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15 mars 2024

Organisation d'une Fête du livre les 16 et 17 mars par Le Secours populaire

Plus de 30 000 livres d'occasion seront proposés le week-end des 16 et 17 mars (9 h 30-17 h 30) à la salle polyvalente des sports de Noisiel à l’occasion de la 20e édition de la Fête du livre. Selon le comité local du Secours populaire français (SPF), il s'agit d'un record qui fait de cette manifestation la plus importante de ce type en Seine-et-Marne et l'une des plus grandes d'Île-de-France. C’est aussi la démonstration que cette fête a su fédérer un public fidèle d'habitués et d'amateurs de littérature. Les visiteurs versent une participation solidaire modique pour acquérir ces livres.

Ces fonds servent ensuite à financer les actions de solidarité du SPF, dont la traditionnelle sortie à la Mer de sable à Ermenonville (Oise) et la “Journée des oubliés des vacances“ en août prochain.

Outre plusieurs animations, une très grande richesse de choix sera proposée au public durant tout le week-end, allant de la BD ou manga au livre d'histoire pour collectionneur, du livre de poche à l'ouvrage pour bibliophile sans compter des milliers de livres pour enfant et un rayon consacré au handicap. Des CD, DVD et vinyles seront également mis en vente.

L’année dernière, plus d'un millier de visiteurs avaient participé à cette Fête du livre qui favorise l’accès à la culture et qui incarne la mission d'éducation populaire du SPF. Une exposition est également prévue autour du thème “agir ensemble pour la solidarité“ et pour les droits des femmes.

Source : Le moniteur de Seine et Marne

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15 mars 2024

Mise en place du dispositif "Un trimestre, un livre" pour les lycéens réunionnais

Réunie ce vendredi 15 mars sous la présidence d’Huguette Bello, la Commission Permanente de la Région a voté la mise en œuvre du dispositif "Un trimestre, un livre" pour renforcer la lecture chez les lycéens et lycéennes de La Réunion. Tous les élèves scolarisés en CAP, en Bac Pro, en seconde, en première et en terminale des sections générales et technologiques dans un lycée public ou privé de La Réunion, dans les Maisons Familiales et Rurales, ainsi que les élèves résidents à la Réunion et poursuivant une formation à distance auprès du CNED seront éligibles à ce dispositif. Chaque trimestre, ils pourront choisir un livre parmi une liste de 600 ouvrages de divers horizons et époques, représentant un large éventail de genres littéraires et établi en lien avec les établissements et les élèves.

''Nous pensons qu’il y a autant de place pour l'efficacité du numérique dans les apprentissages que pour le plaisir de manipuler un roman. En plus d’aider les élèves à améliorer leur compréhension de la langue française, la lecture permet de développer leur imagination, leur créativité, ou encore leur capacité à penser de manière critique et à analyser des informations'', explique la Présidente de Région, Huguette Bello, ''il y a urgence à ce que la lecture soit replacée au coeur du parcours de l'élève. Le plaisir de la lecture doit être encouragé et la société a le devoir de mettre des livres dans les mains des adolescents.''

Une enveloppe de 800 000 euros est engagée pour la mise en œuvre du dispositif. Par ailleurs, la Région Réunion souhaite accompagner des actions pédagogiques mises en œuvre pendant et hors temps scolaire à travers un ''Appel à projets pédagogiques'' qui pourra soutenir des initiatives telles que la mise en place de club de lecture ou encore l’organisation de concours de lecture.

Source : Imaz

14 mars 2024

Fétons les librairies indépendantes le 27 avril

Le samedi 27 avril 2024, dans toute la France – mais également en Belgique et en Suisse – aura lieu la 26e édition de la Fête de la librairie indépendante durant laquelle plus de 500 librairies offriront à leurs visiteurs une rose ainsi qu'un recueil de poèmes de Jacques Roubaud.

Réalisé en partenariat avec les éditions Gallimard, cet ouvrage inédit illustré par le peintre Edi Dubien est tiré à 25 000 exemplaires. Il rassemble une vingtaine de poèmes issus des Animaux de personne (Seghers Jeunesse) et Les animaux de tout le monde (Seghers).

Organisée en France par l'association Verbes et la librairie parisienne des Abbesses, cette fête est une déclinaison de la Sant Jordi en Catalogne, journée durant laquelle les Catalans s’offrent un livre et une rose.

