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3 janvier 2023

Prix identiques pour le livre en braille et le livre traditionnel en librairie

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L'année commence par une bonne nouvelle pour les personnes aveugles et malvoyantes. Un pas de plus vers l’égalité des chances et une avancée considérable des droits des personnes aveugles va être franchi cette année: les livres adaptés en braille seront au même prix que ceux vendus en librairie ou sur internet pour les lecteurs voyants.  2000 ouvrages littéraires en braille, jeunesse et adulte, représentant tout le catalogue éclectique du CTEB depuis 30 ans pourront à cette date être acquis par les personnes déficientes visuelles francophones du monde entier au prix librairie. Voici  les prix pratiqués :

  • entre 11€ et 30€ pour les livres en braille standards,
  • +10€ par livre pour les livres en braille spéciaux (livres avec illustrations en relief, gros caractères),
  • 22€ pour les créations du CTEB (livres-jeux, compilations, recueils).

Cettte annonce du  Centre de Transcription et d’Édition en Braille aura lieu le mercredi 4 janvier 2023 (journée mondiale du braille) à 11h lors d’une cérémonie à l’hôtel de la Région Occitanie en présence de sa présidente Mme Carole Delga, 

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2 janvier 2023

Guillaume Musso, auteur vendant le plus en France depuis 12 ans

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Un nouveau carton pour Guillaume Musso. Pour la 12e année consécutive, l’écrivain antibois devient l’auteur le plus vendu en France. Plus d'un million d'exemplaires de ses romans se sont écoulés. L'année dernière, Guillaume Musso a publié Angélique et Skidamarink chez Calmann-Lévy et L’Inconnue de la Seine au Livre de poche.

Selon l'éditeur, « il s'agit d'une performance jamais égalée pour un écrivain que de rester numéro 1 dans son pays 12 années de suite ».

En tout, les livres de Guillaume Musso ont été traduits dans 45 langues et 35 millions d'exemplaires de ses romans se sont vendus dans le monde.

Source : Le journal du dimanche 

1 janvier 2023

Augmentation de prix pour certains mangas aujourd'hui

L'année commence mal pour les amateurs de mangas. En effet, certains éditeurs ont décidé d'augmenter leurs prix à partir d'aujourd'hui. Sont concernés les mastodontes (Ki-oonKurokawaGlénatPika), des sociétés plus modestes (OtotoTaifu), mais aussi les nouveaux acteurs du marché (Mangetsu). 

"Un éditeur n'est jamais content d'augmenter ses prix, parce qu’on sait que les lecteurs vont devoir faire des choix", rappelle Ahmed Agne, le patron de Ki-oon.

Kana et Panini, qui ont déjà augmenté l'année dernière, maintiennent pour le moment leurs prix. Aucune augmentation n'est prévue chez Vega-Dupuis, Delcourt, Akata, NaBan, Imho et Sakka.

En pleine explosion des ventes, le milieu du manga a dû gérer, au cours des derniers mois, la pénurie du papier qui l'a empêché de rééditer des titres très populaires. La situation n'a fait qu'empirer. ​​Sappi Papier, l'un des plus gros fabricants de papier européen, a augmenté fin septembre ses prix de 8 à 10 %. Sans compter les usines qui ferment ou se spécialisent dans le carton et l’emballage, plus lucratif que le papier.

A cette crise se sont ajoutées les hausses des matières premières nécessaires à l'impression d'un manga (carburant, énergie, encre) et des coûts de transport et de stockage. La principale hausse des prix d'impression (20-30%) vient de la crise de l'énergie, héritée de la guerre en Ukraine, qui fait rage depuis mars dernier. Autant de facteurs qui obligent les maisons d'édition à augmenter le prix de leurs ouvrages.

La situation était déjà difficile l'année dernière, mais beaucoup d'éditeurs ont pris la décision d'attendre "pour pouvoir préparer [les] lecteurs en amont", précise Satoko Inaba, directrice éditoriale de Glénat Manga. Impossible aussi d'annoncer une augmentation de prix alors que les maisons d'édition faisaient la tournée des médias pour se féliciter des ventes extraordinaires du manga.

