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21 janvier 2022

Pas de salon du livre à Paris en 2022 pour la Fill

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« Les Régions et les SRL membres de la Fill dressent aujourd’hui le constat de l’échec de l’ouverture du Festival aux éditeurs indépendants installés en région », a déclaré la Fill, annonçant officiellement le retrait de sa participation au Festival du livre de Paris. Membre de l’ancien festival, "Livre Paris", ce sera la première fois en vingt ans que la fédération ne participera pas au festival.

La Fill justifie ce retrait par plusieurs points. Selon elle, les dimensions du Grand Palais Éphémère sélectionné pour la première édition du festival, réduit l’espace des régions à une « portion congrue ».  Par ailleurs, le modèle économique retenu par l’organisation de la manifestation ne convient pas à la fédération. Prix des stands trop élevé, marge dérisoire, retrait des éditeurs non diffusés, il s’agit pour elle d’un modèle économique « excluant », « démontrant qu’il n’y a pas de place ou si peu pour la diversité éditoriale ». Malgré ce départ, la Fill a annoncé qu’elle n’excluait pas un retour dans les années à venir dans l’optique où « Paris Livres Événements reconsidérerait son modèle ».

« Regrettant ces incompréhensions », le directeur général du festival, Jean-Baptiste Passé, n’a pas souhaité répondre au communiqué « dans un souci d’apaisement ».

Source : Livres Hebdo 

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17 décembre 2021

80% de jeunes visiteurs à la Bienale du livre de Rio

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La traditionnelle Biennale du livre de Rio de Janeiro, qui vient de fêter sa vingtième édition, a été une surprise pour ses organisateurs et pour la société en général car elle a réfuté bon nombre des mythes actuels, comme celui selon lequel les jeunes ne sont plus attirès par les livres papier . Ils ne seraient que des enfants de l'ère numérique. Les chiffres de cette Biennale sont surprenants, la première à se tenir en présentiel et virtuellement. Bien qu'il n'ait pas été facile d'accéder au site de la foire, dans le quartier de Tijuca, 250 000 personnes y ont assisté, dont 80 % de jeunes entre 18 et 25 ans. Deux millions de livres ont été vendus. « Les ventes ont été surprenantes », se réjouit Marcos Veiga Pereira, du SNELL (Syndicat national des éditeurs de livres). Il y avait plus d'un million de personnes qui ont assisté aux événements en face à face avec les auteurs. La Biennale a été suivie par près de 750 000 personnes, pour la plupart des jeunes. Tous les auteurs soulignent « l'enthousiasme des gens à toucher le livre physique » et à pouvoir connaître personnellement les écrivains. L'un des espaces les plus visités était celui dédié aux nouveaux titres de la littérature LGBTI. 70 000 élèves des écoles publiques avec 5 000 enseignants y ont participé. 

Les chiffres sont étonnant  car le Brésil vit un moment tragique de la culture provoqué par un président, Jair Bolsonaro, qui n'accorde pas d'importance au savoiret même le méprise. Il y a quelques jours, Bolsonaro a donné un exemple de plus du peu d'appréciation qu'il professe pour la culture et surtout la lecture. En conversation avec un groupe de ses disciples les plus fanatiques, l'un d'eux lui a offert un livre. Le président l'a rejeté et a déclaré : « Je ne lis pas de livres. Je n'ai rien lu depuis trois ans ». 

En fait, il parle et écrit mal même en portugais. Les livres et leur force culturelle ont été exprimés par tous les grands penseurs depuis l'Antiquité. La haine des livres et de la culture de tous les tyrans de l'histoire est unanime et significative. La célèbre phrase du poète allemand Heinrich Heine "où les livres sont brûlés, les hommes finissent par être brûlés", comme dans les feux de joie faits avec des livres qui ont précédé l'Holocauste,

Les jeunes d'aujourd'hui qui se sont enthousiasmés pour la Biennale du livre de Rio et semblent avoir découvert la tactilité du livre papier, peut-être que dans quelques années ils ne pourront plus toucher à un exemplaire car le papier pourrait cesser d'exister, mais ils n'oubliez jamais le bonheur de caresser le livre physique, de demander un autographe à son auteur. Et surtout le plaisir de lire qui ouvre l'esprit et permet de découvrir les replis les plus cachés de l'âme humaine.

