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13 août 2020

Un prix littéraire vénézuélien contreversé

Vargas Llosa, Garcia Marquez, Bolaño...: la liste des gagnants du prix vénézuélien Romulo-Gallegos se lit comme un répertoire des grands écrivains hispanophones. Mais le débat autour de son attribution en novembre se teinte de politique, entre auteurs opposés à la "dictature" et autorités chavistes. Décerné en théorie tous les deux ans, le Romulo-Gallegos, baptisé d'après un romancier et homme d'Etat vénézuélien, a eu un lustre inégalé dans le monde des lettres espagnoles et latino-américaines. Attribué pour la première fois en 1967 au Péruvien Mario Vargas Llosa (prix Nobel de Littérature 2010), "il a acquis rapidement un très grand prestige parce qu'il est devenu le prix du boom", note pour l'AFP Gustavo Guerrero, éditeur du domaine hispanique aux éditions parisiennes Gallimard. Le "boom", c'est cette parenthèse dorée du Venezuela des années 1960 et 1970, lorsque la rente pétrolière permettait à Caracas d'être parmi les premiers de la classe latino-américaine en économie. "C'était l'époque de la démocratie libérale", explique Gustavo Guerrero, natif de Caracas. Le Romulo-Gallegos est alors attribué à des auteurs plus prestigieux les uns que les autres : le Colombien Gabriel Garcia Marquez (1972) ou le Mexicain Carlos Fuentes (1977) Les choses se gâtent vers la fin du premier mandat du défunt président Hugo Chavez (1999-2013), car, poursuit Gustavo Guerrero, en 2005 "le gouvernement vénézuélien est intervenu dans la formation du jury". Cuba, allié indéfectible du président Chavez, a même "imposé des membres du jury. A partir de là, on a senti que le prix était en train de perdre son autonomie".  

prix Romulo-Gallegos contreversé

Quinze ans plus tard, le prix Romulo-Gallegos doit de nouveau être attribué, pour la première fois depuis 2015. Et comme à chaque fois désormais, la bourrasque des critiques l'emporte sur l'enjeu littéraire. Pour le romancier vénézuélien Rodrigo Blanco Calderon, qui vit en Espagne, le prix n'est plus qu'"un instrument de propagande et de légitimation de la dictature chaviste".
Pour étayer ses accusations, le jeune écrivain cite les "massacres" d'étudiants lors de manifestations anti-chavistes en 2014 et 2017, "l'exode massif" des Vénézuéliens ou encore le rapport de Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme qui s'est alarmée de l'"érosion de l'Etat de droit" au Venezuela dans un rapport l'an dernier.  
De quoi refuser un chèque en blanc aux jurés du Romulo-Gallegos "qui sont tous affiliés au chavisme, d'une manière ou d'une autre", explique Blanco Calderon à l'AFP.  Avec d'autres écrivains, vénézuéliens surtout, il a appelé ses collègues auteurs à ne pas se prêter à cette "farce". "Il n'y a qu'à voir la liste des oeuvres en compétition pour se rendre compte que le prix Romulo-Gallegos est devenu un hôtel pour touristes de la dictature chaviste", a-t-il écrit sur Twitter au sujet des oeuvres en lice, dont celle de l'Argentin Rodrigo Fresan.

Depuis, les désistements se sont enchaînés. Comme celui de Maria Perez-Talavera, une écrivaine vénézuélienne en exil. Elle a retiré son livre Eran de madera pour ne pas devenir "l'instrument d'une plateforme littéraire politisée". Cette offensive n'a pas plu au Centre d'études latino-américaines Romulo-Gallegos (Celarg) qui attribue le prix. "Le prix est né politisé", s'est-il défendu dans un communiqué intitulé "Trumpisme culturel".

Etrangement, en effet, le texte s'en prend surtout au président américain Donald Trump qu'il accuse d'"agression" en pleine pandémie de coronavirus. Et de citer un questionnaire que le quotidien d'opposition El Universal aurait envoyé aux écrivains en compétition portant sur le "déclin de prestige" du prix en raison de ses liens avec le régime chaviste".