L'enjeu de cette augmentation a été d'éviter de dépasser le seuil symbolique des 7 euros pour les titres qui font sensation chez les adolescents, dont le budget n'est pas extensible. "C'était l'équation la plus compliquée", reconnaît Ahmed Agne. Voici   la nouvelle grille tarifaire de cet éditeur :

Grille Tarifaire

Le seuil a été franchi chez Pika (Fairy TailL'Attaque des Titans) et Kurokawa (Spy x FamilyOne Punch Man) , qui proposeront désormais leurs shonens phares à 7,20 euros.

"On a fait un état des lieux de nos tarifs", note Marie Vautrin, chargée des relations libraires et diffuseurs chez Pika. "On ne voulait pas augmenter pour augmenter."

Ki-oon résiste. Longtemps le shonen-blockbuster le moins coûteux du marché, My Hero Academia sera proposé à 6,95 euros au lieu de 6,60. Idem pour Jujutsu Kaisen (vendu jusqu'à présent 6,90). Aucun éditeur, toutefois, ne craint de perdre son lectorat.

"Je ne crois pas une seconde qu'on vendra moins de My Hero Academia et de Jujutsu Kaisen", assure Ahmed Agne. "Mais ils feront des choix sur des futurs lancements."

Des augmentations plus importantes sont en revanche à prévoir sur des titres destinés à un public plus âgé, au pouvoir d'achat plus important que les adolescents. Les chefs d'œuvre de Lovecraft de Gou Tanabe augmentent d'un euro et les Junji Ito (chez Mangetsu) entre 2 et 5 euros.

"Le débat, c’est est-ce que le livre est au bon prix par rapport à ce qu’il est sur le marché?", précise Sullivan Rouaud.

Source: BFM TV

30 décembre 2022

Marguerite Abouet, personnalité BD de l’année 2022

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En 2022, après des délibérations et un vote mouvementés des membres du site ActuBD, c’est la scénariste ivoirienne Marguerite Abouet qui l’emporte d’une courte tête. Elle a reçu cette année le « Prix du scénariste - Jacques Lob » au festival de Blois et a fait son grand retour avec un nouveau volume de son best-seller « Aya de Yopougon » (dessin de Clément Oubrerie, Gallimard BD). Elle fera l’objet d’une grande exposition lors du Festival d’Angoulême à la fin du mois de janvier 2023. Avec elle, c’est un point de vue féminin et décentré qui triomphe en des temps d’âpres débats sociétaux. Cette distinction récompense une autrice africaine dont les thèmes, profonds et humains, mais aussi la langue, inventive et savoureuse, s’avèrent particulièrement originaux. Une personnalité de la bande dessinée qui échappe à la tonitruante actualité du moment et qui mérite d’être lue pour son intelligence, son empathie, la finesse de son observation et sa joie de vivre. Une autrice de bande dessinée qui fait aimer la bande dessinée.

Il y a, sur la seconde place du podium, Pascal Ory, que Marguerite Abouet coiffe d’une tête. Pascal Ory qui, en intégrant le 37e fauteuil des « immortels » a fait en quelque sorte entrer la bande dessinée à l’Académie Française. Une légitimation qui distingue également Benoît Peeters qui vient de passer une année au Collège de France.

Jean-Marc Rochette occupe la troisième place du podium avec son ultime (?) album, La Dernière Reine, un autre best-seller dans l’air du temps qui a marqué l’année. François Bourgeon, qui vient de faire paraître son ultime « Passagers du vent » ou Neil Gaiman ont également été cités, de même qu’un grand disparu : Kim Jung Gi

C’est donc Marguerite Abouet cette année, avec qui l’on va au-delà du consensuel : elle est avant tout un grande autrice - bien moins « spectaculaire » que d’autres - mais dont l’œuvre est en train de marquer l’époque. Scénariste notamment des séries, toutes éditées par Gallimard, Aya de Yopougon (sept tomes dessinés par Clément Oubrerie depuis 2005 et une adaptation cinématographique qui a été nommée pour le César du meilleur film d’animation en 2014), Akissi (dix tomes dessinés par Mathieu Sapin depuis 2010), Bienvenue (trois tomes dessinés par Singeon depuis 2020) et Commissaire Kouamé (deux tomes dessinés par Donatien Mary depuis 2017), elle est Chevalière des Arts et des Lettres depuis 2016.