Source: El Pais

 

16 décembre 2021

Adoption définitive des propositions de loi relatives aux bibliothèques et aux acteurs de l'économie du livre

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Daus un communiqué de presse, la Ministre de la culture Roselyne Bachelot se félicite de l'adoption définive par le sénat de deux propositions de lois concernant le monde du livre. Ces deux textes avaient été soutenus dès leur dépôt par le Gouvernement, qui a engagé la procédure accélérée, permettant leur adoption en moins d’un an. Ce soutien continu est une des illustrations de la décision du Président de la République de faire de la lecture une « grande cause nationale ».

L'une déposée par Sylvie Robert est  relative aux bibliothèques et au développement de la lecture publique. Premier équipement culturel en France, les bibliothèques font l'objet d'un attachement très fort de la part de nos concitoyens et des élus. Néanmoins, leur importance dans nos vies quotidiennes n’avait jamais trouvé jusque-là une concrétisation politique et juridique dans la loi. Elle  remédie à ce vide juridique. Elle s’attache avant tout à définir les missions de service public des bibliothèques et à fixer dans le droit des principes généraux de leur fonctionnement, tels que la liberté, la gratuité d’accès et la nécessité de collections pluralistes et diversifiées. Elle consolide les responsabilités des conseils départementaux vis-à-vis de leurs bibliothèques.

L'autre déposée par Laure Darcos vise à améliorer l’économie du livre et à renforcer l’équité entre ses acteurs. Ce texte modernise la régulation du secteur autour de trois enjeux : le soutien apporté à nos librairies et le rétablissement d’une juste concurrence sur le marché du livre, en objectivant le coût d’expédition pour les livres commandés sur internet et livrés chez soi, afin de retrouver un prix unique du livre ; l’amélioration de la relation contractuelle entre auteurs et éditeurs ; enfin l’adaptation de la collecte des œuvres numériques.

6 décembre 2021

Augmentation des achats en ligne des Italiens en 2021

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Il y a un million de lecteurs italiens qui au cours des douze derniers mois ont acheté au moins un livre via les sites Internet des maisons d'édition : un chiffre qui a doublé par rapport aux données de mai 2020 et quadruplé par rapport à mars. « Dans la révolution de la distribution et de l'achat de livres suite aux mois de confinement, il n'y a pas que de la place pour les grandes librairies en ligne : le commerce électronique est une réalité qui s'est imposée à tous les niveaux » a expliqué le responsable du bureau des études de l'Association des éditeurs italiens (AIE ) Giovanni Peresson. Selon les données collectées par Pepe Research et révisées par le bureau de recherche de l'Association des éditeurs italiens et se référant à septembre 2021, au cours des 12 derniers mois, 39% des lecteurs déclarent avoir acheté un livre sur Amazon, 7% sur Ibs.it/ laFeltrinelli, 5% dans les autres librairies en ligne, 4% directement sur les sites des maisons d'édition . La progression des achats sur les sites internet des maisons d'édition, quoique sur des pourcentages encore faibles, est évidente et constante par rapport à 1% en mars 2020, 2% en mai 2020, 3% en octobre 2020.

Ce phénomène fait partie de la plus grande familiarité que les Italiens ont acquise au cours des mois de la pandémie en ce qui concerne le commerce électronique: 2,7 millions de personnes ont commencé à acheter en ligne et qui ne le faisaient pas auparavant, soit 11% des lecteurs . Ainsi, aujourd'hui 55% des lecteurs connaissent le shopping en ligne et en ont fait au moins un au cours des douze derniers mois.

Les livraisons à domicile des librairies, en revanche, après avoir atteint un pic de 10 % en mai 2020, en plein confinement, sont redescendues à 3 % en septembre 2021 .

