Palmarès des prêts en bibliothèque en 2021
Selon le baromètre des prêts et des acquisitions des bibliothèques de lecture publique édité hier par le ministère de la Culture, 9,74 millions de prêts et 371 000 acquisitions ont été effectué par les 164 bibliothèque de l'échantillon 2021. Ses prêt portent sur 498 000 ISBN différents. L’analyse des données 2021 témoigne, comme l’an dernier, de la très grande dispersion des emprunts en bibliothèque, qu’il faut mettre en lien tant avec la diversité des fonds des bibliothèques publiques qu’avec les contraintes ou « frictions » propres à l’activité du prêt, telles que le nombre d’exemplaires acquis par la bibliothèque pour un même titre, la durée du prêt (environ 3 semaines), etc. Les emprunts sont relativement dispersés également dans les quatre grandes catégories éditoriales du baromètre, avec une répartition comparable à celle de 2020. Le poids important des ouvrages jeunesse a plusieurs explications possibles : une présence forte des jeunes dans les emprunteurs des bibliothèques publiques (près de 32%), des lectures différentes selon les âges (d’où une plus grande dispersion des emprunts), des collections de bibliothèques en jeunesse diversifiées, un taux de rotation plus fort pour ces ouvrages, etc. C’est dans les domaines du documentaire et de la fiction adulte, pour lesquels le lien avec l’actualité peut être important, que les nouveautés pèsent le plus dans les emprunts. On observe cependant entre 2020 et 2021 une stabilité de la part des nouveautés pour le documentaire : 17% en 2020 et en 2021. Cette part des nouveautés parmi les emprunts dans ces deux catégories reste donc à nuancer car 30 % des fictions adultes et 38 % des documentaires les plus empruntés ont une date d’édition antérieure à 2014. La littérature jeunesse et la BD sont également moins liées aux nouveautés, la part des oeuvres assez anciennes étant importante. Si l’on prend maintenant une année de recul, on observe que 38 des 50 titres les plus vendus en 2020 (« top 50 » GFK/Livres Hebdo 2020) figurent également dans le baromètre des prêts et des acquisitions 2021. Cette proportion était moins forte en 2019 avec 29 des 50 titres les plus vendus en 201814 et en 2020 avec 25 des 50 titres les plus vendus en 2019.
Les 5 auteurs figurant le plus dans le palmarès concernant la fiction sont presque constants par rapport au palmarès de 2019 : Françoise Bourdin avec 5 titres, Michel Bussi avec 5 titres, Virginie Grimaldi avec 5 titres et Marie-Bernadette Dupuy avec 5 titres. Ils représentent à eux seuls un cinquième du palmarès. Aucune des BD du palmarès des prêts n’a été publiée en 2021, et seulement 3 en 2020 (ces proportions s’observaient déjà les années précédentes). Outre l’arrivée plus tardive des ouvrages sur les étagères des bibliothèques que dans les rayonnages des librairies, le fait que les bibliothèques acquièrent souvent peu d’exemplaires d’un même titre de BD contraint également les usagers à attendre parfois assez longuement que les ouvrages les plus récents soient disponibles. Même si les ouvrages récents génèrent beaucoup de prêts, le taux de rotation très important des BD explique enfin que des ouvrages édités en 2020 ou 2021 remontent peu dans ce baromètre. En ce qui concerne la fiction jeneuse, Dominique de Saint Mars est très loin devant tous les autres auteurs : son nom figure dans le champ « auteur » de plus de 130 000 prêts ce qui est tout à fait considérable relativement aux 164 bibliothèques de l’échantillon du baromètre. Pour donner un ordre de grandeur, le quatrième auteur le plus prêté, également auteur d’ouvrages jeunesse, Stéphanie Ledu (auteure de la série des P’tits docs) n’apparaît « que » relativement à près de 53 000 prêts. La série de Dominique de Saint Mars jouit donc auprès des jeunes lecteurs des bibliothèques d’un succès unique. L’offre disponible constitue un premier facteur explicatif, dans la mesure où la série des Max et Lili comptait, fin 2019, 124 titres (aujourd’hui 128). Un phénomène analogue était repérable dans le domaine de la fiction adulte : plus un auteur a publié d’ouvrages, plus il a de chances de figurer parmi les auteurs les plus prêtés. Il s’agit de surcroît dans le cas des Max et Lili d’ouvrages courts à fort taux de rotation, ce qui permet de susciter un grand nombre de prêts dans l’année. comme pour les BD, ce ne sont pas les tomes les plus récents de la série qui sont les plus prêtés. Le titres Max a la passion du foot, publié en 1996, est le plus récent du baromètre des prêts alors même que 11 autres titres ont été publiés entre 2018 et fin 2020. La série semble donc avoir une vie en bibliothèque bien plus longue que la plupart des ouvrages, l’attractivité d’un titre ne dépendant pas tant de sa date d’édition que de la thématique abordée. La série de Dominique de Saint Mars et Serge Bloch est en revanche absente du classement des 25 livres jeunesse illustrés les plus vendus en librairie.