L'un des membres du jury, l'écrivain colombien Pablo Montoya (gagnant du prix en 2015), a réagi, lui, dans une tribune publiée mardi sur le site du quotidien de son pays, El Tiempo. "Il est faux de dire que nous, jurés et candidats, sommes les pauvres pions d'un régime", s'est-il insurgé. Un peu moins de 200 écrivains sont en lice, mais certainement pas la Vénézuélienne Karina Sainz Borgo. "Je ne vais pas légitimer un régime qui n'est pas démocratique", dit à l'AFP l'auteure de La fille de l'Espagnole (Gallimard). Et, poursuit-elle, avec le trou béant dans les finances de l'Etat vénézuélien, "je ne suis même pas certaine qu'ils aient 

Source: Livres Hebdo

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5 février 2020

Patti Smith lauréate du prix du "service littéraire" Pen America 2020

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La rockeuse, poétesse, photographe et écrivaine Patti Smith sera la récipiendiaire du prix 2020 du "service littéraire" Pen AmericaCe prix, qui récompense chaque année une ou un auteur écrivant sur "la condition humaine" et s'opposant à la répression sous toutes ses formes,  sera remis à Patti Smith lors du gala annuel de l'organisation prévu le 19 mai au Museum d'histoire naturelle de New York. Stephen King, Margaret Atwood, Toni Morrison et Bob Woodward ont été les lauréats précédents de ce prix.

"Dans toutes les passionnantes incarnations de Patti Smith - divinité rock, poète, témoin éloquent du New York bohême de sa jeunesse - elle a témoigné du pouvoir de transformation de la littérature dans sa propore vie, et a utilisé sa célébrité pour encourager ses légions d'admirateurs à lire et à écrire", a expliqué la présidente du Pen Jennifer Egan dans un communiqué cité par Rolling Stone.

Après Just Kids (2010), formidable récit autobiographique de ses jeunes années fauchées mais ultra créatives à New York en compagnie de Robert Mapplethorpe, qui remporta un National Book Award en 2010, Patti Smith a publié en 2015 M Train, un récit sensible en forme de tour du monde des lieux qui l'ont touchée, et plus récemment Year of The Monkey (2019, non encore traduit), une sorte de voyage à bord de la psyché de l'auteure, entre rêve et réalité.

Source: France Info Culture

28 janvier 2020

Le prix des Deux Magot pour un livre hommage à Gérard Philipe

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L'écrivain et critique littéraire Jérôme Garcin a reçu ce 28 janvier 2020 le prix des Deux Magots (doté de 7.700 euros) pour Le dernier hiver du Cid (Gallimard). Le jury du célèbre café parisien a choisi l'écrivain par 9 voix contre 4 à Michel Bernard (Hiver 1814, Perrin). Le dernier hiver du Cid est un récit hommage au comédien Gérard Philipe, mort il y a 60 ans à l'âge de 36 ans. Animateur de l'émission radiophonique Le Masque et la Plume et membre du jury du prix Renaudot, Jérôme Garcin est le mari d'Anne-Marie Philipe, la fille du comédien. Déjà en 2003, il avait rendu hommage à son beau-père, "éternel jeune homme", dans Théâtre intime.

Cette fois, le récit de Jérôme Garcin retrace les derniers mois de la vie de Gérard Philipe : "ignorant la gravité de son mal, il annotait encore des tragédies grecques, rêvait d'incarner Hamlet et se préparait à devenir, au cinéma, l'Edmond Dantés du Comte de Monte-Cristo".

Homme de théâtre, il avait intégré l´équipe du Théâtre National Populaire (TNP) de Jean Vilar et joué des pièces degrands  dramaturges comme Le Prince de Hombourg de Kleist, Le Cid de Corneille ou Caligula d´Albert Camus. Acteur adulé en son temps, il était aussi célèbre pour ses rôles au cinéma. Il a joué notamment dans des films de Marcel Carné, Claude Autant-Lara (Le diable au corps), Christian-Jaque (Fanfan, la Tulipe) ou encore Roger Vadim.