Lue aussi bien en Côte-d’Ivoire qu’en France, son œuvre pleine d’humour, d’intelligence et de sensibilité forme un trait d’union entre les continents et entre les générations. Très attachée au quartier de Yopougon, où elle a vécue douze ans, elle offre une image des Ivoiriens éloignée des clichés et donc plus proche de la réalité, grâce à une verve pleine de dérision et de tendresse à la fois. Saluée par le « Prix du scénariste - Jacques Lob » au festival de Blois 2022, elle fera l’objet d’une grande exposition à Angoulême fin janvier 2023. 

 

29 décembre 2022

Palmarès des meilleures ventes de livres en 2022

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Le livre le plus vendu en 2022 en France est une bande-dessinée. "Le monde sans fin", du spécialiste du climat et de l'énergie Jean-Marc Jancovici et du dessinateur Christophe Blain se hisse en tête de classement dévoilé mercredi par GFK - Livres Hebdo. La BD, sortie chez Dargaud au dernier trimestre 2021, a été écoulée à 514.000 exemplaires.

En deuxième position, "L'affaire Alaska Sanders" de l'écrivain à succès Joël Dickers, écoulé à 432.000 exemplaires vendus par sa propre maison d'édition Rosie & Wolfe. Le livre "Grand monde : les années glorieuses" de Pierre Lemaître (335.000 exemplaires) vient compléter le podium. La suite, "Le silence et la colère", doit d'ailleurs sortir début janvier.

"Les 50 meilleures ventes de livres en 2022 ont généré 11,7 millions d'exemplaires, en retrait de 9% par rapport à l'année 2021 exceptionnelle, mais toujours supérieur au niveau de ventes 2020 et 2019", a souligné Gfk dans un communiqué, relevant la progression continue des BD et mangas.

Côté prix littéraires, le Goncourt est un petit cru (198.000 exemplaires vendus pour "Vivre Vite" de Brigitte Giraud chez Flammarion, contre une moyenne de plus de 500.000 exemplaires en général pour ce prix), largement dépassé cette année par le prix de l'Académie française, "Le mage du Kremlin" de Giuliano Da Empoli (Gallimard, plus de 320.000 ventes).

Le journaliste Victor Castanet, prix Albert Londres, a écoulé plus de 160.000 exemplaires de son enquête sur les Ehpad Orpéa ("Les Fossoyeurs" chez Fayard). Les données GfK correspondent aux ventes de livres neufs imprimés, achetés en France, en magasin ou par internet.

Source  : France Bleu 

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28 décembre 2022

Plainte de la Grande Mosquée de Paris contre Michel Houellebecq après ses propos dans Front Populaire

Michel Houellebecq Plainte

La grande mosquée de Paris porte plainte contre l'écrivain Michel Houellebecq pour les propos "très graves" qu'il a tenus "au sujet des musulmans de France" dans une récente interview écrite, rapporte mercredi 28 décembre la mosquée dans un communiqué publié sur son compte Twitter.

La grande mosquée fait référence à une "longue conversation entre Michel Onfray et Michel Houellebecq" publiée dans un numéro hors-série de la revue "Front Populaire" en novembre dernier. Dans le communiqué – signé par le recteur Chems-Eddine Hafiz – la grande mosquée cite un extrait : "Quand des territoires entiers seront sous contrôle islamique, je pense que des actes de résistance auront lieu. Il y aura des attentats et des fusillades dans des mosquées, dans des cafés fréquentés par les musulmans, bref des Bataclan à l'envers."

Autre extrait cité dans le communiqué : "Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n'est pas que les musulmans s'assimilent, mais qu'ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu'ils s'en aillent." Des phrases de Michel Houellebecq jugées "lapidaires""inacceptables" et d'une "brutalité sidérante", dénonce la grande mosquée de Paris.