Source: Il Libraio

 

5 décembre 2021

Des livres d’occasion vendus dans les rayons de la librairie Sauramps à Montpelier

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La librairie Sauramps Comédie à Montpelier (Hérault)  propose de collecter et de vendre des livres d’occasion. Un bon moyen de favoriser l’accès à la lecture, mais aussi d’aider les étudiants en baissant le prix du livre.

« Une alternative d’achat responsable », selon le lieu.

Dans un premier temps, les livres repris concerneront :

  •  les romans grands formats (de moins de 6 mois),
  •  les romans poches,
  • les livres d’histoire,
  • les livres de médecine,
  • les livres de sciences et d’économie.

Source: Metropolitain

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1 décembre 2021

Palmarès des pépites du SLPJ

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Le palmarès des pépites du salon de la littérature et la presse jeunesse de Montreuil vient d'être dévoilé en direct sur la chaîne du salon par sa présidente Sylvie et le Président de France Télevision . Voici les gagnants désignés par des jury d'enfants:

  • Les filles ne monte pas si haut d'habitude d'Alice Butaud et François Ravard dans la catégorie Fiction Junior,
  • Nowhere Girld de Magali de Huche dans la catégorie Bande dessinées,
  • Polly de Fabrice Helquiat dans la Fiction Ado,
  • Esprit es-tu là? de Dominique Ehrhard et Anne Florence Lemasson dans la catégorie Livre illustré.

 

Tanqu'un jury de professionnels a attribué la Pépite d'or à Queen Kong de Hélène Vignal.

1 novembre 2021

Une valise pleine de livres jeunesse autour de Santa Margherita Ligure

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Si les enfants ne peuvent pas aller à la bibliothèque... elle vient jusqu'à eux. La réglementation Covid rend difficile la visite des locaux de la bibliothèque de Santa Margherita Ligure près de  Gênes. Donc les bibliothécaires ont rempli une valise de livres.  

« Il en faut très peu pour créer une petite bibliothèque itinérante - expliquent la conseillère Beatrice Tassara et la responsable des services de bibliothèque Marina Marchetti - juste une valise à roulettes, un chariot. L'important est de les remplir de nombreux livres: un peu de polars, horreur, fantastique, aventures et bandes dessinées d'auteur". 

Les lieux de ces « rencontres littéraires » sont les plus variés. "Santa Margherita Ligure est si belle que nous n'avons que l'embarras du choix - continuent Tassara et Marchetti (au parc de la Flûte enchantée, sur la Piazza del Sole, sur la plage de Ghiaia, à la Villa Durazzo, etc. Et s'il pleut, il y a l'auditorium du collège. "

L'initiative durera toute l'année scolaire et s'adresse principalement aux écoles qui, les années précédentes, prévoyaient des visites à la bibliothèque mais avec l'entrée en vigueur des restrictions dues aux règles sanitaires, elles avaient suspendue leurs visites.

Source : Ansa

6 octobre 2021

Deux lois concernant le monde du livre adoptées à l'assemblée nationale

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L'Assemblée nationale a adopté mercredi à l'unanimité une proposition de loi qui fait la guerre aux frais de livraison de livres au rabais pratiqués par les grands acteurs du e-commerce en instaurant le principe d'un prix-plancher. Dans le viseur du législateur, les pratiques des géants du commerce en ligne comme Amazon, qui fixe systématiquement au seuil légal de 0,01 euro les frais de port, un tarif sur lequel les autres acteurs de la filière du livre (éditeurs et libraires) sont incapables de s'aligner au risque de réduire à peau de chagrin des marges déjà très faibles. Les députés ont approuvé par 58 voix cette proposition de loi initiée par la sénatrice Laure Darcos (LR) et adoptée en première lecture en juin au Palais du Luxembourg. Amazon tord le nez face à cette mesure qui a reçu un franc soutien de l'exécutif. Sa direction française a appelé mardi à éviter "l'inflation" des frais de port en estimant qu'ils pénaliseront les habitants des petites villes et des zones rurales.