Pour savoir la librairie la plus proche de chez vous qui  y participe, consultez la carte suivante en cliquant ici.

13 mars 2024

Budget prévisionnel de presque 100 millions d'euros pour la future Bibliothèque nationale de France à Amiens

La Bibliothèque nationale de France a annoncé mardi 12 mars son budget prévisionnel concernant son futur site d'Amiens destiné à abriter les collections de journaux. 

"Le budget prévisionnel du projet est fixé à 96,7 millions d'euros courants et s'achèvera avant fin 2029", a-t-elle écrit dans un communiqué.  "C'est un gros budget, qui s'annonce, d'environ 100 millions d'euros. C'est ce qu'on appelle donc un grand projet culturel. Mais tout ne résume pas au budget", a déclaré pour sa part lors d'une conférence de presse à Amiens la présidente de la BnF Laurence Engel.

Elle a dévoilé le projet retenu à l'issue du concours d'architecture. Il est signé du cabinet parisien TVK (Pierre Alain Trévelo et Antoine Viger-Kohler), associé aux Londoniens de Carmody Groarke. TVK est connu pour la rénovation, inaugurée en 2013, de la place de la République à Paris, qui a notamment étendu l'espace réservé aux piétons et drastiquement réduit la circulation automobile.

"Ce projet s'est démarqué par une très grande qualité architecturale qui s'inscrit depuis toujours dans l'histoire et l'identité de la BnF", a estimé la bibliothèque, héritière de celle des rois de France. Celle-ci a mené deux chantiers de très grande ampleur ces 30 dernières années. D'abord la construction de la bibliothèque François-Mitterrand, dans le sud-est de Paris, inaugurée en 1995. Puis la rénovation complète de son berceau dans le centre de la capitale, le site Richelieu, achevée en 2021. Les deux avaient coûté respectivement 1,2 milliard et 261 millions d'euros.

De son côté, la ville d'Amiens doit accueillir, sur l'ancien site de son Hôpital Nord, deux bâtiments. L'un stockera, dans des conditions beaucoup plus favorables qu'aujourd'hui, des journaux et des périodiques (plus de 300 000 titres) aujourd'hui répartis sur plusieurs sites. L'autre accueillera les bureaux et ateliers du Conservatoire national de la presse ainsi créé à Amiens.

Ce Conservatoire "permettra de poursuivre la numérisation de ces documents souvent fragiles et de faciliter leur consultation et leur rayonnement", a indiqué la BnF. "Un nouveau magasin de collections hautement technologique, entièrement robotisé, et fonctionnant sous atmosphère à oxygène raréfié et sans climatisation active, favorisera la meilleure préservation des documents, notamment les plus fragiles", a expliqué la BnF.

Le projet prévoit "une surface utile d'environ 10 000 m², répartis entre un bâtiment de conservation de 6000 m² offrant une capacité de 280 kilomètres linéaires, et près de 2000 m² d'espaces d'ateliers pour la restauration et la numérisation des collections". Laurence Engel, citée dans un communiqué, a salué "une écriture architecturale ambitieuse, incarnée, recherchant l'harmonie avec son environnement urbain, répondant à toutes nos exigences techniques".

Source : France Info Culture

12 mars 2024

Baisse de la production de livres en 2023

Annoncée depuis mi-2022 par la majorité des éditeurs faisant face à l'inflation et au fléchissement des ventes, la baisse de la production est effective pour la deuxième année consécutive, et cette fois bien sensible. En un an, elle a baissé de 5,7 % à 63 565 titres, retrouvant un niveau jamais atteint depuis 2007, hors année exceptionnelle de 2020. Avant la période Covid, la production a stagné pendant six ans autour des 68 000 titres, portée par l'accroissement exponentiel des mangas. Ce dernier segment, qui a connu en 2023 une baisse de ses ventes (voir Livres Hebdo no 39), a continué sa progression en nombre de titres de 16,2 %, tandis que celui de la BD a diminué de 3,2 %.