Source:  France Info Culture

26 décembre 2022

Un livre pour manger en polluant moins publié par l'ONU

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Manger en prenant du plaisir tout en respectant le climat. C’est à ce défi que répond le nouveau livre de 75 recettes publié par l’Organisation des Nations unies (Cookbook in Support of the United Nations : For People and Planet – version en anglais). Des chefs cuisiniers et des agriculteurs du monde entier ont participé à l’élaboration de ce livre, à l’initiative de l’organisation Kitchen Connection, avec la collaboration de l’ONU et de certaines de ses entités comme l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) ou encore l’Unesco. Kitchen Connection est une organisation animant notamment des discussions sur la transformation des systèmes alimentaires et tissant des liens entre cuisine et durabilité. Earlene Cruz, fondatrice de l’organisation, explique avoir eu l’initiative du livre en constatant que "la consommation de livres de cuisine est en hausse et que les gens les utilisent comme source d’éducation et d’inspiration".

Le livre de cuisine est divisé en plusieurs chapitres traitant de thèmes comme le système alimentaire, la biodiversité, la consommation durable, le climat ou encore le gaspillage alimentaire. Le consommateur peut également prendre conscience de l’impact immédiat sur l’environnement de ses choix alimentaires. Earlene Cruz explique que "les habitants des pays les plus émetteurs au monde génèrent par leurs choix alimentaires environ 3 kg d’émissions de CO2 par repas". Les recettes du livre entendent remédier à ce constat en proposant des recettes contenant "58,6 % de moins de carbone qu’un repas moyen d’une région du monde à fortes émissions", explique Earlene Cruz.

Pour chacune des 75 recettes du livre, outre les instructions classiques de préparation, le lecteur peut également découvrir un texte à la recette, donnant la parole à des agriculteurs ou des membres de communautés autochtones. Chaque recette est ainsi liée à une initiative locale de respect du climat et de la biodiversité. "Le plus gratifiant a été de voir plus de 200 personnes se rassembler et s’inscrire pour soutenir cette cause", souligne avec fierté Earlene Cruz.

Parmi les 75 recettes proposées figure notamment une salade composée avec du pissenlit. La chef qui en est à l’origine explique que cette recette permettrait d’émettre 87,58 % de moins en carbone qu’un repas moyen dans les pays à fortes émissions. Autre recette : un plat à base de fonio, une céréale récemment redécouverte et qui a permis de revitaliser l’économie consacrée à l’agriculture au Sénégal, dans la région où est exploitée cette céréale. Ou encore une recette avec des haricots noirs, peu demandeurs en eau pour pousser et fournissant des protéines complètes quand ils sont consommés avec d’autres céréales.

Source: Géo

25 décembre 2022

Mathilda de Roald Dahl sur Netflix

Mathilda Netflix

Une nouvelle génération d'enfants s'apprête à faire la connaissance d'une petite fille aux pouvoirs télékinésiques. Comme un cadeau de Noël, Netflix dévoile ce dimanche 25 décembre son adaptation de Matilda, héroïne née en 1988 sous la plume de Roald Dahl. Preuve que l'œuvre du romancier britannique continue d'inspirer, 60 ans après ses premiers écrits adressés à la jeunesse - et 32 ans après sa mort.

De nombreux téléspectateurs connaissent déjà ce jeune personnage, qui use de sa magie pour punir ses parents méprisants et la redoutable directrice de son école: Matilda a fait l'objet d'une première adaptation cinématographique au succès mondial en 1996, avant d'être transposée sur scène dans une comédie musicale couverte de récompenses en 2011. C'est de ce spectacle que le film de Netflix - signé Matthew Warchus - est adapté, reprenant les chansons du compositeur Tim Minchin. Voici la bande-anonce de ce programme:

Matilda est l'un des romans les plus emblématiques de la bibliographie de Roald Dahl. La carrière littéraire de cet auteur né en 1916 au pays de Galles démarre dans les années 1940 avec des nouvelles pour adultes et décolle vingt ans plus tard grâce à ses premiers ouvrages pour enfants. Avec la complicité de l'illustrateur Quentin Blake - dont les dessins accompagnent ses livres jusqu'à aujourd'hui -, il a signé une quinzaine de romans jeunesse peuplés de héros malicieux et de créatures fantastiques, qui ravissent les petits lecteurs et les cinéastes sans jamais lasser.