Créé en 1933, le prix des Deux Magots  est doté de 7.700 euros. L'an dernier, il avait récompensé l'historien Emmanuel de Waresquiel pour Le temps de s'en apercevoir (L'Iconoclaste).

Source: France Info Culture

21 janvier 2020

Didier Decoin, nouveau président de l'Académie Goncourt

president Goncourt

L'Académie Goncourt, institution centrale de la vie culturelle française, a déjà un nouveau président. Le conclave chargé de rechercher un substitut au célèbre journaliste culturel Bernard Pivot, démissionnaire en décembre, a opté hier pour Didier Decoin , auteur de romans comme John l'Enfer, avec lequel il a remporté le prix en 1977, ou The Office of Ponds and jardins (Alfaguara). Depuis 1903, l'académie décerne chaque année un prix au meilleur roman publié en français. Son influence n'est guère comparable à celle de tout autre prix dans un autre pays. Les 10 universitaires consacrent des carrières et fabriquent des best-sellers. Le remplacement du président n'était donc pas une mince affaire.  Réunis dans le restaurant parisien Drouant, siège historique de leurs réunions, et lors d'un vote secret et avec des bulletins imprimés pour que la calligraphie des électeurs ne soit pas reconnue, les huit universitaires présents s'inclinèrent devant Decoin devant l'autre candidat, l'écrivain de roman historique François Chandernagor. Tous deux sont les deux membres les plus vétérans de l'institution, fondée à l'initiative des frères Goncourt comme alternative à l'Académie française en difficulté. La liste des lauréats - de Marcel Proust à Michel Houellebecq , en passant par André Malraux, Patrick Modiano ou Marguerite Duras - est un résumé de la littérature française du XXe siècle. La liste des présidents comprend des noms tels que Joris-Karl Huysmans ou Colette.

"Je ne veux pas être un président révolutionnaire ou autoritaire", a déclaré Decoin, 74 ans après Drouant, selon l'agence AFP. "Je souhaite avoir une bonne compréhension de notre groupe", a-t-il ajouté. Contrairement à l'autre Académie, Goncourt est formé par un petit groupe et vise à maintenir une relation amicale entre ses membres. Leurs réunions ont toutes lieu à Drouant.

Chandernagor, l'un des deux universitaires actuels, aurait été le troisième président après Colette et Edmonde Charles-Roux et aspirait depuis longtemps à ce poste. Le nouveau président, scénariste de cinéma et de télévision de renom et fils du cinéaste Henri Decoin, plaide pour le maintien de la projection internationale du prix, qui compte 21 éditions à l'étranger. Désormais, le jury doit choisir les deux universitaires pour remplacer Pivot et Virginie Despentes, qui ont démissionné de leur poste à vie en même temps que l'ancien président. Il n'est pas facile de trouver des candidats pour le jury auquel Jorge Semprún appartenait depuis des années . Il faut lire des dizaines de nouvelles, tenir des réunions régulières à Drouant et participer à des événements internationaux. Tout cela, sans rémunération. Cela signifie aussi une autre démission risquée pour un auteur ambitieux: ne pas pouvoir recevoir le Goncourt.

Source: El Pais

26 novembre 2019

Un prêtre écrivain lauréat du prix 30 millions d’amis

Détachez-les et amenez-les moi prix 30 million d'amis

Le prêtre et écrivain Alexandre Siniakov, auteur de Détachez-les et amenez-les moi (Fayard) racontant l’histoire d’un moine qui murmure à l’oreille des ânes et des chevaux, a remporté mardi le prix littéraire 30 millions d’amis, décerné dans le salon Goncourt, chez Drouant à Paris. Le prêtre romancier a été désigné dès le premier tour, à l’unanimité, lauréat de ce prix qui chaque année récompense un roman ou un essai où l’animal est à l’honneur.