Paradoxalement, le roman stagne non loin de son niveau record de 2021, à 10 338 titres. Cette résistance est à mettre au crédit de la néo--romance, en vogue actuellement, car les dernières rentrées littéraires d'hiver comme d'automne ont accusé un déficit de titres similaire au fléchissement global et la littérature dans son ensemble baisse de 5,8 %. Dans le même temps, la production de nouvelles et romans étrangers a légèrement augmenté de 1,9 %, sans retrouver son niveau de 2019 (-5,3 % dans l'intervalle). Hormis ces relatives croissances, l'ensemble des autres segments marquent le pas, tel le livre pratique (-10,2 %). Pénalisé par une réduction de l'offre dans le domaine de la santé -, les sciences humaines et sociales (-11,4 %) ou la jeunesse (-11,6 %).

D'un côté, certains acteurs de la filière ont évoqué une surproduction ces dernières années, qui impacte l'environnement et entraînerait une perte de qualité, puisque les prescripteurs ne sont pas en capacité d'assumer toute l'offre. En plus du surcoût de fabrication, celui des invendus pèse également dans le résultat des distributeurs. Mais ce développement permet une augmentation de l'innovation. Dans sa théorie sur l'économie de l'attention, le prix Nobel d'économie Herbert Simon explique qu'une « abondance d'informations crée une rareté de l'attention et le besoin de répartir efficacement cette attention ». L'économie de la tension, favorisée par de nouveaux outils tels que l'impression à la demande ou le suivi en temps réel des ventes d'ouvrage, peut être vertueuse. À terme, baisse de la production ne veut donc pas forcément dire dépression.

Source : Livres Hebdo

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11 mars 2024

Contribution de 11 milliards de livres sterling à l'économie en 2023 par l'édition britannique

  Une étude commandée par la Publishers Association (PA) et menée par le cabinet de conseil en politiques publiques Public First a révélé que le secteur de l'édition britannique a contribué globalement à 11 milliards de livres sterling à l'économie en 2023, soutenant 84 000 emplois.  L'étude prédit également qu'avec le soutien adéquat du gouvernement, l'édition peut apporter 5,6 milliards de livres sterling supplémentaires à l'économie britannique d'ici 2033, soutenant ainsi 43 000 emplois supplémentaires. Dans le même temps, la demande internationale pour l'édition britannique devrait croître encore de 20 % au cours de la prochaine décennie, selon Public First. Cette étude intervient alors que l'AP appelle les politiciens de tous les partis à reconnaître la valeur économique du secteur de l'édition, à l'approche des prochaines élections générales. Pour arriver à ses chiffres, Public First a commencé avec les données sur les revenus du tableau de bord d'analyse de l'industrie de l'Autorité palestinienne, puis a converti les chiffres en valeur ajoutée brute (VAB) en utilisant les ratios de l'enquête annuelle sur les entreprises. Ensuite, l’effet indirect de l’édition sur l’économie à travers les chaînes d’approvisionnement « en amont », y compris les paiements aux imprimeurs et aux auteurs, a été ajouté, puis converti à nouveau en VAB. L'impact des adaptations cinématographiques, des ventes en librairie et des salons du livre/événements littéraires a été inclus. La VAB des seules exportations de produits d’édition a été estimée à 6,5 milliards de livres sterling. Les tendances des dernières années ont été utilisées pour estimer la croissance probable jusqu’en 2033.
Dan Conway, PDG de la Publishers Association, a déclaré : « Le secteur de l'édition est une véritable réussite pour le Royaume-Uni, moteur de la croissance économique, création d'emplois créatifs hautement qualifiés et leader des exportations mondiales d'édition qui contribuent au statut culturel et universitaire de la Grande-Bretagne à l'étranger. Les éditeurs sont le cœur de nos principales industries créatives grâce aux histoires incroyables qu’ils portent à l’écran, sur scène et dans les jeux, et ils soutiennent également le Royaume-Uni en tant que base mondiale de recherche et de développement.
« En tant que pays, nous devrions être immensément fiers de ce que le secteur a accompli, mais nous ne devons pas le prendre pour acquis. À l'approche d'élections plus tard cette année, nous demandons aux politiciens de tous bords de reconnaître la valeur économique de l'industrie de l'édition pour le Royaume-Uni, annoncé aujourd'hui à la veille de la Foire du livre de Londres, mais aussi son immense importance culturelle et académique pour inspirer la prochaine génération de lecteurs, d'apprenants et de dirigeants. Nous devons nous assurer de travailler ensemble pour ouvrir le prochain chapitre de cette histoire à succès et accroître la contribution économique et sociale de l'édition britannique pour le Royaume-Uni.
Un rapport plus large, « Vision pour l'édition : le rôle de l'édition dans le succès du Royaume-Uni », présente 10 priorités clés que la Publishers Association demande au gouvernement de prendre en compte. Il s’agit notamment d’engagements visant à garantir que la croissance de l’IA ne puisse se faire au détriment de la propriété intellectuelle et de la créativité humaine ; défendre vigoureusement le cadre britannique en matière de propriété intellectuelle et de droit d'auteur ; créer un accélérateur d’exportation d’édition ; supprimer les frais de traitement des livres audio, des articles et des livres ; investir dans les bibliothèques et l'alphabétisation ; et faire en sorte que le Royaume-Uni soit le foyer d’une recherche et d’une innovation de premier plan au monde.
Les revenus totaux de l'édition en 2022 s'élevaient à 6,9 milliards de livres sterling , selon le dernier rapport annuel A Year in Publishing , basé sur les ventes nettes facturées des éditeurs,

