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28 mars 2020

Augmatation des emprunts de livres lors du confinement en France

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Parmi les 7 500 bibliothèques publiques (16 000 si l’on inclut les bibliothèques universitaires), certaines se souviendront longtemps d’un rush exceptionnel. avant que le confinement  soit mis en place.  À Pau, les bibliothécaires évoquent « la ruée des usagers » ; à Albi, « une journée unique en termes de fréquentation et de volume d’emprunts ». Plusieurs établissements ont vu des files d’attente se former à leurs portes, comme à Bourges. À Grenoble, la directrice, Isabelle Westeel, évoque des familles inscrivant chacun de leurs membres pour pouvoir bénéficier de davantage de prêts… Depuis, toutes les bibliothèques ont fermé leurs bâtiments, mais toutes n’ont pas cessé leurs activités. Nombre d’entre elles proposent des services numériques exceptionnels. Parmi les 54 bibliothèques classées (celles des grandes villes dont les conservateurs sont rémunérés par le ministère de la Culture), près de la moitié  ont mis ou mettent en place une inscription gratuite et temporaire afin que tous les habitants puissent bénéficier d’un accès à leur fonds numérique.  Les habitants sont ceux des communautés de  Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Moulins, Saint-Étienne, Dijon, Dole, Bourges, Orléans, Châlons-en-Champagne, Nancy, Troyes, Colmar, Mulhouse, Metz, Cambrai, Roubaix, Versailles, Rouen, Le Havre, Pau, Périgueux, Poitiers,  Montpellier, Toulouse, Nantes,  d'Aix-en-Provence, Albi, Angers et Avignon.

À Paris, l’ouverture de la bibliothèque électronique à tous les habitants pourrait intervenir dès la semaine prochaine, les adhérents disposant d’ores et déjà d’un accès aux prêts numériques. Ils peuvent désormais emprunter six titres par mois, soit deux de plus qu’avant le confinement. Le catalogue comprend 15 000 titres, un chiffre à comparer aux 350 000 références des livres imprimés. « Il s’agit essentiellement de livres protégés, encore soumis au droit d’auteur », précise Emmanuel Aziza, chef du bureau des bibliothèques parisiennes. Une offre par conséquent radicalement différente de celle des grands sites de livres électroniques qui proposent gratuitement des ouvrages libres de droits (que proposent aussi gutenberg.org, ebooksgratuits.com, bibebook.com et livrespourtous).

Un petit tour sur la page d’accueil dévolue aux e-books sur le site du réseau parisien a de quoi consoler les lecteurs déprimés : Proust est une fiction, l’essai de François Bon – qui devait participer au premier festival Marcel Proust, organisé à Paris au mois de mars et reporté en juin ; le formidable Marcher à Kerguelen, de François Garde, ou Sur la route, le rouleau original, de Jack Kerouac, dans sa nouvelle version non expurgée. « Le fonds comporte aussi de la BD, de la SF, des polars, des romans jeunes adultes, des romans sentimentaux et des livres audio », tient à préciser Emmanuel Aziza. Et deux cents nouveaux titres viennent chaque mois grossir l’offre parisienne.

On l’a bien compris, les citadins ne devraient pas manquer de livres. Les habitants des campagnes, non plus ! De très nombreuses bibliothèques départementales, qui n’accueillent pas de public mais irriguent toutes les bibliothèques des communes de petite taille, mettent aussi à disposition leurs ressources numériques. Dans la Manche, le réseau met en avant ses livres numériques jeunesse ; en Ardèche, près de 3 000 livres et 1 500 journaux numériques sont proposés. Avant d’entamer sa lecture, il faut toutefois parvenir à télécharger le livre électronique, une procédure encore un peu lourde, notamment parce que les bibliothèques ont refusé la mainmise du système Amazon pour lui préférer un approvisionnement vertueux auprès de librairies locales réunies en centrale.

Et, visiblement, ça marche : « Depuis le début du confinement, les emprunts numériques ont doublé, voire triplé, précise Nicolas Georges, directeur du service du Livre et de la Lecture au ministère de la Culture. On note également une nette augmentation des autres ressources électroniques, comme les méthodes de langues, le Code de la route, la vidéo à la demande et la presse en ligne. » À Grenoble, Isabelle Westeel constate, elle aussi, un boom des inscriptions en ligne, procédure qui a permis de toucher les habitants de huit communes ne comptant auparavant aucun usager : « À présent, sur les quarante-neuf localités de l’agglomération, un seul village n’a aucun inscrit à la bibliothèque. »

La pandémie va-t-elle convertir de nouveaux lecteurs ? Nicolas Georges garde la tête froide : « Cette période de crise est une épreuve pour notre société. Elle ne durera peut-être pas longtemps, mais des comportements peuvent changer, et, à notre modeste niveau, nous ferons avec intérêt le bilan des modifications d'usages. »

Source: Télérama

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