 Source: BFM  TV

24 décembre 2022

Faux erratum antinucléaire dans la bande dessinée Le monde sans fin

Le monde sans fin faux erratum

La méthode est audacieuse. Des personnes se faisant passer pour des représentants de l’éditeur Dargaud se sont rendues dans plusieurs librairies sur le territoire pour insérer un faux erratum de deux pages dans la bande dessinée le Monde sans fin  cosignée par Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici, selon un article du site Actualitté paru le 22 décembre. Un courriel reprenant le faux erratum a également été diffusé ce jeudi à de nombreux libraires.

Succès de librairie – plus de 540 000 exemplaires auraient déjà été vendus depuis sa sortie fin octobre 2021, selon l’éditeur – cette bande dessinée sur les causes et les conséquences du réchauffement climatique a visiblement irrité certains de ses lecteurs. Qui ont donc décidé d’élaborer un faux document et d’usurper l’identité de l’éditeur afin de convaincre les lecteurs que l’ouvrage propage des «intox».

«Il y a trois jours, nous avons reçu un signalement d’une libraire qui a reçu une telle visite», relate auprès de CheckNews Stéphane Aznar, directeur général de Dargaud. «Trouvant le procédé un peu bizarre, elle s’est tournée vers notre équipe commerciale pour en savoir plus. Cela s’est passé dans la Manche, aux alentours de Flamanville [où se situe une centrale et où est construit un réacteur de type EPR].» «Nous pensions que le sujet était très localisé. Mais très vite, nous avons eu un retour similaire d’une librairie dans la région de Toulouse, puis à Bordeaux, à Paris… On s’est rendu compte qu’il y avait vraisemblablement une action coordonnée et nous avons immédiatement réagi. Nous avons rédigé un communiqué que nous avons adressé à l’ensemble de nos clients sur le territoire pour leur expliquer qu’il s’agissait d’un faux grossier et que, bien entendu, jamais les éditions Dargaud n’auraient été à l’origine d’un tract décrédibilisant un auteur que nous publions. Certains libraires, fort heureusement, ne sont pas tombés dans le piège et ont tout de suite réagi. D’autres, dans une période comme celle de Noël où ils sont très sollicités, se sont laissé berner et ont inséré le document dans le livre…»

Le document en question, également diffusé à plus grande échelle dans un courriel envoyé à un nombre indéterminé de libraires le 22 décembre, se déroule sur deux pages. Emanant d’une prétendue «Commission Environnement» de Dargaud (qui n’existe pas, comme le confirme la maison d’édition), il se présente comme un long désaveu du travail de l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, coauteur du scénario. Son contenu : «Jean-Marc Jancovici a maintes fois démontré son formidable talent de vulgarisateur scientifique. Nous devons néanmoins reconnaître son manque de compétences flagrant en sciences humaines. Cette lacune lui fait réduire toute lecture sociale et économique à son point de vue d’ingénieur, alors que le développement technologique ne fait pas tout.» La suite est à l’avenant : «L’orientation générale du livre, malgré son apparente critique de la croissance, est de tendance libérale et plutôt autoritaire, comme vous l’aurez sûrement relevé. Il n’y a pas à s’étonner outre mesure de cette position, étant donné que le think tank The Shift Project, dirigé par notre auteur, est financé par des entreprises influentes comme EDF, Bouygues, Vinci, Michelin… […] C’est à ce titre et donc tout à fait logiquement que ce livre défend la cause du nucléaire, incarnation de l’alliance entre la technique, la science et l’industrie. Pourtant, cela ne justifie pas à nos yeux que Jean-Marc Jancovici use d’approximations, d’intox et de procédés rhétoriques qui ne permettent pas aux lecteurs de se faire une opinion juste et fondée sur les faits.»