Source : The Bookseller

10 mars 2024

Numérisation des livres anciens par les Kurdes irakiens

A l'arrière d'une camionnette, Rebin Pishtiwan scanne soigneusement une à une les pages jaunies d'un livre ancien et usé datant de plusieurs décennies, dans le cadre de sa mission de numérisation d'ouvrages et manuscrits kurdes anciens

"Nous cherchons à numériser des livres anciens, rares et vulnérables, afin qu'ils ne disparaissent pas", explique cet homme de 23 ans en explorant la bibliothèque publique de Dohouk, une ville de la région du Kurdistan autonome, dans le nord de l'Irak."Nous cherchons à numériser des livres anciens, rares et vulnérables, afin qu'ils ne disparaissent pas", explique cet homme de 23 ans en explorant la bibliothèque publique de Dohouk, une ville de la région du Kurdistan autonome, dans le nord de l'Irak.

"Préserver la culture et l'histoire du Kurdistan est un travail sacré", dit-il en scannant la biographie déchirée d'un enseignant kurde publiée en 1960.

"Préserver la culture et l'histoire du Kurdistan est un travail sacré", dit-il en scannant la biographie déchirée d'un enseignant kurde publiée en 1960.

A bord de leur petite camionnette blanche, Pishtiwan et ses deux collègues partent une fois par semaine d'Erbil, capitale du Kurdistan, à la recherche de livres "rares et anciens", renfermant des informations sur les Kurdes et remontant à plus de 40 ans, voire des siècles.

A quelque 150 kilomètres de là, ils fouillent dans des étagères en bois de la bibliothèque publique de Dohouk, en quête de joyaux cachés.

Ils choisissent plus de 35 ouvrages en lambeaux, des livres de poésie, de politique, de langue et d'histoire, écrits dans différents dialectes kurdes et certains en arabe.

Pishtiwan tient un livre usé d'anciennes histoires populaires kurdes intitulé Xanzad, du nom d'une princesse kurde du XVIe siècle, et feuillette doucement un fragile ouvrage religieux, passant le bout des doigts sur la calligraphie arabe.

De retour dans la camionnette, équipée de deux scanners connectés à un écran, la petite équipe entame le processus de numérisation qui peut durer plusieurs heures avant de rendre les livres à la bibliothèque.

Longtemps persécutés sous Saddam Hussein, les Kurdes d'Irak ont établi une région autonome de facto dans le nord du pays, reconnue comme telle par la Constitution irakienne de 2005, à la suite de la chute de l'ancien régime après l'invasion américaine de 2003.

Tout au long de leur histoire, de nombreux documents ont été perdus ou détruits, et ceux qui restent sont dispersés dans des bibliothèques publiques et privées, des universités ou des collections privées.

En l'absence d'archives en ligne, le Centre du Kurdistan pour les arts et la culture (KCAC), une ONG fondée par le neveu du président de la région, Nachirvan Barzani, a lancé le projet de numérisation en juillet.

L'équipe espère mettre en ligne ces documents et livres anciens sur le nouveau site internet du KCAC en accès libre à partir d'avril.

Plus de 950 ont déjà été numérisés, notamment une collection de manuscrits datant des années 1800 et appartenant à la principauté kurde de Baban, dans l'actuelle région de Souleimaniyeh.