Ce texte "bienvenu" "s'inscrit pleinement dans le souhait de retrouver un prix unique du livre en égalisant le prix de l'expédition", a rappelé la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.

La Loi Lang du 10 août 1981 qui a fixé le prix unique du livre a joué "un rôle essentiel dans le maintien de la diversité des réseaux du livre", or, celle-ci est "fragilisée par le développement de certaines pratiques (...), il faut donc les encadrer", a expliqué Mme Bachelot qui a taclé "l'étrange générosité" du e-commerce. Droite et gauche ont apporté leur soutien au texte.

"Protégeons l'exception culturelle française et notre économie", a souligné le LR Julien Ravier qui a pointé le "coût économique et environnemental" des pratiques des géants de la vente en ligne.

"Amazon pratique une concurrence déloyale", a fustigé la communiste Elsa Faucillon tandis que Michel Larrive (LFI) a regretté que la taxation des profits du groupe américain ne soit pas débattue à l'occasion de cette proposition de loi.

La rapporteure du texte, Géraldine Bannier (MoDem), a souligné que la mesure devra faire l'objet d'une évaluation dans deux ans pour bien mesurer ses "répercussions sur la vie réelle".

"L'imagination des Gafam dépasse largement le domaine fiscal", a-t-elle grincé, relevant par ailleurs que le prix-plancher "trop faible, n'aidera pas les librairies" et trop élevé pourrait entraîner une "perte sèche pour l'ensemble de la filière".

Quatre mois après le Sénat, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité la proposition de loi relative aux bibliothèques et au développement de la lecture publique. Ce texte, déposé par Sylvie Robert (PS, Ille-et-Vilaine), propose notamment d'inscrire dans le code du patrimoine les missions et grands principes qui régissent les bibliothèques municipales et intercommunales: liberté et gratuité d'accès, neutralité du service public et pluralisme des collections. Les députés ont également renforcé leur action dans la lutte contre l'illettrisme qui touche 7% de la population adulte. Et à l'heure où l'illectronisme affecte 17 % de la population, les bibliothèques seront amenées à aider les usagers à se servir d'outils informatiques courants. Pour la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin, ce texte vise à "faire entrer pleinement les bibliothèques dans le droit".  Les députés ont adopté un amendement d'Erwan Balanant (MoDem, Finistère) demandant que les bibliothèques "participent à la diffusion et à la promotion du patrimoine linguistique", en référence aux langues régionales. Une commission mixte paritaire doit désormais chercher une version commune avec les sénateurs. 

 

30 septembre 2021

Bilan du livre francophone

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L’écrivaine franco-tunisienne Fawzia Zouari enrage. Dans la librairie Al Kitab, véritable institution avenue Bourguiba, au cœur de la capitale tunisienne, son livre Le Corps de ma mère, qui avait reçu le prix des cinq continents de la francophonie en 2016, est vendu 80 dinars tunisiens (environ 25 €).

Une fortune qui pèse environ 10 % du revenu mensuel moyen. « Même moi à ce prix-là je ne l’achèterais pas ! », tempête-t-elle à la tribune des états généraux de l’édition du livre en langue française qui se sont tenus à Tunis les 23 et 24 septembre.

« Ces livres sont des objets de luxe, soupire Selma Jabbes, la patronne de la librairie. Les délais d’importation sont très longs, les frais très élevés, et les prix des livres exorbitants. On n’attend qu’une chose : que la production française soit mise à disposition, par des coéditions ou des cessions de droits à des éditeurs tunisiens, par de l’impression à la demande, pour que l’on puisse vendre plus à des prix plus accessibles. »

Créer ainsi des brèches dans le quasi-monopole de fait de l’édition française fait partie des recommandations des états généraux qui ont réuni 400 auteurs, éditeurs, distributeurs, institutionnels, etc., de 26 pays. « Beaucoup de voies sont à explorer et à tester concrètement », fait valoir Sylvie Marcé, la commissaire.