Stéphane Aznar souligne le caractère «infamant de ce tract» envers Jean-Marc Jancovici, «qui est un expert climatique qui travaille depuis vingt ans sur ces sujets-là, et qui est reconnu dans le monde entier pour sa capacité d’expertise, de lanceur d’alerte». «Nous ne nous prononcerons pas sur le fond. Nous considérons que tout le monde a le droit de ne pas être d’accord avec les thèses défendues par Jean-Marc Jancovici. En revanche, ce que l’on condamne avec la plus grande des énergies, c’est ce procédé qui consiste à se faire passer pour les éditions Dargaud. C’est une méthode à la fois grossière et indigne de ce que l’on estime être le débat d’idées, légitime dans toute démocratie.» L’éditeur nous précise avoir «porté plainte contre X» ce mercredi, «dès que l’on a eu vent de cette usurpation d’identité».

i les auteurs du faux erratum affirment «[ne pas pouvoir relever] tous les points de la BD qu’il s’agirait de corriger et discuter», ils mentionnent un point sur lequel ils se refusent «à fermer les yeux». A savoir : «La vision des accidents de Tchernobyl et de Fukushima ainsi que sur le nombre de morts et de personnes contaminées par le nucléaire cité page 138», qui représenteraient «un révisionnisme et un négationnisme parmi les plus grossiers du livre».

Les pages en question évoquent les travaux du Comité scientifique des Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (Unscear), dont le travail est comparé à celui du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (Giec), «mais pour la radioactivité». Jean-Marc Jancovici résume ainsi les conclusions du rapport de l’agence sur l’accident de 1986 : «Une trentaine de morts à bref délai. Ce sont essentiellement les premières personnes qui ont lutté contre l’incendie… 6 000 personnes qui étaient enfants au moment de l’accident ont développé un cancer de la thyroïde. La chance dans ce malheur c’est que c’est un cancer qui se traite bien. Pour le reste, aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’y a pas eu de conséquences qui sortent du cours normal des choses.»

Jancovici insiste dans la bande dessinée : «C’est une CATASTROPHE. Le stress dû à l’accident et l’évacuation des populations a eu des conséquences dramatiques. Ça aussi, c’est dans le rapport de l’Unscear. La panique et la peur de la radioactivité ont fait plus de dégâts que la radioactivité elle-même.» Dans un propos encadrant un dessin du site avec, au premier plan, un ours marchant dans une forêt, l’ingénieur déclare que «paradoxalement, Tchernobyl est devenu une réserve naturelle où vivent de grands animaux qui avaient quasiment disparu. Pour la vie sauvage, entre le bénéfice amené par l’évacuation des hommes et les inconvénients liés aux radiations, le résultat est sans appel».

Concernant le nuage de particules radioactives, il est précisé «[qu’il] a survolé l’Europe, mais s’est rapidement dilué en s’éloignant de la zone de l’accident. En France, il a été détecté sans aucune conséquence sanitaire. La formule qui a fait mouche, «le nuage s’est arrêté à la frontière», est une simplification maladroite journalistique». Et de préciser qu’il n’y a eu «aucune modification de l’évolution des cancers de la thyroïde».

Le cas de Fukushima est abordé dans la foulée : «Pas d’augmentation du taux de cancer dans la population touchée. Pas d’impact sur les malformations à la naissance ou les effets héréditaires. Pas d’augmentation observable de taux de cancers chez les travailleurs.»

La question du bilan de la catastrophe de Tchernobyl est un sujet sur lequel Libération a déjà eu à écrire, en 1996 («Impossible bilan des maladies»), en 2006 («Un bilan toujours impossible à établir») ou en 2019, dans notre rubrique CheckNews. Nous sommes également revenus sur les conséquences du passage de Tchernobyl au-dessus de la France et sur le récit selon lequel il se serait «arrêté à la frontière».

L’analyse de l’Unscear – accessible en ligne en français – décompte une trentaine de morts survenus en l’espace de quelques semaines parmi les employés de la centrale et les équipes d’intervention. Concernant la mortalité du cancer de la thyroïde, le comité ne parle que de quinze morts reconnus en 2005. Pour les autres pathologies en population générale, l’Unscear déclare «[qu’]il n’existait, vingt ans après l’accident, aucune preuve d’un impact majeur d’une exposition aux rayonnements sur la santé publique». Le comité refuse également de prendre position sur le nombre de décès à venir, faute d’une méthodologie satisfaisante : «Le comité a décidé de ne pas utiliser de modèle pour chiffrer les effets sur les populations exposées à de faibles doses de radiation à cause de l’accident de Tchernobyl en raison des incertitudes inacceptables sur les prédictions». L’Unscear va jusqu’à conclure que «l’accident de Tchernobyl a certes bouleversé des vies, mais du point de vue radiologique, les perspectives concernant la santé de la plupart des personnes sont plutôt positives».