"L'objectif est de fournir des sources primaires pour les lecteurs et chercheurs kurdes," explique Mohammed Fateh, directeur exécutif du KCAC.

"Cette archive sera la propriété de tous les Kurdes pour les aider à avancer dans notre compréhension de nous-mêmes."

Dans la bibliothèque de Dohouk, que gère Masoud Khaled, de vieux manuscrits et documents remplissent les étagères.

"Nous avons des livres qui ont été imprimés il y a longtemps -- leurs propriétaires ou auteurs sont décédés -- et les maisons d'édition ne les réimprimeront pas", explique le quinquagénaire.

Leur numérisation permettra au final l'ouverture d'une "bibliothèque électronique", s'est-il félicité.

Hana Hirani, l'imam d'une mosquée de la localité de Hiran, a dévoilé un trésor à l'équipe du KCAC -- des manuscrits vieux de plusieurs générations d'une école religieuse fondée au XVIIIe siècle.

Depuis sa fondation, l'école a acquis bon nombre de manuscrits, mais beaucoup ont été détruits lors de la première guerre entre l'Irak et les Kurdes en 1961, selon l'imam.

"Il ne reste aujourd'hui que 20 manuscrits" parmi lesquels des poèmes vieux de plusieurs siècles, dit-il.

L'imam attend maintenant le lancement du site internet du KCAC en avril: "Il est temps de les sortir et de les rendre accessibles à tous."

Source : La République des Pyrénées

9 mars 2024

Isabelle Saporta mise à la porte de Fayard

Isabelle Saporta, présidente de Fayard depuis 2022, a été reçue hier après-midi par la directrice générale d’Hachette Livre, Stéphanie Ferran qui lui a signifié son licenciement dès lors qu’elle refusait de faciliter l’arrivée dans les murs de Lise Boëll, éditrice historique de Philippe de Villiers et d’Eric Zemmour. Comme « l’Obs » l’avait révélé, Lise Boëll est attendue avec le manuscrit du premier livre de Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, prévu au lendemain de la campagne des européennes. L’idée était de lui donner la direction de Mazarine, une petite maison d’édition au sein du groupe Fayard et, surtout, de lui permettre d’utiliser le nom prestigieux de Fayard, notamment pour tous les livres politiques. Il y avait un os : Isabelle Saporta étant mandataire sociale de Fayard, aucune utilisation de la marque ne pouvait se faire sans son accord. Elle n’a pas cédé, refusant de signer les contrats de licence. C’était cela ou être licenciée.

Depuis plusieurs jours, les proches d’Isabelle Saporta disaient que cette dernière avait « la tête sur le billot » et attendait que « la guillotine tombe ». La pression s’était accentuée sur elle en début d’année avec la rumeur d’une arrivée imminente au sein d’Hachette Livre de Lise Boëll, une proche de Vincent Bolloré – qui détient la prestigieuse maison d’édition depuis le rachat du groupe Lagardère par Vivendi en octobre 2023.

Isabelle Saporta étant désormais hors-jeu, ce coup de tonnerre augure un virage éditorial important chez Fayard et laisse de fait la maison d’édition à la merci de son actionnaire breton et de sa protégée. Ils ont déjà ensemble une histoire mouvementée. En 2021, Bolloré, alors propriétaire d’Editis, offrait l’asile politique à Lise Boëll qui avait claqué la porte d’Albin Michel après le refus de la maison d’édition de publier un livre de Zemmour– qui préparait sa candidature à l’élection présidentielle. Editis avait engagé l’éditrice et assuré la distribution de l’ouvrage auto-édité de Zemmour. A la fin de 2023, Editis a été vendu et la présence de Lise Boëll n’était pas désirée par le nouveau propriétaire, Daniel Kretinsky. Qui a de nouveau volé à sa rescousse ? Vincent Bolloré, of course ! Editrice favorite de la « réacosphère », Lise Boëll l’est aussi de Christine Kelly et de Marc Ménant, deux des visages les plus connus de CNews.

L’épilogue de ce bras de fer entre Isabelle Saporta et la direction du groupe confirme qu’il est impossible, au sein de son groupe, de s’opposer aux volontés du milliardaire, plus que jamais investi dans son projet de droitisation de l’opinion. Il sonne aussi comme un avertissement à l’ensemble d’Hachette Livre, qui comprend notamment Grasset ou Stock.