Car, cinquante ans après la création de la Francophonie, l’accès au livre reste pratiquement impossible sur la planète. « Le problème, c’est l’extrême concentration de l’édition en France, à Paris, et cette France n’est pas intéressée par la francophonie », s’insurge l’écrivaine haïtienne et directrice du bureau haïtien du droit d’auteur Emmelie Prophète.

La France concentre 85 % du marché du livre en français. Les autres pays du Nord – Québec, Belgique et Suisse – s’en partagent 10 %. Il ne reste que 5 % pour tous les autres pays francophones, alors même que 63 % des 240 millions de locuteurs en français vivent dans les pays du Sud.

« Pour vivre de l’édition, il faut vendre en France, mais c’est difficile pour un éditeur du Sud d’être diffusé et nous pâtissons des barrières douanières et bancaires, des aléas à l’export, des ruptures de papier », égrène Élisabeth Daldoul, créatrice de la maison Elyzad. Même lors des plus grands rendez-vous du livre, telle la Foire de Francfort où convergent 7 000 éditeurs, ceux de la francophonie n’y ont pas accès sauf exception. Les aides précieuses et méritoires, via le Centre national du livre ou les instituts français à l’étranger, ne suffisent pas à modifier le paysage. Les 12 000 contrats de cession de droits pour des traductions et 2 000 coéditions signés en 2020 font certes rayonner la création française de par le monde. « Mais les cessions de droits du français vers le français sont très rares », reconnaît Nicolas Roche, directeur du Bureau international de l’édition française (Bief).

« Veut-on vraiment que le livre circule ? », doute Karim Ben Smaïl, président de la Fédération des éditeurs tunisiens. « Nous, les éditeurs du Sud, nous ne voulons pas quémander, nous avons des intérêts civilisationnels communs », s’impatiente-t-il.

Jusqu’ici, la France a vampirisé la création en français venue d’ailleurs en éditant les écrivains et en se réservant les droits mondiaux sur leurs œuvres, lesquelles restent généralement introuvables dans leur propre pays.

D’une certaine façon, Fawzia Zouari est chanceuse d’occuper les rayons des librairies tunisiennes. D’autres ont imposé leurs conditions pour garder leurs droits pour leur pays afin de garantir une existence à leurs livres et de pouvoir les vendre moins cher. D’après le Bief, le prix du livre, rapporté au pouvoir d’achat, est douze fois plus cher en Afrique subsaharienne qu’en France s’il est produit localement, mais 27 fois plus cher s’il est importé.

« J’utilise la littérature pour défendre une cause. Je veux que mes livres soient accessibles dans mon pays, le Cameroun », plaide Djaili Amadou Amal. Pour Les Impatientes, son premier roman édité en France, prix Goncourt des lycéens 2020, elle s’est gardé les droits pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. L’écrivain algérien Kamel Daoud fait de même pour le Maghreb. Malgré d’autres écueils et l’inexistence d’un marché Sud-Sud, la circulation étant encore plus contrariée que sur l’axe Nord-Sud.

« En raison des obstacles insurmontables, on attend le salon du livre de Paris pour accéder aux livres algériens, déplore Selma Jabbes. Ceux du Maroc ne sont guère plus faciles à obtenir. »

« La lecture reste une niche en Tunisie et le français une niche dans la niche. Alors tout est à faire, qu’il s’agisse d’adopter une politique du livre ou de faire entrer le livre dans les écoles », ajoute Élisabeth Daldoul, se prenant à rêver d’une démarche à la québécoise.

« On était comme un pays d’Afrique avant que la loi 51 sur le livre de 1981 nous permette de lutter contre “l’envahisseur” français et de développer notre filière du livre », explique Simon de Jocas, de Québec Éditions. « En obligeant écoles et bibliothèques à acheter leurs ouvrages localement à des librairies agréées, nous avons connu un tsunami de création d’éditeurs et de librairies, et les auteurs québécois, même les plus connus, publient en France et au Québec », se réjouit-il.

« Faire comme au Québec ce serait s’attaquer à de gros intérêts. Cela suppose un État fort et une volonté politique. Les deux nous font défaut et les profiteurs contrôlent le système », déplore Karim Ben Smaïl.