« Un proverbe arabe dit que l’air du paradis est celui qui souffle entre les oreilles des chevaux. Avec ce récit, je voulais sensibiliser mes consœurs et confrères chrétiens, mais pas seulement, à l’importance du lien quotidien avec les animaux qui nous permet de devenir plus humains », a confié à l’AFP Alexandre Siniakov, qui dirige un séminaire de formation de prêtres dans l’Essonne.

Le prêtre, qui est à la tête d’un troupeau de sept chevaux et deux ânesses, « des animaux que j’ai récupérés et qui m’ont inspiré dans ce travail », explique-t-il à Ouest France.

L’écrivain suisse Joël Dicker, nouveau membre du jury aux côtés notamment d’Irène Frain, s’est dit « très touché par l’histoire d’Alexandre Siniakov ».

« Il y a quelque chose de très fort dans la relation avec les animaux, la spiritualité qui s’en dégage qui est une spiritualité à plusieurs niveaux. Nous sommes dans un monde difficile et dans ce récit, il y a une idée de réparation », estime l’écrivain qui voue « un amour de toujours pour les animaux »

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15 novembre 2019

Pressions de la Chine après l'annonce d'un prix littéraire décerné à un écrivain

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La Chine a menacé la Suède, vendredi 15 novembre, de "mesures de rétorsion" si la ministre de la Culture, Amanda Lind, remettait le prix Tucholsky, décerné par l'association de défense des écrivains PEN, au libraire et éditeur naturalisé suédois. Gui Minhai, emprisonné en Chine. La cérémonie de remise du prix devait se tenir dans la soirée du 15 novembre, au cours de laquelle une chaise vide sera installée sur la scène en l’absence du récipiendaire.

"La Chine s'oppose catégoriquement au prix décerné par le PEN Suède à un criminel et un fabricant de mensonges [...]. Nous nous opposons encore plus catégoriquement à la présence de responsables gouvernementaux suédois à la cérémonie", a prévenu l'ambassadeur de Chine à Stockholm, Gui Congyou, dans des déclarations publiées sur le site de l'ambassade.
 
"Nous prendrons des mesures de rétorsion", a-t-il averti, ajoutant : "Certaines personnes en Suède ne devraient pas se sentir tranquilles après avoir blessé les sentiments du peuple chinois et les intérêts de la ChineLes échanges et la coopération seront gravement entravés."

La Premier ministre suédois Stefan Löfven a répondu que Stockholm "ne céderait pas à ce genre de menaces". "La Suède garantit la liberté d'expression, c'est ainsi, point final", a-t-il déclaré à la télévision publique. "Nous avons clairement répété aux représentants chinois notre position qui est que Gui Minhai doit être libéré et que la Suède garantit la liberté d'expression", a également indiqué la ministre de la Culture suédoise, Amanda Lind, à l'agence de presse TT.
  
Gui Minhai publiait dans une maison d'édition de Hong Kong des livres au contenu critique sur les dirigeants chinois. Condamné en 2015 en Chine pour une affaire de droit commun, il avait disparu la même année comme d'autres employés de cette entreprise lors de vacances en Thaïlande. Il était ensuite réapparu dans une prison chinoise en "avouant" à la télévision s'être rendu aux autorités en raison de son implication dans un accident de la route en Chine remontant à 2003. Les autorités chinoises ont assuré l'avoir relâché en octobre 2017. Mais il avait ensuite été interpellé début 2018 dans un train en Chine, alors qu'il était accompagné de diplomates suédois. Son entourage dénonce des poursuites à caractère politique. Le prix Tucholsky, d'une valeur de 150000 couronnes (14000 euros) récompense chaque année un écrivain ou un éditeur persécuté, menacé ou exilé.

Source:  Livres Hebdo

11 novembre 2019

Lauréats du prix Wepler-Fondation la Poste

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Réuni dimanche 10 novembre, le jury du prix Wepler-Fondation la Poste a mis à l’honneur Lucie Taïeb pour Les échappées, publié le 5 septembre aux éditions de l'Ogre. La mention spéciale est revenue à Bruno Remaury pour Le monde horizontal, paru le 22 août chez Corti.