L’arrivée de Lise Boëll n’est pas qu’un problème politique. Plon (Editis), où elle avait été imposée par Bolloré, a vécu un scénario fou entre 2021 et 2023 sous le regard sidéré de tout le secteur : la patronne en place, Céline Thoulouze, avait été rétrogradée pour faire place à Lise Boëll puis la maison, scindée en deux (« Plon A » et « Plon B »), avait vécu une guerre de tranchées. A noter que le passage de Lise Boëll avait été marqué par un audit accablant sur ses méthodes de management et par l’abandon d’un livre enquête consacré à Eric Zemmour.

« Depuis deux ans, les équipes en place dans la maison ont fait preuve de résilience et ont permis à Fayard de retrouver une dynamique, qu’il serait très dommageable tant pour les équipes que pour la maison de dégrader », avaient estimé, le 7 mars, les salariés de Fayard dans un courrier adressé à Arnaud Lagardère. Lesquels craignaient aussi que Lise Boëll crée « un préjudice à l’identité » de la maison d’édition. Un autre coup d’épée dans l’eau.

Source  :Le Nouvel Obs
 

8 mars 2024

Au bonheur des lettres, soirée solidaire

Après le grand succès des deux premières éditions au Théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris, les plus grands acteurs et actrices, chanteurs et chanteuses, musiciens français sont de nouveau réunis pour un spectacle littéraire et musical autour de correspondances mythiques le 26 mars (cliquez ici pour réserver vos places). Elles et ils liront des correspondances et missives de Romain Gary, Virginie Despentes ou Marguerite Yourcenar et diront la guerre, la passion et les joies de la création. Parmi eux : Ariane Ascaride, Camélia Jordana, Alexandre Tharaud, Pascale Arbillot, Helena Noguerra, Alexis Michalik et Augustin Trapenard !

Les bénéfices de cette soirée unique contribueront à financer les programmes de l’ONG Bibliothèques Sans Frontières en faveur des droits des femmes, en France et dans le monde.

 

8 mars 2024

Face à la dark romance, le grand malaise des éditeurs et des libraires

Depuis quelques semaines fleurissent, dans les rayons des librairies, des emballages produits et des avertissements que l’on imagine plus à leur place dans les magasins pour adultes de Pigalle que dans les enseignes culturelles grand public. A l’origine de cette soudaine poussée de précautions ? Le rajeunissement du lectorat de la dark romance, une littérature mettant en scène des histoires d’amour dans un climat de violence et de relations toxiques entre les personnages. L’irruption de collégiennes, parfois âgées de 11 ou 12 ans, venues entre copines acquérir tel ou tel livre après en avoir entendu parler sur les réseaux sociaux, a conduit les éditeurs à réfléchir sérieusement à la question. Entre volonté de mettre en garde sans donner l’impression de censurer. Entre souhait d’éviter les critiques en ces années MeToo et désir de ne pas tuer la poule aux œufs d’or.
Porté par le déploiement du Pass culture, le marché de la dark romance affiche des performances qui laissent rêveur, concentrées sur quelques titres. Chez BMR, la série Captive de Sarah Rivens a réalisé plus de 15 millions d’euros de chiffre d’affaires avec un premier tome vendu à plus de 400 000 exemplaires selon Edistat, ce qui lui a valu de figurer dans le palmarès des best-sellers de L’Express pour l’année 2023. Lakestone, de la même auteure, a rapporté un peu plus de 2,6 millions d’euros depuis janvier. Chez Hugo, la "dark" n’atteint pas les sommets de la romancière phare de la maison, Morgane Moncomble, mais le tome 1 de Borderline de Joyce Kitten paru début janvier s’était écoulé à 10 000 exemplaires en un mois et le tome 2, en librairie depuis le 28 février, bénéficie d’une mise en place équivalente. Hooked d’Emily McIntire, aux Plumes du Web, s’est vendu à plus de 25 000 exemplaires.
Sans cacher leur satisfaction, les éditeurs et les libraires ont vite comprisans obligation légale, mais tenus à une responsabilité mal définie, un brin morale.