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est d’un piètre recours. « Elle s’est égarée, le livre devrait être au cœur de son action », se désole Élisabeth Daldoul. Le Centre africain de formation à l’édition et à la diffusion qu’elle finançait a disparu. Aliou Saw, président de l’association des éditeurs de Guinée, s’inquiète : qui va assurer la relève ?

En Tunisie, il existe toujours un vaste réseau de 480 bibliothèques publiques. Mais ce bel héritage bourguibien a été malmené, transformé en espaces de révision plus que d’emprunt de livres, selon Elisabeth Daldoul. « Les bibliothèques reçoivent des cartons d’ouvrages sans savoir ce qu’il y a dedans », dénonce Karim Ben Smaïl. Selon lui, la politique d’achat par le ministère de la culture a généré un énorme marché clientéliste de pseudo-éditeurs qui empochent l’argent de l’État, sans aucun contrôle.Quant aux librairies, elles se résument à des papeteries qui vendent quelques livres scolaires. « Il n’y a pas plus de 80 vraies librairies et la plupart d’entre elles se trouvent dans le grand Tunis, rapporte Habib Zoghbi, le nouveau président du Syndicat des libraires et distributeurs du livre tunisiens. La très grande majorité des Tunisiens n’ont pas accès à une librairie et il n’est pas possible d’acheter en ligne à l’international. »

Pour que les lignes bougent, « il nous faut enrayer le clientélisme, assainir le système et la profession, considère-t-il. Les énergies ne manquent pas. Dès qu’on lève le capot, ça se met à bouillir, à entreprendre, à innover. Mais ce dynamisme, avec de nouveaux auteurs et éditeurs, n’est pas accompagné », regrette Karim Ben Smaïl.

Pour l’heure, les Tunisiens sont autrement tourmentés par la crise politique, économique et sociale que traverse leur pays. Ils restent suspendus aux décisions toujours en attente de leur président qui s’est octroyé les pleins pouvoirs depuis le 25 juillet. C’est dans cette Tunisie qui tangue que le sommet de la Francophonie est censé donner, fin novembre, un élan aux politiques publiques pour le livre.

Source: La Croix

26 septembre 2021

Confinement en Nouvelle-Calédonie : quinze minutes de lecture par téléphone

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« Quel plaisir, de croiser ce papillon… » Marie Murtini, artiste Calédonienne, ne boude pas son plaisir, à la lecture de L’esprit papillon, un ouvrage de littérature jeunesse de Catherine C. Laurent. Une lecture ponctuée de chansons, qu’elle offrira désormais aux Calédoniens par téléphone, grâce au projet « Allo à lire ». 

"C'est une bulle d'air, mais c'est aussi un moyen d'avoir des ressources, parce qu'en ce moment on ne peut pas exercer notre métier. C'est vraiment bien de pouvoir avoir un travail. En plus, comme c'est nouveau, c'est très intéressant. J'ai fait des recherches, parce qu'il y aura sûrement des questions des jeunes auditeurs, explique-t-elle à Alix Madec, journaliste à La 1ère Nouvelle-Calédonie." 

Une initiative lancée par la Maison du livre, qui réunit sept comédiens ou artistes locaux. Pendant 15 minutes chaque jour, chacun d’entre eux partagera avec le public par téléphone. Au programme : cinq ouvrages de littérature jeunesse et cinq œuvres de littérature adulte, toutes calédoniennes. Une aubaine pour les artistes en temps de confinement, comme Olivia-Manissa Panatte. "C'était une évidence pour nous acteurs de la culture de saisir cette opportunité, autant pour promouvoir les ouvrages calédoniens, mais aussi pour aller à la rencontre des spectateurs. Avec un autre rapport cette fois-ci, plus oral."

Des rendez-vous singuliers, gratuits et pour tout public, à partir de 6 ans. L’occasion d’échanger de vive voix, tout en respectant les distanciations sociales, de rigueur. Vous pouvez vous inscrire en cliquant ici.

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