audit, mené par un cabinet d’avocats, a depuis révélé que l’académie lui versait de généreuses subventions. Le parquet financier a ouvert une enquête.

La décision d’annuler l’attribution du prix Nobel de littérature semble donc logique. D’abord, parce que le travail de préparation, mené au sein du comité Nobel, formé d’un petit groupe d’académiciens, aurait déjà dû être bien avancé, pour un prix traditionnellement décerné fin octobre. Ce n’était pas le cas, alors que plusieurs des membres du comité Nobel ont quitté leur fauteuil. Maintenir la récompense présentait aussi des risques. Rien ne garantissait que le lauréat potentiel se déplace à Stockholm, pour venir y recevoir son prix des mains d’une institution à la réputation entachée. Il aurait même pu le refuser. Après l’esclandre causé par le chanteur Bob Dylan, lauréat 2016, aux abonnés absents lors de la cérémonie des Nobels, les académiciens ne pouvaient prendre ce risque.

Source: Le Monde

16 novembre 2017

Lauréate du Goucourt Lycéen

zeniter

Le 30e prix littéraire a été attribué jeudi  à Alice Zeniter pour L'Art de perdre chez Flammarion. Elle succède à Gaël Faye, pour son livre Petit pays (Grasset). C'est donc une belle surprise qui se cachait derrière les murs de l'Opéra de Rennes, où se sont déroulées les ultimes délibérations des treize lycéens délégués régionaux jeudi. Les jeunes jurés s'étaient distingués de leurs homologues adultes en ne plébiscitant lundi que des romancières: Brigitte Giraud pour Un Loup pour l'Homme(Flammarion), Véronique Olmi pour Bakhita (Albin Michel), Monica Sabolo pour Summer (Lattès) et Alice Zeniter pour L'Art de perdre. Ils ont finalement rallié leurs aînés en primant un livre teinté de faits historiques. Le décor algérien était au cœur des livres de Brigitte Giraud et de Kaouther Adimi, Nos richesses (Seuil) prix Renaudot des Lycéens.

Dans L'Art de perdre, son quatrième roman, Alice Zeniter revient sur les événements de la guerre d'Algérie, en s'inspirant de l'histoire de sa famille paternelle. «Le récit s'ouvre par un beau prélude qui présente le personnage de Naïma. Cette jeune femme qui travaille dans une galerie d'art contemporain à Paris décide de s'intéresser à l'histoire de son père, kabyle, arrivé en France en 1962 à dix ans, avec ses parents et des milliers d'autres harkis. Naïma se demande ce que son grand-père a bien pu faire pour avoir été contraint de fuir l'Algérie au moment de l'indépendance.»

La romancière et ancienne élève de la rue d'Ulm a déjà publié trois romans. Tous ont été distingués et encensés par la critique. Et pour cause! L'écriture est efficace, la plume délicate et le récit toujours très documenté. Sans jamais céder aux affres de la passion et tomber dans l'écueil du pathos, Alice Zeniter nous offre à chaque coup un tableau unique où viennent se réfléchir, toujours avec réalisme et intelligence, la petite et la grande histoire des Hommes. Une recette gagnante. Elle avait déjà reçu grâce à son livre L'Art de perdre, le prix littéraire du Monde.

Source: Le Figaro

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 > >>
Publicité