Chacun a donc inventé son propre système. Chez Hugo, désormais, tous les titres de dark romance seront distingués par leur tranche noire, un pictogramme "public averti" sur la quatrième de couverture et une mise en garde rédigée par l’auteur en début d’ouvrage. "On a pu avoir des textes qui, par le passé, ont été mis entre de mauvaises mains, d’où ce choix, explique Arthur de Saint-Vincent, le directeur général de la maison. Néanmoins, notre devoir d’éditeur n’est pas de dire si c’est bien ou si c’est mal, mais de donner les clés aux libraires pour que les gens aient conscience de ce qu’ils achètent." Aux Plumes du Web, deux mentions sont prévues : "A partir de 16 ans" et "A partir de 18 ans" pour les textes les plus durs. "Nous sommes en librairie depuis novembre 2022, la question s’est posée très vite, avec des lectrices très exigeantes sur les trigger warning [NDLR : liste d’avertissements en page de garde]. Nous avons préféré afficher clairement les choses, avec l’âge", ajoute Caroline Sobczak, la gérante de la maison.

Mentionner l’âge n’a aucune portée légale, une mineure peut parfaitement acheter les livres en question, l’avertissement sert surtout d’alerte pour les libraires, souvent mal armés pour conseiller leurs clients, en particulier les parents. Même lorsqu’ils sont spécialisés en littérature adolescente, les libraires n’ont pas toujours envie de se plonger dans ces ouvrages, très gros, aux intrigues alambiquées et à l’écriture très inspirée de celle des réseaux sociaux. Qui sont, en outre, publiés à un rythme rapide tant les lectrices de romance sont des "dévoreuses". Résultat, certains de ces titres finissent dans le mauvais rayon. Ou, comme dans cette grande enseigne parisienne, sur la même étagère que l’américaine Danielle Steel, spécialiste du roman d’amour, pas très moderne certes, mais pas exactement à ranger dans le rayon violence ou pornographie.

Pas toujours facile, non plus, de trouver les mots pour mettre en garde des parents, trop heureux que leur fille se mette à lire, parfois en anglais parce qu’elle veut connaître les dernières aventures de son héroïne sans attendre la traduction en français. "De temps en temps, on arrive à glisser : 'Quel âge a la jeune fille à qui est destiné ce cadeau ?', mais beaucoup de gens nous demandent de quoi nous nous mêlons", reconnaît une libraire. Les jeunes lectrices venues seules ne sont pas plus réceptives : "Avec la différence d’âge, nous pouvons vite apparaître comme des censeurs. Si elles nous disent que leurs parents sont d’accord, on ne peut pas faire grand-chose sans le soutien de ces derniers", reconnaît la responsable librairie d’un grand réseau culturel. Le plus souvent, pour ne pas se fâcher avec une partie des clients, ni en heurter d’autres, les libraires rusent. En apposant des stickers bien visibles, mais qu’ils retrouvent parfois arrachés. En positionnant les livres les plus violents en face froide des tables, c’est-à-dire la moins visible en entrant dans le magasin, tout en sachant que ce jeu de chat et de la souris est un peu vain avec des jeunes filles qui savent parfaitement ce qu’elles cherchent. Chez Cultura, toutefois, pour la première fois, L’Ombre d’Adeline, publié le 7 mars, n’est pas en accès libre et n’est remis qu’à la demande. Une manière d’évaluer l’âge de l’acheteuse.

Dans les bibliothèques et/ou médiathèques, le public de ces livres est plus naturellement filtré car les cartes permettant d’emprunter au rayon adulte ne sont délivrées qu’aux plus de 14 ou de 15 ans. "Dans le cas d’une fille plus jeune, je lui dis que ce sont ses parents qui doivent emprunter l’ouvrage, précise une responsable de section jeunesse dans une médiathèque d’Occitanie. Et si l’usagère a plus de 15 ans, je lui montre où il est mais j’en profite pour lui proposer d’autres titres de littérature d’amour : Clémentine Beauvais ou Le Rouge et le Noir." La méthode ne fonctionne pas à coup sûr. L’adolescence est plus que jamais un âge où les conseils d’adulte réveillent l’envie de transgression. "Lorsque j’étais jeune, on lisait Moi, Christiane F., droguée, prostituée… ou L’Herbe bleue sans que personne ne proteste, temporise Ludivine Demol, doctorante en sciences de la communication et de l’information. En revanche, plus que l’âge, ce qui doit différencier les lectrices, c’est : est-ce qu’elles sont accompagnées, est-ce qu’elles peuvent parler de ce qui les choque ?".

Source : L’Express

 

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