Dans Les échappées, Lucie Taïeb revient sur le parcours de femmes vers l'émancipation. Echappant à un pouvoir autoritaire et destructeur, elles ont choisi la fuite par instinct de survie et pour sauver celles et ceux qu'elles aiment. Deux intrigues se mêlent, dans la sphère politique et dans la sphère intime, l'une évoquant la question de la résilience et l'autre celle de la révolte.
Salué par la mention spéciale que le jury du prix Wepler attribue également chaque année, l'ouvrage de Bruno Remaury, Le monde horizontal (Corti) retrace l'évolution du rapport de l'homme au monde, de la verticalité des astres et des dieux du début de l'humanité à l'horizontalité indéfiniment répétée de la civilisation actuelle. S'y croisent un préhistorien amateur, des figures bibliques, Christophe Colomb, Léonard de Vinci, Jackson Pollock ou Diane Arbus.
Dotés respectivement de 10 000 euros et 3 000 euros, le prix et la mention spéciale seront remis lundi 11 novembre à la brasserie Wepler (Paris 18e) lors d’une soirée festive et musicale marquée par la présence exceptionnelle de Bertrand Belin, et celle fidèle d'Anne F. Garréta qui sera aux platines.
Source: Livres Hebdo
4 novembre 2019

Lauréats des prix Goncourt et Renaudot 2019

prix goncourt 2019

Le prix Goncourt a été attribué à Jean-Paul Dubois pour Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon (L’Olivier). Etaient également en lice : Soif, d’Amélie Nothomb (Albin Michel), Extérieur monde, d’Olivier Rolin (Gallimard) et La Part du fils, de Jean-Luc Coatalem (Stock). C’est, comme chaque année, depuis le restaurant parisien Drouant, où se réunissent les jurés, que la nouvelle a été proclamée, lundi 4 novembre. C’est un beau roman sur l’échec qui remporte ainsi le plus convoité des prix littéraires français. « Il y a une infinité de façons de gâcher sa vie », assure son narrateur, Paul Hansen. Il en connaît un rayon en la matière, par son père, pasteur danois à la foi chancelante, autant que par sa mère, Anna, à l’athéisme aussi irréductible que son amour du cinéma – elle travaillait comme programmatrice dans une salle toulousaine, ce qui ne fut pas sans susciter nombre de frictions entre les époux. Paul s’est lui aussi appliqué, à sa manière, à saboter sa propre existence : on fait sa connaissance au pénitencier de Montréal, où l’a conduit un acte qu’il ne révélera que tardivement, et où il partage sa cellule avec un colossal biker. Paul n’éprouve aucun remord à l’égard des faits qui lui ont valu son emprisonnement, mais cela n’empêche pas Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon d’être un roman du regret et de la perte. Jean-Paul Dubois fait jaillir des éclats de burlesque ou d’onirisme, voire de chamanisme, dans le récit douloureux de son narrateur, qui a l’élégance de ne jamais se départir d’un léger sourire. A cela, il ajoute la nécessaire pincée d’obsessions bien connue de ses lecteurs – les voitures, les dentistes, les tondeuses, les chevaux, les accidents d’avion… Le miracle est que cet attelage qu’on pourrait imaginer bigarré constitue un poignant hommage aux morts, et à la manière dont on habite le monde à leurs côtés. Né en 1950 à Toulouse, où il vit toujours dans la maison de son enfance, Jean-Paul Dubois a longtemps été grand reporter au Nouvel Observateur. Jaloux de son temps et de sa liberté, il l’a quitté le jour même de 2004 où Une vie française (L’Olivier) a reçu le prix Femina. Depuis, il continue d’écrire, tous les trois ou quatre ans, sur les 31 jours d’un mois de mars, un roman dont les personnages s’appellent Paul et Anna, d’une noirceur et d’un humour mélancolique qui les rendent immédiatement reconnaissables.

