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24 février 2024

Librairies en Occitanie en 2023

264. C'est le nombre de librairies que compte l'Occitanie. Auxquels il faut ajouter 265 maisons de la presse et 46 grandes surfaces spécialisées (type FNAC ou Cultura). Pour mettre le chiffre en perspective, l'étude commanditée par Occitanie Livre & Lecture, bras armé de la Région Occitanie sur la filière, rappelle que le Syndicat national de la librairie dénombre 3.500 librairies indépendantes en France. Pour savoir où en est le secteur de l'économie du livre, Occitanie Livre & Lecture a en effet initié deux études, sur le secteur de l'édition et sur celui de la librairie indépendante (réalisées en 2023 sur les données de septembre 2022 à juin 2023, respectivement par le réseau de consultants Axiales et l'organisme Book Conseil). Elles révèlent un poids de l'économie du livre en légère augmentation pour les librairies. Alors que la région est composée à 90% de territoires ruraux, ces derniers accueillent 35% des 264 librairies, dont 50% dans les seuls départements de Haute-Garonne, Hérault et Gard (avec respectivement 55, 42 et 32 librairies). Toutefois, c'est dans le Gers, les Hautes-Pyrénées et le Tarn que la proportion de librairies par habitant est la plus importante (16, 15 et 26 librairies). Un ratio qui est d'une librairie pour 22.630 habitants pour l'ensemble de l'Occitanie.

« Ces chiffres ne sont pas surprenants : un gros pourcentage sur les métropoles et des niches sur les territoires ruraux qui fonctionnent bien car les librairies sont des références culturelles sur des zones où il y a peu d'offre, commente Jérôme Sion, vice-président de Occitanie Livre & Lecture. Notre cheval de bataille, c'est le développement en milieu rural. L'un des modèles est celui de la librairie de Saint-Gaudens (Haute-Garonne, ndlr) qui est devenue un lieu phare de la culture sur le territoire. Ou celle de Sarrant (Gers, ndlr) qui fait de la restauration. Une petite librairie s'est montée dans le cœur de Perpignan autour du polar, et une autre vient de se créer à Auvillar (Tarn-et-Garonne, ndlr). »

45% des librairies sont généralistes, et 25% spécialisées. Les rapporteurs de l'étude affirment que « dans l'ensemble, les librairies sont solvables », avec notamment une petite performance régionale : un taux de retour moyen déclaré de 13,7% quand il est de 20 à 22% ailleurs en France. Deux librairies totalisent à elles seules 48% du chiffre d'affaires cumulé : si l'étude ne donne pas de nom, Occitanie Livre et Lecture confirme qu'il s'agit bien (logiquement) des libraires montpelliéraine et toulousaine Sauramps et Ombres blanches. Le livre pèse pour 88% du chiffre d'affaires total des librairies régionales, et les établissements occitans ont enregistré une hausse générale de leur chiffre d'affaires de l'ordre de 12,4% entre 2021 et 2022. Un chiffre qui recouvre des disparités économiques, notamment une fragilité des librairies réalisant entre un et deux millions d'euros de chiffre d'affaires, dont la rentabilité est mise à mal par des loyers, des masses salariales et des stocks importants, avec des marges commerciales en baisse. Côté emploi, la filière occitane affiche 237 équivalents temps plein, dont 66% de femmes et 84% de CDI, l'étude précisant qu' « un salarié travaille en moyenne 36,7 heures par semaine pour 1.851 euros brut ».

En termes d'aides publiques, les librairies d'Occitanie ont reçu 1,8 million d'euros de subventions cumulées en trois ans (dont la moitié de la Région) pour 647 projets accompagnés au bénéfice de librairies généralistes pour 79% du total des aides. Enfin, 53% des librairies régionales déclarent disposer d'un site internet et 73% d'un site marchand. En 2023, parmi les répondants de l'enquête, seuls 33 ont précisé utiliser une plateforme collaborative, la plus citée étant Placedeslibraires.fr...