Comme nous le notions en 2019, les précautions de l’Unscear s’expliquent notamment par le manque de confiance dans certaines données fournies par les scientifiques des pays touchés par la catastrophe. Dans un rapport réalisé pour le compte de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), la sociologue Christine Fassert indiquait ainsi que «l’évaluation des conséquences sanitaires dans la situation post-Tchernobyl est caractérisée par des désaccords profonds entre les conclusions des rapports d’organisation internationale (AIEA, UNSCEAR…) et les résultats des scientifiques locaux en Ukraine et au Bélarus». Ces derniers allant jusqu’à estimer le nombre de morts possibles à près d’un million, dans un livre publié par l’Académie des sciences de New York, mais qui n’a pas fait l’objet d’une révision par les pairs avant publication.

Ainsi, notait Christine Fassert, les scientifiques locaux «ont constaté une baisse générale dramatique du niveau de santé des enfants : le nombre d’enfants “pratiquement sains” a diminué de 80 % en 1985 à 20 % en 2000. Mais “ces données locales” ne furent pas reprises par les rapports que nous avons appelés “institutionnels”». Preuve du grand écart statistique : en 2016, l’Ukraine comptait 35 000 personnes sous le statut «époux·se d’un·e victime de Tchernobyl».

Les difficultés méthodologiques, ainsi que cette défiance entre institutions internationales et autorités locales, poussent l’IRSN à écrire sur son site que «trente ans après l’accident, il est impossible de dresser un bilan sanitaire exhaustif. Et pour cause : les résultats disponibles sont limités par la qualité des études épidémiologiques réalisées, la difficulté d’identifier précisément les populations exposées et les incertitudes associées aux estimations dosimétriques. Surtout, la réalisation de bilans sanitaires est rendue extrêmement compliquée par les changements socio-économiques majeurs survenus dans ces régions suite à la chute de l’Union soviétique».

En 2005, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaissait moins de 50 morts attribués aux radiations (liquidateurs et victimes du cancer de la thyroïde compris). Elle estimait toutefois que ce chiffre pourrait s’élever, à terme, à 4 000 décès au sein des populations les plus exposées (200 000 premiers travailleurs et population la plus exposée). En 2006, le Centre international de recherche sur le cancer estimait que Tchernobyl avait causé 3 000 cas de cancers (autres que leucémie, cancer de la thyroïde, cancer de la peau non mélanique) en Europe, soit 0,008 % du total des cancers. En se projetant à l’horizon 2065, le CIRC évaluait à «25 000 le nombre de cas de cancers supplémentaires diagnostiqués (autres que le cancer de la thyroïde) et à 16 000 le nombre de décès dus à cette maladie qui pourraient être attribués aux retombées radioactives de Tchernobyl».

D’autres chiffres ont circulé : 220 000 morts (de 1990 à 2004), ou 50 000 décès de 1986 à 2006… Le total des victimes tournerait autour de 90 000 selon Greenpeace. Enfin, un rapport commandé par les Verts européens, en 2006, estimait que le nombre de cas de cancers fatals dus à la catastrophe serait, à terme, compris entre 30 000 et 60 000. Les écarts s’expliquent aussi bien par les désaccords sur le nombre de victimes chez les populations les plus exposées, l’impact des radiations chez les populations les moins exposées ou encore le territoire étudié (alentours de la centrale ou Europe entière).