 

prix renaudot 2019

Annoncé dans la foulée, et dans le même établissement, le prix Renaudot est, lui, décerné à Sylvain Tesson pour La Panthère des neiges (Gallimard). Eric Neuhoff a reçu, pour sa part, le Renaudot essai pour (Très) cher cinéma français (Albin Michel) . 

L’écrivain et voyageur Sylvain Tesson, âgé de 47 ans, est le fils du journaliste et homme de théâtre Philippe Tesson. Dans son roman “La panthère des neiges”, il raconte sa rencontre avec le photographe animalier Vincent Munier, qui l’a invité à observer aux confins du Tibet les derniers spécimens de la panthère des neiges. Il y décrit une sorte de savane africaine qui serait perchée à 4 000 mètres d’altitude, où l’on croise des troupeaux d’antilopes, des chèvres bleues, des hordes de yacks qui traversent de vastes étendues herbeuses où s’élèvent des dunes.

Source: Le Monde et Huffpost

25 octobre 2019

Margaret Atwood récompensée par la reine d'Angleterre

Margaret Atwood Order of the Companions of Honor

Peu de temps après avoir remporté son deuxième Booker Prize, Margaret Atwood a reçu un rare honneur de la part de la reine Elizabeth II lors d’une cérémonie au château de Windsor vendredi.  En effet,  la romancière et poète canadienne a reçu  le  Order of the Companions of Honor pour ses services en littérature.

Elle a dit que l'expérience l'avait rendue «un peu émue».

Selon la Press Association, Atwood aurait déclaré que "quand on voit la reine à son âge et son emploi du temps qu'elle a , c'est une inspiration pour tout le monde, continuez comme ça."

Source: Apnews

15 octobre 2019

Lauréates du Booker Price

Bernardine Evaristo-Girl, Woman, Other

Margaret Atwood-The Testaments

Le prix Booker, prestigieux prix littéraire britannique, a été attribué lundi soir aux écrivaines canadienne Margaret Atwood et anglo-nigériane Bernardine Evaristo, respectivement pour The Testaments et Girl, Woman, Other, consacrées meilleures oeuvres de fiction en anglais de l’année. C’est la troisième fois depuis sa création, il y a 50 ans, que le prix couronne simultanément deux livres. Déjà couronnée il y a 19 ans, la romancière et poétesse canadienne Margaret Atwood est cette fois récompensée pour Les testaments (The Testaments), la suite très attendue de La servante écarlate (The Handmaid’s Tale), dystopie misogyne terrifiante qui s’est érigée en véritable manifeste féministe à l’ère du mouvement #MeToo. La servante écarlate, publié en 1985, est devenu en 2017 une série télé à succès qui a relancé les ventes du roman, dont l’édition anglaise a atteint 8 millions d’exemplaires vendus dans le monde entier. Souvent citée pour le prix Nobel de littérature, Margaret Atwood, 79 ans, avait remporté le prix Booker en 2000 pour son roman historique Le tueur aveugle.

« Je suis très surprise, j’aurais pensé que j’étais trop âgée », a dit Margaret Atwood, qui portait un badge du mouvement écologiste Extinction Rebellion.

Le prix Booker 2019 a aussi été attribué à l’Anglo-Nigériane Bernardine Evaristo pour Girl, Woman, Other (non traduit en français), chronique de la vie de familles noires en Grande-Bretagne.

« Je suis la première femme noire à remporter ce prix », a réagi Bernardine Evaristo, qui a jugé « incroyable » de partager le prix avec Margaret Atwood, qui est « une telle légende ».

Son roman est découpé en autant de chapitres que de personnages, essentiellement des femmes noires de plusieurs milieux et générations, avec en toile de fond une interrogation permanente sur la couleur et le racisme, dans la relation à la culture, le sexe. De la Barbade au Nigeria, toutes les protagonistes se retrouvent à Londres, avec un lien familial ou d’amitié ou d’estime.

Créé en 1969, le prestigieux prix Booker récompense chaque année l’auteur du « meilleur roman écrit en anglais et publié au Royaume-Uni » en lui versant 50 000 livres (environ 83 400 $), que se partageront les deux lauréates.

Source: Le Devoir

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