Selon l'enquête, les libraires placent en haut du podium des questions de formation, la gestion des stocks, à égalité avec la communication. Viennent ensuite l'animation de rencontres littéraires puis la gestion-comptabilité. Parmi les principaux enjeux de la librairie évoqués, on trouve l'ancrage dans les territoires et donc leur desserte et l'attractivité des points de vente, mais aussi la fidélisation de la clientèle. L'éditrice gardoise du Diable Vauvert, Marion Mazauric, se réjouit néanmoins de constater que « 40% des commandes en librairies sont liées à la volonté de consommer localement, ce qui signe une certaine fidélité des lecteurs ».

En 2021, 22 librairies avaient été créées ou reprises dans la région, et Adeline Barré, responsable du secteur Librairie au pôle Economie du livre de Occitanie Livre & Lecture, fait observer que « ces dernières années, il y a eu moins de fermetures que de créations de librairies, donc pas de crise des vocations ! ». Ce qui fait dire à Marion Mazauric que « l'étude confirme ce qu'on savait : les libraires sont des acteurs du lien social et après le Covid, on a observé un retour de dynamique dans la création de librairies ».

Les libraires affichent une vision « majoritairement positive » de l'avenir, indique l'étude, précisant que « les nombreuses ouvertures observées depuis deux ans en inquiètent certains mais en rassurent d'autres qui y voient une des forces de ce métier dans une nouvelle irrigation du territoire et dans un renouveau de la profession ».

A Montpellier, le groupe de librairies Sauramps est orphelin de direction générale depuis le début du mois de février : Florence de Mornac, qui avait pris le poste en avril 2023, a choisi de partir, « pour raisons personnelles », affirme à La Tribune Jean-François Sportes. Le directeur général du groupe Hugar (holding de l'architecte François Fontès, qui compte notamment l'entreprise Amétis, spécialisée dans le développement de logements locatifs sociaux et acquéreur du groupe de librairies  en 2017) assure l'intérim en attendant l'arrivée du nouveau directeur général, un professionnel de la librairie, « identifié Sauramps dont la date d'arrivée n'est pas arrêtée ».

Le groupe, qui emploie aujourd'hui 65 ETP, compte cinq librairies à Montpellier (le vaisseau-amiral place de la Comédie, le centre commercial d'Odysseum, le Musée Fabre et l'université Paul Valéry) et Alès (Gard). François Fontès évoque « un bilan d'exploitation correct ».

« Le bilan 2023 n'est pas encore clôturé mais en 2022, Sauramps a réalisé un chiffre d'affaires de 16,5 millions d'euros, avec un résultat d'exploitation à l'équilibre, confirme Jean-François Sportes. 2022 comme 2023 sont des années de transition en raison de la fermeture du magasin d'Odysseum (en janvier 2023 en raison d'un loyer trop élevé, NDLR). Ce qui va avoir un impact sur le chiffre d'affaires en 2023, mais le pop-up de 130 m2 a bien fonctionné, avec un chiffre d'affaires de 500.000 euros en dix mois et de faibles charges d'exploitation. On atterrira au-dessus des 10 millions d'euros. »

La librairie d'Odysseum rouvrira « au plus tard le 16 août 2024 » (avec quelques mois de retard, donc) à l'emplacement de l'ancien Zara, sur 1.400 m2. François Fontès annonce, en marge des rayons livres, « beaucoup d'objets connectés, des arts graphiques et une offre jeunesse », Jean-François Sportes précisant l'ajout d'un corner événementiel « pour tisser du lien avec les industries culturelles et créatives de la région ». Dans un contexte tendu pour bon nombre de commerces, « la filière librairie a marqué le pas en 2022 et 2023, après une bonne année 2021 post-Covid, mais les boutiques du groupe autres qu'Odysseum, dont celle d'Alès qui réalise un chiffre d'affaires de 1,5 à 2 millions d'euros, permettent de résister à l'érosion du chiffre », assure Jean-François Sportes.

Source  : La Tribune  Occitanie Montpellier 

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