Source: Checkneews Libération

22 décembre 2022

 La bibliothèque de La Belle et la Bête fait le plein grâce à Instagram

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Des manuscrits vieux de plusieurs siècles, des moines bénédictins, des touristes à l'affût du meilleur recoin pour leur prochain post Instagram, et La Belle et La Bête. Tout cela, en un seul lieu : l'abbaye d'Admont en Autriche. Situé loin des circuitsà 250 kilomètres au sud-ouest de Vienne, le vénérable monastère bénédictin a près de 950 ans au compteur. Mais il n'ahésité à embrasser son siècle et les réseaux sociaux pour se tailler une place dans le secteur touristique du patrimoine religieux, très concurrentiel en Europe. Ses dorures et incunables font le buzz sur internet. Et ce, grâce à l'époustouflante bibliothèque baroque du monastère, «instagrammable» à souhait. Avec ses 70 mètres de long, 14 de large et près de 13 de hauteur, ce lieu aux 70.000 ouvrages est à lui seul un temple des superlatifs. De quoi s'autoproclamer « plus grande bibliothèque monastique au monde ».
Une fois franchies les portes, les visiteurs peuvent s'intéresser à l'importante collection de manuscrits - dont le plus ancien date du VIIIe siècle - miraculeusement épargnée par un incendie en 1865. Toutefois, seuls les chercheurs ont le droit de consulter ces précieux et fragiles objets. Fresques colorées au plafond, sculptures en bois de tilleul, sol de marbre en damier qui contraste avec des murs immaculés... Il y a là tout ce qu'il faut pour la photogénie 

« C'était en 2018 et on se demandait comment toucher un plus large public », explique le responsable de la communication au look bon chic bon genre. « On s'est dit que le meilleur moyen, c'était de tout miser » sur la bibliothèque, « une salle unique », auprès des influenceurs et un « aimant à foule », détaille Mario Brandmüller. « Nous avons partagé des clichés et des vidéos sur différentes plateformes de voyage et de culture » en 13 langues différentes, raconte le porte-parole, se félicitant d'avoir « réussi à transmettre un contenu qui captive » partout dans le monde. Le site internet du monastère a également été relooké : on peut y trouver des conseils spirituels ou encore une visite virtuelle.

Conséquence de cette stratégie marketing bien rodée, les vidéos ont fleuri sur TikTok et le nombre d'abonnés au compte Facebook s'est envolé de 4.500 en 2018 à 160.000 actuellement. L'abbaye touche sur ce même réseau une audience « de 25 millions de personnes par mois », contre seulement 10.000 il y a quatre ans, se réjouit M. Brandmüller, épaulé par deux moines geeks qui se sont pris au jeu. Le succès se traduit aussi en dehors de la Toile : le site, qui tape dans l'œil des amateurs de selfies, a fait le plein l'été dernier avec près de 60.000 billets vendus entre juin et septembre. La consécration numérique a été totale quand Oprah Winfrey elle-même, la papesse dae la télévision américaine, a chaudement recommandé début 2021 la visite d'Admont dans le cadre de son très prescripteur club de lecture. « Go for Baroque in Austria », a-t-elle lancé. L'abbaye d'Admont possède une certaine tradition en matière d'éblouissement des foules. En effet, déjà pour son inauguration en 1776, la bibliothèque avait été conçue pour en mettre plein la vue. Il s'agissait alors de tenter de concurrencer le monastère de l'Escurial à Madrid dans l'esprit de la Contre-Réforme. Loin des considérations philosophiques de son architecte Joseph Hueber, qui disait que « comme l'esprit, la lumière doit inonder l'espace », certains notent ses similitudes avec la « bibliothèque Disney ». Et pour cause : il y a trente ans, le studio se serait en effet inspiré de ces gigantesques volumes pour des scènes devenues cultes du dessin animé La Belle et la Bête. Le coup de projecteur permet aussi à l'abbaye de transmettre la foi. Et même de recruter : l'un des vingt-trois moines a rejoint le couvent après l'avoir découvert derrière son ordinateur. Ce dynamisme dans le domaine des relations publiques a valu aux bénédictins un prix convoité remis par le gouvernement et nommé « Staatspreis ». Belle reconnaissance, même si l'abbé Maximilian Schiefermüller, qui s'occupe des archives, se dit « très strict concernant les sollicitations qui vont de la simple séance photo au défilé de mode ». « Bien sûr, la bibliothèque nous a rendus célèbres », reconnaît le religieux de 41 ans en dévoilant l'escalier secret menant à une estrade de lecture que rêvent d'emprunter des milliers d'internautes. Mais « le cœur vivant du monastère, cela a toujours été l'église ».

Source : Le Figaro 
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